Lettres - Tome II
place. Je devrai donc à votre bienveillance et le prompt accomplissement de mon devoir religieux et la mise en ordre de mes affaires, si vous voulez bien en vue de ce double résultat m’accorder un congé de trente jours. Je ne puis en effet fixer d’avance un délai plus court, vu que mon municipe et les terres, dont je vous parle, sont à plus de cent cinquante milles.
IX. – TRAJAN À PLINE.
Congé accordé.
Vous m’avez donné, pour obtenir votre congé, beaucoup de raisons et en particulier toutes celles qui touchent à l’intérêt public. Mais votre désir seul m’aurait suffi ; car je ne doute point qu’aussitôt que vous le pourrez, vous n’alliez reprendre des occupations si absorbantes. Quant à ma statue, quoique je veuille garder la plus grande réserve sur ce genre d’honneurs, je consens que vous la placiez dans le lieu qui vous plaira, afin de ne pas avoir l’air de gêner l’expression de votre affection pour moi.
X. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Remercîment.
Je ne peux vous exprimer, seigneur, toute la joie que m’a causée votre lettre, en m’apprenant que vous avez accordé à Harpocras, mon médecin, même le droit de cité à Alexandrie, quoique, selon les règles établies par les autres princes, vous vous fussiez fait une loi de ne le conférer qu’à bon escient. Je vous indique qu’Harpocras est du nome de Memphis.
Je vous prie donc, empereur d’une extrême bienveillance, de m’envoyer comme vous me l’avez promis, une lettre pour Pompéius Planta, préfet d’Égypte, votre ami.
Désirant aller à votre rencontre, seigneur, afin de jouir le plus tôt possible de votre arrivée, impatiemment attendue, je vous demande la permission d’aller au-devant de vous aussi loin que possible.
XI. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Suppliques diverses.
Par suite de ma dernière maladie, seigneur, j’ai de grandes obligations au médecin Postumius Marinus ; je ne puis m’en acquitter que par votre secours, si vous voulez bien témoigner à mes prières la faveur qu’elles rencontrent d’ordinaire dans votre bonté. Je vous prie donc de donner le droit de cité à ses parents, à Chrysippe, fils de Mithradate, à sa femme Stratonice, fille d’Épigone, et en outre aux fils de ce même Chrysippe, Épigone et Mithradate, de manière qu’ils soient en la puissance de leur père et qu’ils gardent leur droit de patrons sur leurs affranchis. Je vous demande encore de concéder le plein droit des citoyens romains à L. Satrius Abascantus, à Caesius Phosphorus, et à Ancharie Sotéridès. C’est avec le consentement de leurs patrons, que je vous demande ceci.
XII. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Requête.
Je sais, seigneur, que nos prières sont gravées dans votre mémoire, si fidèle quand il s’agit de faire le bien. Cependant, puisque vous m’avez donné même cette permission, je vous rappelle et vous prie en même temps avec instance, de vouloir bien honorer Accius Sura de la préture, puisqu’elle est vacante. Il est encouragé à l’espérer avec la plus grande patience d’ailleurs, et par l’éclat de sa naissance, et par sa parfaite intégrité dans la pauvreté, et surtout par le bonheur de notre temps, qui invite et enhardit les citoyens dont la conscience est pure à user de votre bienveillance.
XIII. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Supplique personnelle.
Persuadé, seigneur, que rien ne peut donner plus de renom, ni faire plus d’honneur à mon caractère, que les marques d’estime dont m’aura honoré un si bon prince, je vous prie, de vouloir bien ajouter à la dignité, où votre bienveillance m’a déjà élevé, soit l’augurat, soit le septemvirat {96} , qui sont vacants. Le droit de sacerdoce me permettra d’adresser aux dieux au nom de l’état les prières que leur adresse maintenant ma piété privée.
XIV. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Il le félicite d’une victoire.
Je félicite, excellent prince, et vous même et l’état de votre victoire si complète, si belle, si importante ; et je prie les dieux immortels de couronner tous vos projets d’un succès aussi heureux, car vos rares mérites renouvellent et accroissent la gloire de l’empire.
XV. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Avis.
Comme je suis persuadé, seigneur, que cette nouvelle vous intéresse, je vous annonce que je suis arrivé par mer à Éphèse avec toute ma
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