Les templiers
premier jour ». Le Temple arrivait dans ses domaines. Les Templiers reçurent le droit de fournir la pointe en passant sur leurs terres, comme l’indique le chroniqueur Ibn El Djeuzi. Ayant passé le défilé d’Athlit, les troupes s’arrêtèrent à l’emplacement du futur Château-Pèlerin, en attendant l’arrivée de la flotte.
D’Athlit à Césarée, les troupes longèrent les côtes, tandis que le roi prenait l’avant-garde et les Templiers l’arrière, à la place des Hospitaliers. Ambroise continue son récit de voyage en nous disant que les Croisés s’arrêtèrent une autre fois à la Rivière des Crocodiles où « deux pèlerins qui se baignaient furent mangés ». Une fois le fleuve passé, les Turcs devinrent plus menaçants et harcelèrent les Francs avec des flèches lancées par des troupes à cheval. Les Templiers fermaient la marche. Tout, semblait-il, allait se passer comme à Hattin.
Le 7 septembre, les Francs arrivèrent dans la forêt d’Arsur. Richard, avec le Maître du Temple, disposa les troupes : « On fit douze corps d’armée, bien distribués, composés des meilleures gens qu’on eût pu trouver sous le ciel, tous résolus dans leur cœur à bien servir Dieu. Le Temple faisait l’avant-garde, et l’Hôpital l’arrière-garde : après le Temple venaient les Bretons et les Angevins réunis ; ensuite venaient les Poitevins et le roi Guy ; puis chevauchaient les Normands et les Anglais, portant le Dragon, et l’Hôpital chargé de l’arrière-garde marchait en dernier. »
Le roi d’Angleterre et le Maréchal du Temple, après plusieurs heures de défense difficile et une avance très ralentie par les tirs de flèches musulmans, décidèrent d’une accalmie afin de pouvoir mieux étudier l’attaque. L’impatience du Maréchal de l’Hôpital fit déclencher la bataille plus tôt que prévu. Elle fut excessivement brutale et d’une férocité jamais égalée. Les troupes musulmanes, sans cesse renouvelées, tuèrent non plus les combattants, mais les chevaux, réduisant ainsi les Francs à se battre à pied sous une chaleur accablante. Le roi d’Angleterre et le Maître du Temple, son ami, changèrent de tactique. Devant la stratégie, excellente d’ailleurs, des musulmans, les deux chefs abritèrent les chevaliers derrière les piques de l’infanterie. La victoire des troupes franques fut assurée par la charge des chevaliers. À deux reprises, ils bousculèrent les musulmans et brisèrent les troupes de Saladin, ouvrant ainsi la route de Jaffa. Ils trouvèrent la ville en ruine.
Saladin, abandonnant l’idée de bataille rangée, se retira à Jérusalem, en faisant table rase sur son passage. Ambroise continue son récit : « Dans cette colère où était Saladin, il appela Saladin, son frère, et lui dit : « Je veux qu’on voie quelle confiance j’ai en mes gens. Montez à cheval et allez, sans hésiter, me faire détruire les murs d’Escalone ce n’est plus la peine de combattre. Abatte et brisez comme du bois la cité de Gadiès, mais conservez le Daron, que mes gens puissent venir là. Abattez-moi la Galatie, pour que les Francs n’y prennent pas un point d’appui ; faites abattre le Figuier pour qu’ils ne puissent pas s’y rallier ; abattez-moi la Blanche-Garde pour que nous n’ayons rien à craindre de ce côté-là. Abattez-moi complètement Jaffa, le Casai des Plains, le Casai Moyen ; abattez-moi Saint-Georges, Rames, la grande ville que nous avons conquise, Beaumont, sur le haut de la montagne, le Toron, Châtel-Ernaud, et Beauvoir et Mirabel. Abattez aussi, je le veux, les châteaux de la Montagne ; qu’il ne reste rien, ni château, ni casai, ni cité, qui ne soit détruit, excepté le Crack et Jérusalem. Je le veux, qu’on le fasse ainsi. »
Malgré l’enthousiasme de l’armée, Richard décida la retraite. Avait-il perdu confiance en sa propre stratégie ? Quoi qu’il en soit, il ne profita pas de la victoire d’Arsur pour se diriger de suite sur Ascalon et Jérusalem. Il mobilisa les troupes à reconstruire Jaffa et y perdit un temps précieux, tout en négociant avec les musulmans.
Pendant ce temps, les Templiers fortifiaient le château de Plains, près de Ramala, et fournissaient les escortes nécessaires aux écuyers. Les troupes, sous la conduite de Richard, avancèrent jusqu’à Rames, Lydda, au Toron des chevaliers et à Bête- noble où ils arrivèrent le 25 décembre.
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