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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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insultante rétrogradation.
     
    Les assaillants se rassemblèrent dans l’église Saint-Callic
pour y entendre la messe. Revêtus de leurs cottes de mailles, les hommes
reçurent la bénédiction de l’officiant.
    Puis ils filèrent rejoindre leurs postes en empruntant les
trous percés dans les murs des maisons. Grâce à ce stratagème, sans se faire
voir, ils atteignirent l’échoppe d’un charron qui donnait sur la petite place
devant le château. Là, les soldats enfilèrent leurs heaumes, récitèrent des
prières silencieuses et attendirent. La plupart portaient des écus, mais
certains préféraient charger sans eux, car ils estimaient qu’ils se mouvaient
ainsi plus rapidement. Deux hommes d’armes tenaient d’énormes haches, des armes
capables de semer la terreur dans un espace confiné. Ils touchaient leurs
talismans, récitaient de nouvelles prières et continuaient d’attendre
impatiemment le rugissement de l’énorme canon. Aucun ne se risquait à
s’approcher de la porte pour glisser un regard, car Joscelyn les observait et
il avait donné des ordres stricts : tout le monde devait rester caché
jusqu’au coup de canon.
    — Il y a toujours une récompense pour tout archer
capturé vif, leur rappela-t-il. Mais je la donnerai aussi pour des archers
morts.
    — Levez bien vos écus ! ajouta Robbie, qui pensait
aux longues flèches anglaises.
    — Ils vont être aveuglés et sonnés par le bruit,
considéra Joscelyn. On n’aura qu’à entrer et les tuer.
    « Prions Dieu que ce soit vrai », pensa
l’Écossais.
    Il ressentit une pointe de culpabilité à l’idée de combattre
contre Guillaume d’Evecque, qu’il aimait. Mais il avait juré allégeance au
comte de Bérat et il était convaincu de se battre pour Dieu, pour l’Écosse et
la vraie foi.
    — Une pièce d’or pour chacun des cinq premiers hommes
dans le donjon ! lança Joscelyn.
    Par l’enfer, pourquoi ce maudit canon ne tonnait-il
pas ? Le comte transpirait. La journée avait encore été froide, mais lui
avait chaud, à cause de l’épais manteau de cuir graisseux sous son armure. Il
portait incontestablement le meilleur équipement de tous les attaquants, mais
aussi le plus lourd. Joscelyn savait qu’il aurait beaucoup de mal à tenir le
rythme de ses hommes, aux cottes de mailles plus légères. Peu importait. Il
rejoindrait le combat là où il serait le plus intense, et il goûtait déjà l’idée
de tailler en pièces des archers désespérés et hurlants.
    — Pas de prisonniers ! rappela-t-il.
    Il voulait que cette journée soit placée sous le signe de la
mort.
    — Et messire Guillaume ? hasarda Robbie. Ne
pourrait-on, lui, le faire prisonnier ?
    — Possède-t-il un domaine ? demanda Joscelyn.
    — Je crains que non, admit l’Écossais.
    — Alors quelle rançon peut-il promettre ?
    — Aucune.
    — Donc, aucun prisonnier ! lança le comte à ses
hommes. Tuez-les tous !
    — Mais pas leurs femmes ? suggéra un soldat.
    — Leurs femmes… Accordé ! accepta Joscelyn tout en
regrettant que la jeune bégharde aux cheveux d’or ne se trouve pas dans le
château.
    Enfin, il y aurait d’autres femmes… Il y avait toujours
d’autres femmes !
    Les ombres s’allongèrent. Il avait plu toute la matinée,
mais le ciel s’était depuis dégagé. Maintenant le soleil était bas, très bas.
Joscelyn savait que le signor Gioberti attendait que les ultimes rayons
brillent en plein dans la porte pour éblouir les défenseurs. Alors viendraient
le tonnerre de la bombarde, l’infecte fumée, le terrifiant fracas du fer
pulvérisant le mur de la cour. Et, tandis que les défenseurs seraient encore
assommés par le vacarme, les hommes d’armes de Bérat surgiraient, mus par une
fureur impitoyable.
    — Dieu est avec nous, dit Joscelyn.
    Il ne le croyait pas – tout au moins n’avait-il aucun
avis sur la question –, mais il savait qu’on attendait de lui une telle
attitude.
    — Ce soir, continua-t-il, nous festoierons avec leur
nourriture et leurs femmes.
    Il parlait beaucoup parce qu’il était nerveux, mais il ne
s’en rendait pas compte. Ce n’était pas comme dans un tournoi, où le perdant
pouvait quitter la lice et simplement rentrer chez lui, quelles que soient ses
meurtrissures, ses blessures. Ici, c’était un jeu mortel. Et bien qu’il se
sentît suprêmement confiant, il éprouvait tout de même une certaine
appréhension.
    Fasse que les défenseurs soient en train de

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