Lettres
du tout cuit.
Je n’ai pas encore vu les Covarrubias, donc les photos que tu leur as envoyées sont toujours en ma possession. J’aime toutes les photos que tu as eu la gentillesse de m’envoyer, elles sont vraiment magnifiques. Je t’en suis très reconnaissante. J’ai envoyé ton chèque à Diego. Est-ce qu’il t’a remercié ? Il n’a pas vu les photos, je ne crois pas qu’il ait très envie de voir ma tronche à côté de la sienne.
Du coup, je les ai toutes gardées.
Écoute, baby , ne pense pas de mal de moi parce que je ne suis pas allée voir Juan O’Gorman à propos de ta maison. C’est que je n’ai envie de rencontrer personne de l’entourage de Diego, j’espère que tu comprendras. Écris directement à Juan, s’il te plaît. Son adresse : Rue Jardin n° 10, Villa Obregón, D. E, Mexico. Je suis sûre qu’il sera très content de faire ce que tu désires.
Ça m’a fait très plaisir d’apprendre qu’Arija va bien et qu’elle sera bientôt à tes côtés. Je suppose que tu l’emmèneras bientôt à Mexico. Je suis sûre que ça va lui plaire.
Quoi de neuf avec tes propres soucis ? Tout est réglé avec la fille ? Dans ta dernière lettre, tu avais l’air plus heureux, moins inquiet. J’en suis absolument ravie. As-tu des nouvelles de Mary Sklar ? Quand tu la verras, dis-lui que j’ai beau négliger de lui écrire, je l’aime toujours autant.
Dis à Mam que je vais lui envoyer avec Miguel les cadeaux que je lui ai promis, et remercie-la pour la lettre qu’elle m’a envoyée. Dis-lui que je l’aime de tout mon cœur.
Merci, Nickolasito, pour ta gentillesse, pour avoir rêvé de moi, pour tes douces pensées, pour tout. Pardonne-moi, s’il te plaît, de ne pas répondre immédiatement à tes lettres, mais laisse-moi te dire, mon gars, que je viens de passer la pire période de toute ma vie, et je n’en reviens pas qu’on puisse survivre à ça.
Ma sœur et les petits t’envoient leurs amitiés. Ne m’oublie pas et sois bien sage. Je t’aime,
Frida
Lettre à Edsel B. Ford (85)
Coyoacán, 6 décembre 1939
(…) Je suis sûre que vous devez recevoir des milliers de lettres ennuyeuses. Vraiment, j’ai honte de vous en envoyer une de plus, mais je vous supplie de me pardonner, car c’est la première fois que je le fais et j’espère que ma demande n’occasionnera pas trop de gêne.
Je voulais juste vous exposer le cas particulier d’un ami très cher, qui durant des années a été agent de la Ford à Gérone, en Catalogne. Du fait du contexte de la récente guerre d’Espagne, il est venu au Mexique. Il s’appelle Ricardo Arias Viñas et il a trente-quatre ans. Il a travaillé pour la Ford Motor Co. pendant presque dix ans et il est en possession d’une lettre de la Centrale européenne (Essex) confirmant qu’il a bien été employé par la compagnie. Cette lettre s’adresse à votre usine de Buenos Aires. M. Ubach, le gérant de l’usine de Barcelone, peut vous fournir toutes sortes d’informations sur M. Arias. Pendant la guerre, profitant de sa fonction de responsable des transports en Catalogne, il a fait en sorte que soient restituées à vos usines plus de cent unités qui avaient été volées au début du mouvement.
Son problème est le suivant : il n’a pas pu se rendre directement à Buenos Aires à cause de difficultés financières. Voilà pourquoi il voudrait rester ici, pour travailler dans votre usine de Mexico. Je suis sûre que son gérant, M. Lajous, accepterait de le prendre une fois mis au courant de son expérience et de l’entière satisfaction qu’il a donnée en tant qu’employé chez Ford, mais pour éviter les difficultés, je vous saurais gré de bien vouloir m’envoyer un message à l’attention de M. Lajous afin que M. Arias soit recommandé directement par vous. Cela faciliterait grandement son entrée à l’usine. Il n’appartient à aucun parti politique, j’imagine donc que sa candidature ne posera pas problème et qu’il pourra assurer honnêtement ses fonctions. Je vous serais très reconnaissante de m’accorder cette énorme faveur et j’espère que vous pourrez sans trop de gêne accéder à ma demande.
Permettez-moi de vous remercier par avance pour tout ce que vous pourrez si gentiment faire en la matière.
Lettres à Nickolas Muray (86)
Coyoacán, 18 décembre 1939
Nick, mon chéri,
Tu vas me prendre pour une salope, une vraie f. de p. ! Je t’ai demandé de
Weitere Kostenlose Bücher