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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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fondement.
    Les exemples de ce genre ne manquent pas. En 1201, une somme de cinq cents livres fut déposée dans les caisses de l’Ordre par Thibaud de Champagne, en legs, pour Eustache de Conflans, son frère. Elle ne fut remise que sur ordre de la comtesse Blanche.
    L’Angleterre et la France ont été les deux pays à se servir de cette banque monastique. Les rois, les princes reconnaissaient le trésor du Temple comme un lieu sûr où toutes les sommes pouvaient être déposées pour des paiements prévus par des traités, des accords ou des contrats publics ou privés.
    Henri III d’Angleterre, Philippe-Auguste, Louis IX, Philippe le Bel auront souvent recours aux Templiers. Citons encore Jean sans Terre, la comtesse de Leicester, la comtesse de Champagne, Isabelle d’Écossais et tant d’autres.
    Les capitaux déposés dans les commanderies étaient si importants qu’ils furent à l’origine de la richesse légendaire de l’Ordre. Cet argent était-il improductif   ? Il faut penser que non. Le peu de textes que nous ayons à ce sujet permettent, toutefois, de traiter ce problème plus objectivement. À la fin du XIIe siècle, il y avait au Temple de La Rochelle et à Paris, des coffres personnels et nominatifs contenant des dépôts particuliers. Cette immobilisation de l’argent était assez rare, car les dépositaires avaient la faculté d’employer les fonds dont ils étaient détenteurs. Cela permit de prêter à des personnes solvables.
    Le premier exemple que nous connaissons, grâce aux lettres de Suger et de Louis VII, fut un emprunt fait au Trésor de Jérusalem, lors de la seconde croisade. Le Roi demanda à Suger de rembourser aux frères du Temple les sommes qu’il avait empruntées ou que le Maître du Temple avait empruntées pour lui. Le 20 mai 1202, Jean sans Terre garantit les cinq cents livres d’argent qu’Étienne de Lerche voulait emprunter à l’Ordre.
    Un autre exemple paraît important. Il permet de comprendre certaines clauses passées en Arménie sur le ponton du Temple. Quatre marchands français, Raimond de Cabras, son frère Elie, Guillaume Avar- son et Imbert de Porcher, devaient, pour débarquer des marchandises, acquitter des droits s’élevant à vingt marcs. Frère Alain, commandeur du Temple, fit l’avance de ces vingt marcs, qu’ils remboursèrent à terme, moyennant un taux d’environ 11,5 %.
    Si des sommes étaient empruntées pour des affaires commerciales, le Temple prêtait aussi pour d’autres choses, sous garantie toujours, ce qui prouve que l’argent déposé au Trésor ne dormait pas dans les coffres. Ainsi, en 1215, plusieurs sommes furent avancées pour le passage des chevaliers du Poitou, appelés en Angleterre par Jean sans Terre. Le Maître du Temple en Poitou, Emeu de Sainte-Maure, paya mille cent marcs, que le roi ordonna de rembourser le 11 avril 1215. Le 13 août de la même année, une somme de mille marcs fut versée pour les dépenses des chevaliers allant en Angleterre. Jean sans Terre, comme plus tard Philippe le Bel, n’avait guère de crédit. Aussi, lorsqu’il voulut emprunter mille cent marcs au trésor d’Angleterre et deux mille marcs au trésor de Poitou, les Templiers demandèrent une garantie. Le Roi déposa une quantité d’or égale à la somme empruntée dans les deux pays. Il faut avouer que les finances d’Angleterre n’étaient pas brillantes, puisque le 16 juillet 1216, Jean sans Terre se reconnaissait encore débiteur de deux cents marcs.
    En 1140, Baudouin II de Constantinople engagea la « Vraie Croix   » comme garantie d’une somme empruntée aux Templiers de Syrie.
    On a reproché aux Templiers leur avarice lorsqu’il fallait racheter des prisonniers. Ce fut le cas lors de la chute de Jérusalem, lors de la captivité de Saint-Louis. Mais les Templiers sont souvent intervenus, à condition, bien sûr, que les sommes avancées leur soient rendues. Jean sans Terre, le 5 mai 1204, chargea le Maître du Temple en France, d’avancer l’argent pour le rachat de son fidèle serviteur Guillaume Brewer, promettant de rembourser sur le Trésor de Londres la somme nécessaire.
    En 1206, deux chevaliers français furent rachetés par les Templiers moyennant cent quarante marcs d’argent   : Pierre d’Arcanaca et Geoffroi de Moher. En 1206 toujours, ils payèrent la rançon de Gérard d’Athies, prisonnier de Philippe-Auguste, et homme de confiance de Jean sans Terre.
    En dehors de ces prêts remboursables,

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