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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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le mur une armoire qui me sert de bibliothèque, et qui contient non les livres qu’on lit une fois, mais ceux qu’on relit souvent. À côté se trouve l’aile des chambres à coucher, séparée de la bibliothèque par un étroit couloir garni de tuyaux suspendus qui répandent et distribuent de tous côtés une douce chaleur. Le reste de ce corps de logis est réservé à l’usage des esclaves et des affranchis ; cependant la plupart de ces pièces sont tenues si proprement, qu’on pourrait y loger des maîtres.
    À droite de la salle à manger est une chambre fort élégante, ensuite une pièce qui peut servir soit de grande chambre, soit de petite salle à manger, et que l’éclat du soleil et de la mer égayent à l’envi. Puis on passe dans une chambre à laquelle est jointe une antichambre ; elle est fraîche en été à cause de son élévation, tiède en hiver à cause des abris qui la préservent de tous les vents. Une autre chambre avec son antichambre est attenante à celle-ci. De là on arrive à la salle des bains froids spacieuse et vaste ; des parois opposées sortent pour ainsi dire et s’arrondissent deux baignoires, bien assez grandes, si l’on songe que la mer est toute proche. Près de là est le cabinet de toilette, la chambre de chauffage, et l’étuve du bain ; puis deux pièces plus élégantes que somptueuses ; la piscine chaude y fait suite, si merveilleuse, que les nageurs peuvent apercevoir la mer. Non loin est le jeu de paume, qui, dans les jours les plus chauds ne reçoit le soleil qu’à son déclin. Là s’élève une tour, qui a deux cabinets en bas, deux au milieu, et en outre une salle à manger, dont la vue embrasse une vaste étendue de mer, une grande longueur de côtes, et de délicieuses villas. Il y a encore une autre tour, qui contient une chambre, où le soleil entre à son lever et à son coucher ; après viennent un vaste cellier et un grenier ; au-dessous une salle à manger où n’arrive, quand la mer est grosse, que le fracas de ses bruits, et encore affaibli et amorti ; elle donne sur le jardin et sur l’allée pour la promenade en litière qui entoure ce jardin.
    Cette allée est bordée de buis ou de romarin, là où le buis manque ; car dans les endroits où le buis est abrité par les bâtiments, il se pare d’une belle verdure, mais à découvert et exposé au vent, les éclaboussures de l’eau de mer le dessèchent, même si elles ne l’atteignent que de loin. Le long de cette allée et suivant son circuit intérieur court une tonnelle de vigne jeune et touffue dont le sol est doux et souple même sous les pieds nus. Le jardin est couvert de nombreux mûriers et figuiers, auxquels le terrain est aussi favorable qu’il est contraire à tous les autres arbres. Telle est la vue dont on jouit de cette salle à manger : elle n’est guère moins agréable que celle de la mer, dont la pièce est éloignée. Derrière elle se trouvent deux salles dont les fenêtres dominent le vestibule de la villa et un autre jardin rustique mais de rapport.
    De là s’étend une galerie voûtée qu’on prendrait pour un monument public. Elle est percée de fenêtres des deux côtés ; mais sur la mer le nombre en est double ; une seule sur le jardin répond à deux sur la mer. Quand le temps est serein et calme, ou les ouvre toutes ; quand il est troublé par quelque vent, on les ouvre du côté où il ne souffle pas. Devant cette galerie une terrasse répand le parfum de ses violettes. Elle reçoit les rayons du soleil dont elle augmente la force par la réflexion, et, tout en concentrant la chaleur, elle arrête et repousse l’aquilon ; la température est donc aussi chaude devant la galerie que fraîche derrière. Elle défend de même contre le vent d’Afrique et ainsi brise et abat les deux vents opposés l’un d’un côté l’autre de l’autre. Voilà ses agréments en hiver, ils augmentent encore en été. Car son ombre, avant midi, rafraîchit la terrasse, après midi, la partie de l’allée et du jardin qui la borde, et à mesure que les jours deviennent plus courts ou plus longs, elle décroît ou s’allonge d’un côté puis de l’autre. Quant à la galerie elle ne ressent jamais moins les effets du soleil qu’au moment où ses rayons les plus ardents tombent d’aplomb sur la voûte. De plus par ses fenêtres ouvertes elle reçoit et laisse passer les brises de sorte que l’air se renouvelant n’y devient jamais lourd et

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