Lettres
passe bien le bonjour. Dis-moi à quelle heure nous pouvons venir demain.
F.
*
Nachito,
Prends trois comprimés ce soir, peut-être que tu iras mieux.
Appelle-moi demain s’il te plaît.
*
Nachito, je suis passée te voir car tu m’avais dit que tu resterais chez toi tout l’après-midi pour travailler. Que s’est-il passé ? Je me suis présentée deux fois à la porte de ta maison dans l’espoir de te trouver.
Pas de chance !
Poifect.
Si tu arrives, attends-moi un petit moment, je reviens vers cinq heures et demie ou six heures.
*
Nachito,
Je suis désolée de ce qui est arrivé, surtout s’agissant d’un de tes amis. Je ne l’ai pas fait en pensant que je pouvais te déranger, crois-moi. Je te trouve si différent de cet homme que je suis sûre et certaine que tu comprendras mon attitude avec intelligence. Si ce que j’ai fait a pu t’offenser, je te supplie d’essayer de comprendre mon ardeur, la raison pour laquelle j’ai fait ça, et je te supplie, sincèrement, de pardonner ma réaction violente à l’égard d’une personne que tu considères comme ton ami, mais, en même temps, s’agissant de lui, je ne regrette pas une seule seconde d’avoir été celle qui a sonné les cloches à cette espèce de lâche. J’espère que tu comprendras ce que je veux dire mais avant tout je te prie d’être sincère avec moi et de me dire ce que tu penses de cette affaire, si tu crois que j’ai eu tort je comprendrai ; ma seule inquiétude, c’est que ce genre d’incident puisse changer quelque chose entre nous de façon irréparable – et tu sais quoi.
S’il te plaît, appelle-moi quand tu pourras – demain je serai là toute la matinée.
Messages pour Alberto Misrachi (63)
Alberto,
Excusez-moi de vous embêter, mais comme j’ignore quand Diego va rentrer, je vous supplie de m’envoyer 200 pesos car je dois payer les charges de toutes les maisons.
Mille mercis et mes sincères salutations.
Frieda
28 octobre 1935
Reçu pour 200 pesos
Frieda Kahlo de Rivera
*
Mon cher Alberto,
La dame qui vous apporte cette lettre a vendu à Diego une robe de Tehuana pour moi. Diego avait promis de la lui payer aujourd’hui même, mais il est parti à Metepec avec des Ricains et j’ai oublié de lui demander le fric avant son départ, du coup je me retrouve sans un centime. Bref, il faudrait lui payer 100 pesos et les inscrire sur le compte de Diego, ce message ayant valeur de reçu.
Avec toute ma gratitude,
Frida
*
Je vais vous supplier de me rendre un service : avancez-moi l’argent de la semaine prochaine, car il ne me reste pas un sou de celle-ci dans la mesure où j’ai dû vous payer les 50 que je vous devais, plus 50 à Adriana, 25 que j’ai donnés à Diego pour la promenade de dimanche et 50 à Cristi ; bref, je suis à sec.
Je n’ai pas demandé le chèque à Diego car je n’ai pas osé l’enquiquiner avec ça, je sais qu’il est dans la dèche, et comme vous devrez de toute façon me verser ma semaine samedi prochain, je préfère m’adresser à vous, et vous n’aurez rien à me verser jusqu’à la semaine d’après. Vous voulez bien ? Sur les 200, gardez-en 10 que je dois à Anita et payez-la de ma part, s’il vous plaît ; elle me les a prêtés vendredi pour la Sainte-Anita (n’oubliez pas de les lui donner, sans quoi elle va dire que je suis une fichue fripouille).
Recevez toute ma gratitude et mes sincères salutations.
Lettre et dédicace à ses sœurs
Luisa et Matilde Kahlo Calderón
Ma belle petite Luisa,
Mille mercis. J’ai tout remis en place. J’ai aussi déposé mille baisers dans chaque recoin de ta chambre (64) .
Ta sœur,
Frida
*
[ Écrit sur une photo :]
Pour Matita et Paco (65) , de la part de leur sœur de chair Frida.
On dirait que je vais baver, mais non : j’étais en train de parler. Vous y croyez ?
Lettre à Ella Wolfe
Mexico, mars 1936
Ella, ma belle,
J’étais tellement contente de recevoir ta lettre que, pour une fois, je vais être sage comme une image et te répondre sur-le-champ. Martín a dû te raconter ce qui m’est arrivé ces derniers mois, donc je ne vais pas t’embêter avec les détails de toutes les aventures, péripéties et toquades de la puissante Chicua Rivera. Je vais presque bien côté pied, ventre, etc. etc., et tu peux être rassurée pour ce qui est de ma santé. Seule ma tête est toujours bancale, mais il n’y a rien à faire car tarée je suis née et
Weitere Kostenlose Bücher