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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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coredors qui n’étaient pas parvenus à se
réfugier dans les fourrés étaient massacrés comme des moutons assaillis par les
loups.
    Philin était parvenu en lisière de la forêt, avec Thomas et
Geneviève. Avec horreur, ils virent que son fils se trouvait encore dans la
clairière. Les yeux éperdus, il peinait sur ses béquilles. Un cavalier
l’aperçut, tourna bride en pointant son épée sur le garçon qui lui tournait le
dos.
    — Galdric ! hurla Philin.
    Il voulut s’élancer au secours de son enfant, mais Thomas
lui fit un croc-en-jambe. Puis il encocha une flèche sur sa corde.
    Le cavalier avait baissé son épée pour charger, déterminé à
planter sa pointe dans le dos du gamin. Il éperonna son cheval. À cet instant,
la flèche jaillit des ombres et lui transperça la gorge. Le cheval tournoya,
son cavalier fut projeté de sa selle dans une gerbe de sang. Rapidement, Thomas
tira une seconde flèche, qui passa près du garçon pour aller se ficher entre
les yeux de Destral. Puis l’archer chercha des yeux son cousin parmi les
cavaliers. Hélas, la lumière était maintenant si faible qu’il ne pouvait
discerner aucun visage.
    — Viens ! le pressa Geneviève. Viens !
    Au lieu de la suivre, Thomas se précipita dans la clairière.
En un éclair, il ramassa la boîte vide du Graal, chercha son sac d’argent,
récupéra une gerbe de flèches. Prêt à repartir en arrière, il entendit le cri
d’avertissement de Geneviève. Des sabots venaient droit sur lui. Avec l’agilité
d’un chat, il bondit de côté, se rétablit et courut vers les arbres. Un instant
dérouté par l’esquive rapide de l’archer, le cavalier éperonna de nouveau sa
monture pour lui courir sus. Mais Thomas avait plongé sous une branche basse et
l’homme noir dut tirer violemment sur les rênes pour virer brutalement et
éviter d’être désarçonné.
    Des coredors avaient fui vers les grottes. Mais
Thomas n’avait aucune envie d’aller s’enfermer dans ces cavernes, et il
s’élança vers le sud pour contourner l’à-pic. Philin choisit de le suivre. Il portait
son fils sur ses épaules, tandis que l’archer tirait Geneviève par la main.
Quelques-uns des cavaliers les plus téméraires tentèrent brièvement de les
suivre, mais certains des coredors survivants avaient encore leurs
arbalètes. La volée de carreaux jaillissant de l’obscurité persuada les
cavaliers de se contenter de leur petite victoire. Ils avaient tué bon nombre
de bandits, capturé presque autant d’ennemis et, ce qui était encore mieux, mis
la main sur une dizaine de leurs femmes. Dans le même temps, ils n’avaient
perdu qu’un homme. Ils enlevèrent la flèche de sa gorge, mirent le corps en
travers de son cheval et, une fois les captifs ligotés avec des bandes de
toile, ils repartirent vers le nord.
    Plus au sud, Thomas continuait de courir. Il avait encore sa
cotte de mailles, son arc, un sac de flèches et la boîte vide, mais tout le
reste avait été perdu. Il fonçait dans l’obscurité.
    Vers nulle part.
    L’échec était toujours chose désagréable, et Guy Vexille
savait qu’il avait échoué. Il avait envoyé des cavaliers dans les bois pour
débusquer tous les fugitifs et les faire sortir en terrain découvert. Au lieu
de cela, ils s’étaient empêtrés dans une escarmouche sanglante et unilatérale
avec des coredors, qui avait laissé un de ses hommes mort. Le corps
avait été ramené à Astarac. Sur ordre de l’Harlequin, il devait être enterré
tôt ce matin-là.
    Il pleuvait depuis minuit. La pluie, ininterrompue, avait
rapidement inondé la tombe creusée entre les oliviers. Les cadavres des bandits
capturés, tous décapités la nuit précédente, gisaient à l’abandon en lisière de
l’oliveraie. Mais Vexille avait voulu que son soldat ait une sépulture décente.
Le défunt avait été dépouillé de tout ce qu’il portait, à l’exception d’une
chemise. Maintenant, ses camarades le déposaient dans le trou peu profond. Sa
tête tomba lourdement dans l’eau de pluie, exposant la plaie à la base de la
gorge.
    — Pourquoi ne portait-il pas son gorgerin ?
demanda Vexille à l’un des hommes qui avaient participé à l’attaque contre les coredors.
    Comme son nom l’indiquait, l’objet était une pièce d’armure
qui protégeait la gorge. Vexille se rappelait que le mort était fier du sien,
qu’il avait récupéré sur un champ de bataille oublié.
    — Il l’avait.
    — Une épée

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