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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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le Maître et une quarantaine de chevaliers du Temple   : « Dedans la cité se mirent quarante chevaliers du Temple et les autres défendaient la brèche du mur. Les Turcs qui avaient été ébahis premièrement virent que personne ne suivait ceux qui étaient déjà dedans. Aussi ils prirent courage en eux-mêmes et les coururent sus de toutes parts. Les Templiers qui n’étaient que peu de gens ne purent se défendre, aussi furent-ils occis. Quand les Turcs qui avaient désespéré, entendirent ce fait, ils prirent courage et se réconfortèrent de cette aventure. Lors commencèrent-ils à venir tous ensemble au per- tuis du mur et à défendre l’entrée. Ils apportèrent en hâte devant la brèche des grandes poutres, des solives de toutes sortes de bois et de navires dont ils avaient assez... Ensuite ils prirent les Templiers qu’ils avaient occis et les pendirent tous par des cordes contre le mur qui était face à l’armée.   » Pour l’archevêque, l’avarice des Templiers est la cause unique de ce désastre. Ils voulaient s’emparer seuls du butin, « car le Maître du Temple, Bernard de Tremblay, avec ses Templiers, devança de beaucoup les autres et se mit devant cette brèche, afin que nul n’entrât, sauf ses frères...   » À travers ce récit accusateur et plein d’amertume, le Maître du Temple ne peut être excusé, malgré sa mort au combat. Le récit de Jacques de Vitry vient heureusement contrebalancer celui de Guillaume de Tyr.
    Nous avons parlé de l’ambassadeur Ousama Ibn Mounkidh. Cette mention vient à point, car les calomnies de Guillaume de Tyr et de ses continuateurs sont en contradiction avec le récit de l’envoyé, musulman.
    Relatant la livraison de Nasr-Eddin, Guillaume de Tyr, toujours à la recherche d’une accusation contre le Temple et son amour de l’argent, donne, encore une fois, une version d’une tout autre couleur que celle laissée par Ousama. Ce dernier raconte – et les dates qu’il donne, en relation avec l’Hégire, sont précises   : elles vont de 1144 à 1154 – comment alors qu’il était en Égypte, le Khalife du Caire fut assassiné par Nars-Eddin, son favori. Celui-ci n’hésita pas à tuer les deux frères du roi et le grand vizir. La garde s’étant révoltée, le meurtrier dut s’enfuir avec une armée de trois mille cavaliers et des esclaves arméniens. Il avait pris la précaution d’emporter l’argent volé au trésor de l’Égypte. Ousama et son frère, plus ou moins mêlés à cet assassinat, suivirent la troupe.
    Les Templiers de Gaza furent, avertis que les fuyards passeraient par leur territoire avec le butin. Guillaume de Tyr se garde bien de dire que ce fut la propre sœur du Khalife, voulant venger la mort de ses trois frères et du grand vizir, qui envoya des émissaires aux frères de Gaza, leur promettant une récompense s’ils livraient Nasr-Eddin. Le chroniqueur arabe précise   : mort ou vif.
    La caravane du meurtrier fut surprise à Aïn-Mouveileh. Les esclaves arméniens s’enfuirent. Nasr-Eddin et le frère d’Ousama furent faits prisonniers, tandis que l’ambassadeur gagna Damas par la seigneurerie franque d’Outre-Jourdain. Quatre jours après, le meurtrier fut livré aux envoyés du nouveau vizir qui remirent aux Templiers la somme de soixante mille dinars en récompense. Après plusieurs jours de tortures, Nasr-Eddin fut mis à mort.
    La version de l’archevêque de Tyr est tout à fait différente, accablante quelquefois, et surtout moins précise. D’après lui, Nasr-Eddin fut fait prisonnier par les Templiers. Jusque-là nous sommes en plein accord. Il demeura, ajoute-t-il, longtemps à Gaza «pour être instruit des dogmes principaux de la religion chrétienne et pour apprendre la langue franque   ». Cela paraît invraisemblable, car en quatre jours, il eût fallu un cerveau bien fait   ! L’archevêque, par haine, insinue que les Templiers, devant les soixante mille dinars qu’offrait le vizir, livrèrent leur prisonnier qui fut mis à mort en arrivant à la cour du Caire. Le récit de Guillaume de Tyr ne peut être pris au sérieux. Le chroniqueur arabe, précis dans ses dates, dit bien que la récompense fut remise en échange du prisonnier et que les Templiers ne connaissaient pas la somme proposée.
    On s’étonnera peut-être des nombreuses références faites, dans cette étude, aux chroniqueurs arabes. Nous avons voulu mettre en parallèle toutes les élucubrations avec les

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