Lettres - Tome II
publics. Il dépend de votre sévérité et de votre diligence qu’ils s’en acquittent avec fidélité. Car avant tout il est à craindre, comme vous me l’écrivez, que, si on mêle des soldats aux esclaves publics, ils ne se reposent les uns sur les autres et n’en deviennent plus négligents. Mais surtout ne perdons pas de vue qu’il faut distraire le moins possible de soldats de leurs drapeaux.
XXI. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Question douteuse.
Gavius Bassus, préfet de la côte du Pont, a mis beaucoup de déférence et d’empressement, seigneur, à venir me trouver et il est resté plusieurs jours avec moi. Autant que j’ai pu en juger, c’est un homme distingué et digne de votre bienveillance. Je lui ai notifié l’ordre par lequel vous prescrivez que, des cohortes dont vous avez bien voulu me confier le commandement, il se contente de dix gardes du corps {99} , de deux cavaliers, d’un centurion. Il m’a répondu que ce nombre ne lui suffisait pas, et qu’il vous en écrirait. Pour ce motif je n’ai pas cru devoir appeler sur-le-champ les hommes qu’il a de plus.
XXII. – TRAJAN À PLINE.
Explication.
En effet, Gavius Bassus m’a écrit qu’il ne pouvait se contenter du nombre de gardes du corps que mes dernières instructions lui avaient destinés. Quelle a été ma réponse, demandez-vous ? Pour vous en donner connaissance, je l’ai fait ajouter à la suite de cette lettre. L’important est de distinguer ce qu’exigent les circonstances {100} , et ce que réclament les hommes avides d’étendre leur pouvoir plus que de droit. Pour nous, l’utilité seule doit être notre règle et nous devons, autant que possible, veiller à ce que les soldats ne s’éloignent pas de leurs enseignes.
XXIII. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Demande de construction d’un nouveau bain à Pruse.
Les Prusiens, seigneur, ont des bains misérables et vieux ; aussi désirent-ils les remettre en état {101} ; mais j’estime qu’il faut en construire de nouveaux ; et je crois que vous pouvez accéder à leur désir. On aura pour les bâtir d’abord les sommes que j’ai déjà fait restituer aux particuliers et qui sont rentrées ; ensuite celles qu’ils avaient l’habitude de dépenser pour l’huile du bain, et qu’ils consentent, à consacrer aux travaux. C’est d’ailleurs un ouvrage que réclament à la fois la beauté de la ville et l’éclat de votre règne.
XXIV. – TRAJAN À PLINE.
Demande accordée.
Si la construction de nouveaux bains ne surcharge pas les forces des Prusiens, nous pouvons accéder à leur désir, pourvu que pour cet ouvrage ils n’imposent aucune contribution nouvelle, ou ne prennent rien qui risque de leur faire défaut plus tard pour les dépenses nécessaires.
XXV. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Avis.
Servilius Pudens, votre légat, seigneur, est arrivé à Nicomédie le huitième jour avant les calendes de décembre et m’a délivré de l’inquiétude d’une longue attente.
XXVI. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Il demande de l’avancement pour son questeur.
Les bienfaits que vous me prodiguez, seigneur, m’ont uni par les liens les plus étroits avec Rosianus Géminus {102} . Je l’ai eu pour questeur pendant mon consulat, et je l’ai toujours trouvé plein d’attentions à mon égard. Depuis mon consulat il me témoigne tout autant de déférence, et aux preuves d’amitié, qu’il m’avait données comme magistrat, il met le comble par sa complaisance à titre privé. Je vous prie donc d’accueillir ma prière en sa faveur, selon son mérite, et même, si vous avez quelque confiance en moi, vous lui accorderez votre bienveillance. Il saura bien lui-même par son dévouement dans les fonctions que vous lui avez confiées en mériter de plus hautes. J’abrège son éloge, persuadé que son intégrité, sa probité, son activité vous sont bien connues non seulement par les charges qu’il a remplies sous vos yeux à Rome, mais encore par les campagnes qu’il a faites avec vous. Il n’y a qu’un devoir dont je ne crois m’être pas encore acquitté aussi pleinement que le veut mon amitié pour lui, et je m’empresse de l’accomplir, c’est de vous supplier, seigneur, de me donner au plus tôt la joie de voir croître la dignité de mon questeur, c’est-à-dire la mienne en sa personne.
XXVII. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Avis.
Maxime,
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