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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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l’un ni l’autre et fut obligé de répondre sur-le-champ ; il répondit ; son naturel méchant et pervers m’amène à douter, s’il le fit avec audace ou avec fermeté, mais il est certain que ce fut avec une grande présence d’esprit. On lui reprocha beaucoup de faits qui lui nuisirent plus que la prévarication, et même deux consulaires, Pomponius Rufus et Libo Frugi l’accablèrent en venant témoigner que sous Domitien il avait soutenu en justice les accusateurs de Salvus Liberalis. Il fut condamné et relégué dans une île. Aussi dans mon accusation contre Casta, ai-je insisté principalement sur le fait que son accusateur avait succombé sous l’accusation de prévarication ; mais j’ai insisté vainement ; car on vit une chose contradictoire et extraordinaire, l’accusateur fut condamné pour prévarication, et l’accusée absoute. Vous désirez connaître ma conduite dans cette conjoncture ? Je représentai au sénat que Norbanus seul m’avait fourni tous mes documents sur l’affaire de la province, et que je devais reprendre l’instruction à fond, si lui était reconnu prévaricateur ; par conséquent, pendant toute la durée de son procès, je demeurai tranquille. Après cela, Norbanus continua d’assister à toutes les séances et conserva jusqu’à la fin ou la même fermeté ou la même audace.
    Je me demande si je ne commets pas encore quelque omission ; justement, j’allais en commettre une nouvelle. Le dernier jour, Salvius Liberalis se fâcha vivement contre tous les autres députés, leur reprochant de n’avoir pas poursuivi tous les accusés que la province leur avait désignés et, comme il a du feu et de l’éloquence, il les mit dans l’embarras. J’ai défendu ces hommes pleins de dignité, et aussi de reconnaissance. Ils proclament qu’ils me doivent sûrement d’avoir échappé à cette terrible tempête.
    Ce sera ici la fin de ma lettre, la fin pour tout de bon ; je n’ajouterai pas une syllabe, même si je m’aperçois encore de quelque oubli. Adieu.
     
    X. – C. PLINE SALUE SON CHER SPURINNA ET COTTIA.
    Envoi d’un ouvrage consacré à la mémoire du fils de Spurinna.
     
    Oui, j’avais composé un ouvrage sur votre fils {65} , et, je ne vous en ai pas parlé, pendant mon dernier séjour chez vous, parce que d’abord je ne l’avais pas écrit pour vous en parler, mais pour satisfaire à ma tendresse et à mon affliction, ensuite, parce que je pensais qu’en apprenant, Spurinna, comme vous me l’avez dit, que j’avais donné une lecture publique, vous apprendriez aussi le sujet de cette lecture. J’ai craint en outre de vous gâter ces jours de fête, en y mêlant le souvenir de ce deuil si cruel. Maintenant encore je me demande si je vous enverrai, pour répondre à votre insistance, seulement ce que j’ai lu, ou si j’y joindrai encore d’autres écrits que j’ai l’intention de réserver pour un autre volume. Il ne suffit pas à mon affection, de consacrer un seul petit livre à cette mémoire qui m’est si chère et si sacrée, car sa gloire, sera sauvegardée et répandue plus loin, si on a soin de la diviser et de la distribuer. Mais tandis que j’hésitais pour savoir si je vous montrerais tout ce que j’ai composé ou si j’en réserverais encore quelques parties, il m’a semblé plus franc et plus amical de vous livrer tout ; d’autant plus que vous me promettez de garder ces écrits chez vous, jusqu’à ce qu’il me plaise de les publier. Il me reste à vous prier d’user de la même franchise, si vous jugez quelques additions, changements, ou suppressions à faire, pour me les signaler. Il est bien difficile dans le chagrin d’appliquer son attention à ces détails, oui, bien difficile ; pourtant au graveur, au peintre, qui ferait le portrait de votre fils, vous indiqueriez les traits qu’il devrait rendre, ou retoucher ; agissez de même avec moi, instruisez-moi, dirigez-moi, car je m’efforce de tracer une image non pas fragile et périssable, mais immortelle, comme vous le pensez du moins ; or elle sera d’autant plus durable, qu’elle aura plus de vérité, plus de beauté, plus de perfection. Adieu.
     
    XI. – C. PLINE SALUE SON CHER JULIUS GÉNITOR.
    Le bienfaiteur reconnaissant.
     
    La nature a donné à notre cher Artémidore {66} tant de bonté, qu’il exagère toujours les services de ses amis. Ainsi il publie partout celui que je lui ai rendu, en l’accompagnant d’éloges vrais, mais qui

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