Lettres
joint
500,00
À Manuel l’inquiet, pour se tirer, avec reçu joint
210,00
À Liborio
210,00
À Cruz Salazar
174,00
À Sixto Navarro (mois de mai)
180,00
À Raúl, dernière semaine en taule
45,00
À la femme de Sixto, au moment des embrouilles
25,00
À Manuel, en taule
17,50
À la femme et à la mère de Manuel
25,00
D’après Cruz, tu lui devais des arriérés
50,00
Dernière semaine de journaux à San Ángel
14,50
Essence de deux semaines
59,00
Électricité, téléphone, charges
130,0
Total
2 350,00
Remarque : les 350 pesos en plus viennent
de Misrachi.
Chez Misrachi, tu avais un solde positif de 6 998 pesos :
Premier versement pour le déménagement du trésor
150,00
Deuxième versement
200,00
Troisième versement, pour un télégramme
que je t’ai envoyé
15,00
Quatrième versement, pour M. Zaragoza
1 000,00
Cinquième versement, solde des quatre mois
de Raúl que j’ai remis en main propre à Ch.
720,00
Total
2 085,00
Plus l’argent des aquarelles que tu avais
laissées en suspens
2 500,00
Il reste donc un solde de 2 413 pesos. Sachant qu’il faut encore payer quatre mois de salaire à Sixto et les 500 pesos de M. Ramos Idolero, qui n’a pas encore pointé le bout de son nez.
M. Zaragoza a apporté une nouvelle cargaison ; j’ai accepté qu’il la laisse jusqu’à ce que tu me fasses part de ta décision. Je t’enverrai des photos pour que tu voies de quoi il s’agit. À mon avis, toutes les pièces valent la peine. Il y en a trente-trois au total, la plupart sont de Nayarit, dont deux très grandes et magnifiques ; le reste est plus moyen mais pas mal du tout. Et le plus important est une hache d’environ cinquante centimètres, complète, en obsidienne noir et marron, merveilleuse. Il en demande 500 biffetons, et environ 800 pour le reste. Réfléchis-y et dis-moi ce que je dois faire. M. Zaragoza repassera pour en parler d’ici deux mois.
Je serai brève concernant les raisons qui m’ont poussée à me séparer de Liborio, de Cruz et de Manuel. Les deux premiers ont passé leur temps à mettre les pieds dans le plat concernant ce que tu peux imaginer ; quand je suis arrivée chez toi pour donner des instructions, ils ont été on ne peut plus pénibles, ils ont demandé à Arámburo de quel droit je venais commander dans cette maison, ils ont dit que c’était toi leur chef et que je n’étais qu’une merde à tes yeux et aux leurs. Quant à Manuel, à part se gratter les couilles, il a refusé de faire quoi que ce soit après avoir reçu le solde de ses gages. Mais cette Mary Eaton (95) et sa mère, des salopes de merde, égocentriques comme pas deux, ne voulaient pas rester sans Manuel, alors j’ai dû lui demander d’accepter de travailler pour elles avec le même salaire. Et ne voilà-t-il pas qu’hier Mary m’a lâché qu’elle ne le supporte plus parce qu’il ne vient jamais, qu’il n’en fait qu’à sa tête, et elle m’a demandé de le virer à nouveau ; je les ai envoyées se faire foutre, maintenant elles n’ont qu’à se démerder toutes seules comme des grandes pour se débarrasser de ce clampin. Arámburo m’a dégotté un certain Rafaelito, un ami de confiance, pour les assister en attendant qu’elles se décident à flanquer Manuel à la porte et qu’elles trouvent quelqu’un à leur goût. Ces Ricaines de merde m’ont remonté les bretelles parce que je m’étais débarrassé des idoles ; or, figure-toi qu’au beau milieu de cette pagaille, Mary voulait se mettre à les dessiner !! Ce sont deux vaches avachies infoutues de donner une goutte de lait, comme toutes celles que tu as ramenées chez toi, qui n’ont laissé derrière elles que de la merde et de la pourriture et qui le moment venu ont levé le camp en raflant la gloire et les honneurs. Ça me débecte ! Je t’en foutrais, des gens pareils ! Moi, j’ai fait tout ce que j’avais à faire : je leur ai laissé la maison propre, le jardin en ordre, la cour bien rangée, débarrassée de toutes les cochonneries qui traînaient, bref, j’ai fait tout ce que je pouvais faire jusqu’à ce que je m’écroule dans mon lit avec le dos en compote ; maintenant, qu’elles aillent se gratter avec leurs ongles longs et si ça les gêne, elles n’ont qu’à se tirer ; Arámburo et moi, on trouvera bien qui laisser sur place. De toute façon, il n’y a plus que les meubles.
Il me reste à régler le cas de Sixto. Je pense
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