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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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flétri ? de le voir, lui exclu du proconsulat pour cause de prévarication, juger des proconsuls, de voir enfin un homme condamné pour des ignominies, condamner ou absoudre les autres ? Mais la majorité en a décidé ainsi. On compte les voix, on ne les pèse pas ; il ne faut attendre rien de mieux de ces assemblées publiques où la plus choquante inégalité est dans l’égalité même, puisque, sans avoir les mêmes lumières, tous les membres ont la même autorité.
    J’ai accompli la promesse que je vous avais faite dans ma dernière lettre et tenu ma parole. Si je calcule bien le temps depuis son départ, vous devez l’avoir reçue ; je l’ai remise à un courrier prompt et diligent, s’il n’a point rencontré d’obstacle sur son chemin. C’est à vous maintenant de me récompenser de ma première et de cette seconde lettre, par quelques-unes de ces missives aussi plantureuses que peut les produire votre pays. Adieu.
     
    XIII. – C. PLINE SALUE SON CHER PRISCUS.
    Recommandation.
     
    Si vous saisissez avec empressement toutes les occasions de me rendre service, de mon côté il n’est personne à qui j’aime mieux avoir obligation qu’à vous. Ce double motif me détermine à vous demander à vous de préférence un service que je désire vivement obtenir. Vous êtes à la tête d’une puissante armée ; ce poste met à votre disposition un grand nombre de faveurs, et depuis le temps que vous l’occupez, vous avez pu en combler tous vos amis. Tournez vos regards vers les miens, pas vers un grand nombre pourtant. Vous préféreriez, vous, en obliger beaucoup, mais ma discrétion se contentera de vous parler d’un ou de deux, ou plutôt d’un seul.
    Ce sera Voconius Romanus. Son père s’était distingué dans l’ordre équestre, son beau-père, ou plutôt son second père (car il avait mérité aussi ce nom par son affection) y avait acquis plus de distinction encore et sa mère tenait aux premières familles. Lui a été l’an dernier choisi pour Flamine par l’Espagne citérieure et vous savez quel est le bon sens et le sérieux de cette province. Notre intime et tendre amitié a commencé avec nos études ; nous logions ensemble à la ville et à la campagne ; il partage mes occupations et mes plaisirs. Où trouver un ami plus sûr, un compagnon plus agréable ? Quel charme ravissant dans sa conversation, et non moins ravissant dans sa voix même et dans son visage ! Ajoutez-y un naturel noble, un esprit fin, délicat, avec de la facilité et la science du barreau. Il écrit des lettres dans lesquelles on croit entendre les Muses mêmes parler latin. Je l’aime de tout cœur et son amitié ne le cède pas à la mienne. Dès notre jeunesse commune, je lui ai rendu avec passion tous les services que me permettait notre âge, et je viens de lui obtenir de notre bon prince, le privilège que l’on accorde pour trois enfants ; quoique l’empereur ne le donne que rarement et avec choix, il a bien voulu me le concéder avec autant de bonne grâce que s’il l’avait choisi lui-même. Je ne puis mieux soutenir mes premiers bienfaits qu’en y ajoutant, surtout parce qu’il montre une telle reconnaissance, qu’en recevant les uns, il en mérite d’autres.
    Vous savez quel est Romanus, combien je l’estime, combien il m’est cher ; procurez-lui, je vous prie, un emploi digne de votre caractère, digne de votre haute situation. Surtout aimez-le ; car même en lui faisant tout le bien qui est en votre pouvoir, vous ne pouvez lui accorder rien de plus précieux que votre amitié. C’est pour vous prouver qu’il la mérite et que vous pouvez même l’admettre dans votre intimité, que je vous ai dépeint en peu de mots ses goûts, son caractère, et tout son genre de vie. J’allongerais mes recommandations, si je ne savais pas que vous n’aimez pas à vous faire prier longtemps, et si je n’avais fait cela tout le long de ma lettre. Car c’est prier, et prier très efficacement que de donner la raison de ses prières. Adieu.
     
    XIV. – C. PLINE SALUE SON CHER MAXIMUS.
    Décadence de l’éloquence judiciaire.
     
    Vous avez deviné, je suis harcelé par les causes que je plaide devant les centumvirs {45}  : la peine passe le plaisir. La plupart sont minces et frivoles ; rarement s’en présente-t-il une, qui, par le rang des parties, ou l’importance de l’affaire, attire l’attention. En outre bien peu d’adversaires avec qui il soit agréable de plaider ; le

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