Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
Vom Netzwerk:
parlé dernièrement pour Varenus qui demandait le droit, pour lui aussi, d’obliger des témoins à se présenter ; il l’a obtenu. Pour l’avenir je souhaite qu’on m’ordonne de plaider seulement les causes dont j’aurais pu avec honneur me charger de mon plein gré. Adieu.
     
    XXX. – C. PLINE SALUE SON GRAND-PÈRE PAR ALLIANCE FABATUS.
    L’intendant d’une villa.
     
    Nous devons assurément célébrer votre anniversaire comme le nôtre ; car le bonheur de nos jours dépend des vôtres, puisque c’est votre zèle et vos soins qui nous donnent à Rome la joie, à Côme la sécurité. La villa des Camilles, que vous possédez en Campanie, a été fort maltraitée par le temps, cependant les parties qui ont le plus de prix demeurent intactes ou très peu endommagées. Nous veillons donc à les restaurer pour le mieux. Je crois avoir beaucoup d’amis, mais tels que vous les cherchez et que l’affaire les demande, je n’en ai presque aucun. Ce sont tous des gens de robe et des citadins. Or la direction de domaines ruraux réclame un robuste campagnard, qui ne trouve pas cette sorte de travail pénible, ces soins bas, la solitude ennuyeuse. Votre opinion sur Rufus l’honore ; il était en effet très lié avec votre fils. Mais de quelle utilité peut-il nous être dans la circonstance, je l’ignore ; je crois seulement qu’il a la meilleure volonté pour nous {20} . Adieu.
     
    XXXI. – C. PLINE SALUE SON CHER CORNÉLIANUS.
    Les travaux d’un prince avec un de ses sujets.
     
    Appelé en conseil par notre cher empereur à Centumcellae {21} (c’est le nom du pays), j’y ai goûté le plus vif plaisir. Quelle joie en effet de voir de près la justice du prince, sa gravité, son affabilité, surtout dans une retraite où ces qualités se révèlent le mieux. On a jugé des procès variés, propres à prouver les capacités du juge en des sujets divers. On a entendu Claudius Ariston, le premier citoyen d’Éphèse, un homme bienfaisant et d’une popularité sans reproche, qui a excité l’envie et suscité un délateur poussé par les gens qui lui ressemblaient le moins ; aussi a-t-il été absous et vengé.
    Le jour suivant on a jugé Gallitta accusée d’adultère. Elle était mariée avec un tribun militaire sur le point de briguer les charges publiques, et elle avait entaché son honneur et celui de son mari par son amour pour un centurion. Le mari en avait écrit au légat consulaire, et celui-ci à l’empereur. César après avoir recherché toutes les preuves, cassa le centurion et même l’exila. Il restait à punir la moitié du crime, qui ne peut exister sans deux coupables. Mais le mari dont la faiblesse n’allait pas sans blâme était retenu par l’amour de sa femme. Car même après avoir dénoncé l’adultère, il l’avait gardée chez lui, paraissant se contenter de l’éloignement de son rival. Invité à achever ses poursuites, il le fit à regret. Mais elle, de toute nécessité, devait être condamnée même malgré son accusateur. On la condamna et on la livra aux peines de la loi Julia ? {22} César dans sa sentence nomma le centurion et rappela la discipline militaire, pour ne pas avoir l’air d’évoquer devant lui tous les procès de ce genre.
    Le troisième jour on introduisit une affaire qui avait été l’objet des conversations et des bruits les plus divers, on s’occupa des codicilles de Julius Tiro, dont une partie était reconnue authentique, dont l’autre passait pour fausse. Les accusés étaient Sempronius Senecio, chevalier romain, et Eurythmus, affranchi et intendant de l’empereur. Les héritiers, comme César était en Dacie, lui avaient écrit une lettre commune pour lui demander de se réserver cette instruction. Il y avait consenti ; à son retour il avait fixé le jour des débats ; et, quelques, héritiers paraissant, par respect pour Eurythmus, passer sous silence l’accusation contre lui, il leur avait dit cette belle parole : « Lui n’est pas Polyclète, ni moi Néron. » Il avait pourtant accordé un délai aux accusateurs, et ce temps écoulé, il avait tenu l’audience. Du côté des héritiers deux seulement se présentèrent et demandèrent que tous les héritiers fussent obligés de soutenir l’accusation, puisque tous l’avaient intentée, ou qu’on leur permît à eux aussi de s’en désister. César tint un langage plein de dignité, plein de sagesse, et l’avocat de Sénécio et d’Eurythmus ayant dit que

Weitere Kostenlose Bücher