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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dormir ou de
manger, pensa-t-il, qu’ils ne soient pas prêts.
    À cette seconde, le tonnerre envahit tout l’espace. Un bloc
de fer enveloppé de flammes traversa la porte du château en sifflant. La fumée
se répandit dans la rue. Par le Christ, l’attente était finie.
    Ils chargèrent.

 
10
    Dès l’instant où Guillaume d’Evecque avait vu le canon
apparaître à Castillon d’Arbizon, il avait tenu ses hommes prêts à répondre à
une attaque. Il avait ordonné que dix archers se tiennent en permanence dans la
cour, cinq de chaque côté. Ainsi, leurs flèches prendraient de biais l’espace
béant que les boulets du canon avaient créé en pulvérisant la porte principale
du château. Le mur d’enceinte – qui, lui, était parfaitement
indemne – les abritait contre les carreaux d’arbalète pouvant venir de la
ville. Puis, pendant la matinée, alors que la bombarde démolissait la porte,
messire Guillaume avait fait abattre la plupart des murs des écuries, mais il
avait laissé les poteaux de soutènement en place pour que les archers aient un
endroit où abriter les cordes de leurs arcs s’il pleuvait. Les chevaux furent
rentrés dans la salle inférieure du château, en haut de l’escalier extérieur,
qui devint leur nouvelle écurie.
    Les poutres des murs des anciennes écuries, des étables,
ainsi que les vestiges de la porte fracassée furent rassemblés dans la cour
pour former une barricade. Elle n’était pas aussi haute que messire Guillaume
l’aurait voulu et elle n’était pas assez solide pour repousser un assaut
déterminé, mais tout obstacle ralentirait un homme en armure et octroierait aux
archers un peu de temps supplémentaire pour placer une nouvelle flèche sur
leurs cordes. Les premiers boulets de fer tirés par le canon et tombés dans
l’enceinte furent ajoutés à la barricade.
    Enfin, un baril d’huile d’olive rance fut remonté des
souterrains. Avec ça, messire Guillaume était prêt.
    Il soupçonnait Joscelyn de vouloir attaquer plus tôt que
tard. Le Normand avait passé suffisamment de temps en compagnie du nouveau
seigneur de Bérat pour savoir que le bouillant comte était un impatient, avide
de victoire. Et messire Guillaume avait également estimé que l’assaut
interviendrait au crépuscule ou à l’aube. Donc, quand les premiers tirs de
canon de la journée pulvérisèrent les portes et éventrèrent un côté du bastion,
il fit en sorte que toute la garnison fut équipée et prête bien avant le
crépuscule.
    Au milieu de l’après-midi, il eut la confirmation que
l’attaque était imminente. Pendant les longs répits entre les tirs du canon, il
était monté sur la partie intacte du rempart de la porte d’entrée et, depuis ce
poste avancé, il avait perçu le bruit de masses fracassant des parois. Il avait
deviné que l’ennemi était en train de se frayer un chemin entre les maisons
afin de pouvoir s’approcher de l’esplanade du château sans être vu. Quand le
soir tomba et qu’il vit que le canon ne tirait pas, messire Guillaume pensa
qu’il devait être en train d’attendre que les assaillants soient prêts. Il
s’accroupit près de la porte du château et entendit le tintement d’une armure.
Le bruit, infime, provenait d’une maison bordant la petite place. Un coup d’œil
rapide à travers l’arche de la porte éventrée lui permit d’apercevoir un grand
nombre de personnes – beaucoup plus que d’habitude – rassemblées sur
le rempart au-dessus de la porte occidentale. Elles observaient le château. Ils
auraient aussi bien pu faire retentir une trompette pour annoncer leurs intentions,
pensa-t-il avec mépris. Il se baissa prestement. Moins d’une seconde plus tard,
un carreau d’arbalète s’écrasa à l’endroit précis où sa tête était brièvement
apparue.
    Calmement, le commandant du château revint près de ses
hommes d’armes.
    — Ils arrivent, leur dit-il.
    Puis il passa son avant-bras gauche dans la boucle de cuir
de son écu qui arborait encore l’écusson fané aux trois faucons.
    Savoir que l’action était imminente apportait un certain
soulagement. Messire Guillaume détestait être assiégé. Il avait haï le calme
des premiers jours, quand Courtois avait respecté l’accord, car, même si
ç’avait été une période de tranquillité, il s’était senti frustré d’être coincé
dans le château. Maintenant, quoi qu’il advienne, il allait pouvoir tuer un certain
nombre

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