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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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d’ailleurs une longue patience m’a endurci. Ainsi se terminent les plaintes perpétuelles : à la fin on a honte de se plaindre. Adieu.
     
    XVI. – C. PLINE SALUE SON CHER ANNIANUS.
    Le respect dû aux volontés dernières.
     
    Vous voulez bien avec votre zèle ordinaire, m’avertir que les codicilles {48} d’Acilianus qui m’a institué son héritier pour moitié, doivent être regardés comme nuls, parce que le testament ne les confirme pas. Je n’ignore pas ce point de droit, connu même de ceux qui ne savent pas autre chose. Mais je me suis fait une loi toute particulière de respecter les volontés des morts, même au cas où elles pécheraient en droit, comme si elles remplissaient toutes les conditions. Or il est certain que ces codicilles dont vous me parlez sont écrits de la main d’Acilianus. Quoiqu’ils n’aient pas été confirmés par le testament, je les observerai, comme s’ils l’étaient, surtout n’ayant rien à craindre de la délation. Car si l’on devait appréhender que mes libéralités ne fussent confisquées par le trésor, je devrais peut-être me montrer plus circonspect et plus prudent. Mais comme il est permis à un héritier de disposer à son gré des biens d’une succession, je ne vois rien qui fasse obstacle à l’exécution de ma loi particulière à laquelle ne s’opposent pas les lois publiques. Adieu.
     
    XVII. – C. PLINE SALUE SON CHER GALLUS.
    La ville de Pline à Laurente.
     
    Vous êtes surpris que je trouve tant de charmes à ma villa du Laurentin, ou si vous préférez, des Laurentes {49} . Votre surprise cessera, quand vous connaîtrez l’agrément de cette demeure, son heureuse situation, la largeur de sa plage. Située à dix-sept mille pas de Rome, elle est juste assez retirée pour que, après avoir achevé ses affaires, on puisse, sans rien prendre sur sa journée bien remplie, venir y passer la nuit. On y arrive par plus d’une route, car la voie Laurentine et celle d’Ostie y conduisent ; mais on doit quitter la première au quatorzième milliaire, et la seconde au onzième. De chacune d’elles se détache un chemin en partie sablonneux, où les attelages roulent avec assez de peine et de lenteur, mais court et souple pour un cavalier. De tous côtés ce ne sont que paysages variés. Tantôt la route traverse des bois qui la resserrent, tantôt elle s’étend au milieu de vastes prairies, largement découverte. Là de nombreux troupeaux de brebis, de chevaux et de bœufs, dès que l’hiver les chasse des montagnes, s’engraissent en paissant dans une tiédeur printanière.
    La maison est assez grande et commode, sans être d’un entretien dispendieux. On entre dans un atrium d’une simplicité qui ne manque pas d’élégance ; il est suivi d’un portique dont la colonnade arrondie en forme de D entoure une cour toute petite, mais charmante. C’est une retraite excellente contre le mauvais temps, car on y est protégé par des vitres {50} et surtout par les saillies des toits. Vers le milieu de la colonnade s’ouvre une cour intérieure fort gaie, de là on passe dans une assez belle salle à manger qui s’avance sur la plage, et que les vagues, quand la mer est soulevée par le vent d’Afrique viennent, de leurs flots brisés déjà et mourants, baigner doucement. De tous les côtés elle est garnie de portes à deux battants, et de fenêtres aussi grandes que les portes, de manière que de deux côtés et de face on découvre comme trois mers différentes ; par derrière la vue s’étend sur la cour intérieure, le portique, la petite cour, le portique encore, puis l’atrium, enfin les bois et, dans le lointain, les montagnes.
    À gauche de cette salle à manger et un peu en retrait est une grande chambre, puis une plus petite, qui, d’une fenêtre reçoit les premiers rayons du soleil, de l’autre retient les derniers ; celle-ci donne aussi sur la mer, que l’on voit de plus loin, mais avec plus de sécurité. L’angle que forme la salle à manger avec le mur de la chambre semble fait pour réunir et pour concentrer les plus chauds rayons du soleil. C’est l’appartement d’hiver, et aussi le gymnase de mes gens. Là se taisent tous les vents, excepté ceux qui couvrent le ciel de nuages et nuisent à la lumière sans empêcher de jouir de ce lieu abrité. À cet angle est annexée une chambre en forme de demi-rotonde dont les fenêtres reçoivent successivement le soleil toute la journée. On a ménagé dans

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