Les templiers
de Migne, au tome 155. Il s’agit du séjour effectué au Temple de Salomon par un pèlerin allemand, Maître Jean de Wirtzbourg. Ce carnet de voyage, en liaison étroite avec quelques autres chroniques, permet de situer l’emplacement de la maison magistrale de l’Ordre du Temple.
Les voyageurs débarquaient soit à Jaffa, soit à Acre. Par Jaffa, ils se rendaient directement à la Ville Sainte, en passant par la forteresse templière de Toron. S’ils arrivaient par Acre, deux chemins s’offraient à eux. Le plus court passait par les couvents- châteaux du Temple de Château-Pèlerin, Césarée et Jaffa. Le second empruntait la grande route de pèlerinage sur laquelle se dressait la possession teutonique de Beaufort, avant de rejoindre les trois grandes forteresses du Temple : La Fève, Les Plains et Caco.
Avant d’arriver à Jérusalem, le pèlerin rencontrait les couvents de Sébaste et de Naplouse. Une fois en vue de la Ville Sainte, il apercevait les deux coupoles dominant la cité : à l’est, celle du Temple du Seigneur, l’ancienne mosquée transformée en église, et à l’ouest la rotonde du Saint-Sépulcre. Une chapelle, au-dessus de laquelle s’élevait le beffroi de l’Hôpital, surmontait le rocher du Golgotha. Ces trois points de repère servaient de décor à une foule de tourelles, créneaux, clochers, terrasses, d’où se dégageaient les quatre tours maîtresses de la ville, celle de Saint-Étienne, celle de Sion, celle de David et celle de la Tannerie. Elles divisaient la ville en quatre quartiers bien distincts dont celui de la Juiverie, le plus important, au nord.
Quatre grandes rues joignaient les tours. Les deux axes nord-sud se nommaient rue Saint-Étienne et rue de Sion. Elles partaient, toutes deux, de la porte Saint-Étienne et se dirigeaient, l’une vers le Temple et vers la porte de la Tannerie, l’autre vers la porte de Sion. Les deux rues transversales étaient celle du Temple, au nord, qui rejoignait le Temple au Saint-Sépulcre, et la rue de David qui permettait d’accéder de la porte du même nom à l’esplanade par l’église Saint-Gilles. De nombreuses églises, plusieurs monastères faisaient corps avec les habitations grouillantes des ruelles étroites formant l’ensemble des quartiers.
La grande porte de la Cité, celle de Saint-Étienne, s’ouvrait sur le camp des Croisés. Les Chroniques qui décrivent la ville, nous font toutes partir de cette porte. À l’intérieur des murailles, les itinéraires sont identiques.
Après avoir dépassé le Saint-Sépulcre, premier lieu de la visite, le pèlerin se dirigeait vers la rue des Herbes où l’on trouvait les marchands d’épices et de fruits. Venait ensuite la rue de la Draperie où les étalages de tissus faisaient beaucoup d’envieux. Dans la rue du Temple, les visiteurs pouvaient acheter la coquille et la palme du pèlerin. C’est par cette rue que l’on aboutissait sur le pavement, terrain baillé aux pauvres chevaliers du Christ au début de leur fondation, par les chanoines du Temple.
Si nous suivons le pèlerin, nous aboutirons à la maison des Templiers. Encore faut-il être prudent, car, comme il dit : « Entre les murs de la cité et la porte se trouve le Temple. La distance est de plus d’un trait de flèche en longueur, et, en largeur il est séparé d’un jet de pierre. De là, on arrive au Temple. A gauche, en face du portail, on trouve le Temple de Salomon, demeure des Templiers. » Or, la maison des Templiers ne fut jamais l’esplanade du Temple, et encore moins la mosquée d’Omar. Cette (dernière n’était autre que l’église Saint-Jacques le Mineur, La maison des Templiers était bien l’ancien Temple de Salomon, mais seulement dans ses parties basses, situées au sud de l’esplanade, à l’opposé du pinacle. Et Jean de Wirtzbourg dit vrai : aujourd’hui (encore, lorsque l’on visite les écuries, dites du Temple, on retrouve de nombreux anneaux qui servaient ;à attacher les montures des chevaliers. « À la droite, mers le méridien, se situe le palais bâti par Salomon : à ce que l’on dit. Dans cet édifice, on voit une écurie (d’une contenance si admirable et si grande, qu’elle peut loger plus de deux mille chevaux ou encore mille cinq cents chameaux. Les chevaliers du Temple «ont beaucoup de bâtiments touchant le palais, larges et grands, avec une nouvelle et belle église qui n’était pas terminée lorsque je la visitai.
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