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Les voyages interdits

Les voyages interdits

Titel: Les voyages interdits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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qu’était une vraie femme. Elle
m’avait donné le goût des duos musicaux (musique qui m’avait quelque peu
manqué, depuis un certain temps), et voici qu’une petite novice semblait
vouloir en jouer un morceau...
    — Ce ne serait guère honorable de ma part, même
si ce n’est qu’un simulacre de nuit de noces, dans la mesure où, comme je te
l’ai dit, je pars pour Rome dans quelques jours à peine.
    En réalité, j’étais juste en train de tenter de me
convaincre moi-même.
    — Ton père aussi s’en va. Cela ne l’empêche pas
de se marier pour de bon.
    — C’est vrai. Nous nous sommes d’ailleurs un peu
accrochés à ce sujet. Je ne trouvais pas ça très convenable. Mais enfin, son
épouse n’a pas l’air d’y trouver à redire.
    — J’en ferais autant à sa place. Pour lors,
faisons juste semblant, Marco. Et après, j’attendrai, et tu reviendras. Tu me
l’as dit... quand il y aura un nouveau doge.
    — Tu es ridicule, ma petite Doris, assise nue
comme cela, à me parler de doges et de je ne sais quoi.
    Mais elle n’avait pas du tout l’air ridicule. Elle
ressemblait à l’une de ces nymphes mutines des légendes anciennes. Je fis mon
possible pour trouver des arguments valables.
    — Ton frère ne tarit pas d’éloges sur ta droiture,
il dit sans cesse que tu es une fille bien, que jamais tu ne...
    — Boldo ne sera pas de retour avant ce soir, et
il ne saura jamais rien de ce qui se sera passé entre maintenant et tout à
l’heure.
    — Il serait absolument furieux, continuai-je,
comme si je n’avais pas entendu son interruption. Nous serions obligés de nous
battre à nouveau, comme la première fois, quand il m’a balancé ce poisson...
    Doris fit la moue.
    — Tu n’apprécies pas ma générosité à sa juste
valeur. Je t’offre un plaisir, alors que ce sera pour moi une douleur.
    — Une douleur ? Comment cela ?
    — La première fois, c’est toujours douloureux
pour une vierge. Et rarement satisfaisant. Toute fille sait cela. C’est ce que
les femmes ont de tout temps affirmé.
    Après un instant de réflexion, je répondis :
    — Je ne vois pas pourquoi ça devrait être
douloureux. Pas si c’est fait de la façon dont ma... (mais je décidai qu’il ne
serait franchement pas très adroit de mentionner Dona Ilaria en un tel
moment)... je veux dire, de la façon dont j’ai appris à le faire.
    — Si c’est vrai, augura Doris, tu auras
l’occasion de gagner l’adoration de bien des vierges, au cours de ta vie.
Montre-moi donc cette façon que tu as apprise.
    — On commence d’abord par... des préliminaires.
Comme ceci, par exemple.
    Je caressai de la main l’un de ses minuscules
mamelons.
    — Les tétons ? Ça chatouille, c’est tout.
    — Je pense que tu ne vas pas tarder à ressentir
une sensation toute différente.
    Bientôt, elle concéda :
    — C’est vrai, oui. Tu as raison.
    — Ton téton a l’air d’aimer ça, lui aussi.
Regarde, il s’érige comme s’il en demandait encore.
    — Mais oui, c’est ma foi vrai !
    Elle adopta tout doucement une position allongée,
langoureusement étendue sur le dos, et se laissa faire. Je me couchai à ses
côtés sur le pont.
    — Ce qu’aime encore plus un téton, c’est
lorsqu’on l’embrasse.
    — Oui...
    Elle étirait son corps avec volupté, tel un jeune
chat.
    — Et puis, on peut aussi faire ça..., glissai-je.
    — Hum... ça aussi, ça chatouille.
    — Tu vas voir, ça va faire mieux que chatouiller.
    — Oui... c’est vrai que c’est bon. Je ressens...
    — Aucune douleur, assurément !
    Elle secoua la tête négativement, les yeux fermés.
    — Ces gestes-là ne requièrent pas
particulièrement la présence masculine. On appelle cela l’hymne du couvent,
parce que les filles peuvent se le prodiguer elles-mêmes.
    J’étais on ne peut plus scrupuleux, on le voit, lui
donnant là l’opportunité de me renvoyer. Elle se contenta de susurrer, entre
deux soupirs :
    — Je n’ai aucune idée... je ne sais même pas à
quoi ressemble mon corps, par là, en bas.
    — Tu pourrais facilement regarder ta minette dans
un miroir. Elle répondit timidement :
    — Je ne connais personne qui possède un miroir.
    — Eh bien, tu n’as qu’à regarder... euh, non, la
sienne est vraiment trop velue, hélas. La tienne est encore nette, douce et
facilement visible. Et jolie. Elle a l’air d’une... (Je me hasardai à une
comparaison poétique.) Tu vois ces pâtes qui

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