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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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Ma conclusion confirmera mes prémices parmi : les actions des hommes les unes ont plus de renommée, les autres plus de vraie grandeur. Adieu.
     
    XVII. – C. PLINE SALUE SON CHER JULIUS SERVIANUS.
    Les nouvelles.
     
    Tout va-t-il bien, qu’aucune lettre de vous ne me soit arrivée depuis longtemps ? Peut-être tout va-t-il bien, mais êtes-vous fort occupé ? Peut-être n’êtes-vous pas occupé, mais les occasions d’écrire sont-elles rares ou nulles ? Ôtez-moi de cette inquiétude, que je ne puis plus supporter ; rassurez-moi, même en prenant la peine de m’envoyer un courrier. Je lui paierai son voyage, je lui donnerai même un pourboire, mais qu’il m’apporte les nouvelles que je souhaite. Moi, ma santé est bonne, si l’on peut appeler bonne santé vivre dans l’incertitude et l’anxiété, attendre sans cesse et craindre pour la tête la plus chère tous les malheurs qui menacent l’homme. Adieu.
     
    XVIII. – C. PLINE SALUE SON CHER VIBIUS SEVERUS.
    Lecture publique du Panégyrique de Trajan.
     
    Les devoirs d’un nouveau consul m’obligeaient à remercier le prince au nom de l’État ; après m’en être acquitté dans le sénat selon la coutume et les règles du lieu et du moment, j’ai pensé qu’en bon citoyen il me convenait de reprendre ce discours en un ouvrage plus étendu et plus copieux {70} . Mon intention était d’abord, par un sincère éloge, de rendre à notre cher empereur ses vertus plus précieuses, et ensuite de tracer aux princes futurs non par des leçons, mais par l’exemple, la route la plus sûre pour atteindre à la même gloire. Car enseigner aux princes leurs devoirs est une noble tâche, mais lourde et quelque peu présomptueuse ; tandis que vanter les vertus d’un excellent prince et par cet éloge montrer, comme du haut d’un phare, la lumière qui doit les guider, c’est rendre le même service sans aucune prétention.
    Voici d’autre part une circonstance qui m’a causé un sensible plaisir : quand j’ai voulu lire ce livre à mes amis ce n’est pas avec des billets, ni des programmes, mais par des formules : « Si cela ne vous gêne pas, » « si vous êtes tout à fait libre » (jamais en effet à Rome on n’est tout à fait libre ni débarrassé de toute gêne, quand il s’agit d’entendre une lecture), que je les ai invités ; cependant ils sont venus nombreux deux jours de suite, même par le temps le plus affreux ; et quand, par discrétion, je voulus arrêter ma lecture, ils me forcèrent d’ajouter une troisième journée. Dois-je attribuer cet honneur à mes mérites ou au goût des lettres ? Aux belles-lettres plutôt, qui, presque éteintes, se raniment. Mais pour quel sujet a-t-on montré tant d’empressement ? chose admirable ! Les sujets que, même dans le sénat, où il fallait bien les subir, nous avions tant de peine à écouter même un court instant, aujourd’hui trouvent des lecteurs et des auditeurs qui ne se lassent pas de trois jours, et cela non parce que ces discours sont plus éloquents qu’autrefois, mais écrits avec plus de liberté et par suite aussi avec plus de plaisir. Il faut donc ajouter encore ce titre à la louange de notre cher empereur, que ces harangues, aussi odieuses que fausses, sont devenues sous son règne aussi agréables que sincères. Pour moi, je n’ai pas moins admiré le goût des auditeurs que leur empressement ; j’ai remarqué en effet que les passages les moins fleuris obtenaient le plus d’estime. Je me souviens du reste que j’ai lu à peu de personnes ce que j’ai écrit pour tout le monde ; je ne me réjouis pas moins cependant de cette sévérité des auditeurs, me flattant que leur jugement sera partagé par le public ; et si autrefois dans les théâtres les spectateurs ont appris aux acteurs à mal chanter, aujourd’hui je commence à espérer que ces mêmes spectateurs leur enseigneront à bien chanter. Tous ceux en effet qui écrivent pour plaire, prendront pour règle ce qui plaît. Et j’ai confiance que dans un pareil sujet il m’était permis d’employer un style plus fleuri, puisque ce sont les parties de mon ouvrage les plus sobres, et les plus concises plutôt que les parties plus ornées et plus brillantes qui peuvent paraître empruntées et peu naturelles. Je n’en souhaite pas moins ardemment qu’il vienne enfin le jour (puisse-t-il être déjà arrivé !) où le style mâle et sévère chassera ces recherches agréables et

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