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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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furent réduits à l’esclavage et dont cinq mille furent envoyés en Égypte pour construire des fortifications.
    Une fois dans la Ville Sainte, les musulmans fermèrent le Sépulcre et rendirent les mosquées au culte islamique, principalement Saint-Jacques-le-Mineur — Templum Domini – et le Temple de Salomon. Des immigrants juifs furent invités à revenir dans la Terre et les Grecs prirent la place des Francs. Tandis qu’Isaac l’Ange, le nouvel empereur de Byzance félicitait Saladin et que le patriarche grec entrait dans la ville, Raymond III fermait les portes de Tripoli aux réfugiés francs, libérés sous rançon.
    On reproche aux Templiers leur avarice pour la libération des Francs de Jérusalem. Cela peut s’expliquer, et même s’excuser. Tout d’abord, la situation de l’Ordre en Terre Sainte était précaire, le Maître était prisonnier, les chevaliers morts, et, il ne faut pas l’oublier, il y avait la Règle.Le seul dignitaire restant était un certain frère Thierry, ou Théry, qui s’intitule Grand Commandeur, donc sans pouvoir. Il n’avait aucun droit de disposition, sauf de tenir conseil ou de donner des armes en attendant le retour du Maître. Dans le cas où il aurait touché au trésor, il perdait son habit et pouvait être chassé de l’Ordre. La Règle était intransigeante et il était difficile de la contourner. Il se trouvera un exemple semblable, au cours de l’Histoire, lorsqu’il sera question de verser la rançon pour la libération de saint Louis.
    Le Grand Commandeur, frère Thierry, nous est connu par une lettre qu’il envoya aux frères d’Occident, il ne fait qu’annoncer le désastre d’Hattin et la perte de Jérusalem. Il raconte comment deux cent trente chevaliers trouvèrent la mort à Hattin et soixante à Cresson. Mais « les Turcs se répandent comme des fourmis sur la Terre Sainte   ». Il ne parle pas des forteresses du Temple et principalement de Safed, Gaza et Tortose. Ce qui le préoccupe surtout est de voir la Terre vide de chevaliers, aussi demande-t-il du renfort.
    Que devons-nous penser   ? Gérard de Rideford, par son orgueil, détruisit, en grande partie, le prestige du Temple et surtout son honneur. Avec lui commencèrent les reproches et les soupçons. Les manteaux ne sont plus immaculés. Quelques Maîtres redonneront un certain éclat, mais ce ne sera plus au niveau des ardeurs premières.

 
    CHAPITRE VIII   Le temple Banque et Diplomatie
     
    L ES Templiers furent des manipulateurs d’argent, de véritables financiers, précurseurs des Sociétés italiennes qui foisonneront dès le xiv* siècle. Pendant près de deux siècles, ils eurent entre leurs mains la majeure partie des capitaux de l’Europe. Par la confiance qu’ils inspiraient, ils furent les trésoriers de l’Église, des princes, des rois et des particuliers.
    En principe, les établissements religieux étaient inviolables au Moyen Age. De ce fait, ils étaient l’objet du plus profond respect. A cela s’alliait, chez les Templiers, une réputation militaire dont ils fournissaient la preuve sur les champs de bataille. L’usage des dépôts dans les maisons religieuses devint fréquent au XIIIe siècle. Aussi voyons-nous, en 1253, un concile réuni à Saumur, interdire aux abbés, prieurs et religieux, de déposer de l’argent hors de leurs églises. Cisterciens, clunisiens, prémontrés, chanoines de Saint-Victor, autant d’ordres religieux qui furent choisis pour recevoir des dépôts de fonds ou d’objets précieux. À ces maisons, s’ajoutaient les couvents des dominicains de Metz, Paris, Rouen, Toulouse, etc.
    Les caractères de maisons de banque étaient rattachés à des pratiques financières très déterminées   :
    —  Séquestres et consignations,
    —  Prêts, avances et cautions,
    —  Paiements à distance et transmission de fonds,
    —  Recouvrements et paiements par le système de compte-courant.
    Dès le XIIe siècle, en France et en Angleterre, il était d’usage de confier aux Templiers des fonds à affectation spéciale. C’est ainsi qu’en 1158, un accord fut passé entre Henri II, roi d’Angleterre et Louis VII, roi de France, au sujet du mariage d’Henri et de Marguerite. Louis VII dotait sa fille de Gisors et de deux autres châteaux. Les places furent gardées en séquestre par les Templiers, jusqu’au jour du mariage. C’est la seule mention du Gisors templier, sur lequel on a brodé toute une légende sans aucun

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