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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dans
les parties génitales de la pointe de son écu. L’ennemi suffoqua, cessa de
lutter.
    C’était Robbie. Dès que messire Guillaume l’eut tiré dans la
cour et qu’il fut hors de portée des arbalétriers de la ville, il constata que
l’Écossais n’avait pas été blessé. Il était simplement sonné. Une flèche avait
apparemment cogné le bas de son heaume. On voyait une sérieuse entaille dans le
bord épais du casque. Au moment de l’impact, le casque, en se déplaçant, avait
dû cogner le côté du crâne de Robbie, qui s’était effondré. Un pouce plus bas
et on aurait eu un Écossais mort de plus. Par chance pour lui, il n’était
qu’hébété. Mais quand il comprit où il se trouvait, il se mit à se tortiller
furieusement en quête de son épée.
    — Où est mon argent ? gronda Guillaume d’Evecque.
    Il menaçait Robbie de la pointe de sa propre lame.
    — Oh, Jésus, gémit le Calédonien.
    — Il ne te sera d’aucune aide. Si tu veux que je fasse
grâce, fils, c’est à moi que tu dois la demander. Et à eux !
    Le borgne montrait du doigt les hommes d’armes et les
archers qui dépouillaient les morts et les blessés de leurs armures et
vêtements. Jake le bigleux exultait parce qu’un ennemi mort portait un anneau
de rubis. Il lui trancha le doigt, exhiba triomphalement le bijou. Fier quant à
lui d’être maintenant propriétaire d’une nouvelle et superbe cotte de mailles
de fabrication allemande, Sam s’approcha de Robbie. Il lui cracha dessus pour
exprimer son opinion sur le jeune homme.
    Humilié, les larmes aux yeux, ce dernier regardait les morts
dans leurs sous-vêtements maculés de sang. Quarante assaillants avaient
traversé la place menant au château, et plus de la moitié étaient morts,
maintenant. Il leva les yeux vers messire Guillaume.
    — Je suis ton prisonnier.
    Il se demanda comment il allait pouvoir payer une rançon à
lord Outhwaite en Angleterre et une autre au Normand.
    — Oh, ça non ! baragouina Guillaume dans son
mauvais anglais, avant de revenir au français. Pas de prisonniers ! J’ai
entendu l’exhortation, dehors. Pas de prisonniers ! Tu as entendu, toi
aussi, non ? Et tu dois sans doute te rappeler que lorsque nous faisons
des prisonniers, nous n’obtenons pas de rançon… Nous récupérons juste de
vulgaires bouts de parchemin. Est-ce là ce que représente l’honneur en
Écosse ?
    Robbie fixa le terrible visage du borgne. Puis il haussa les
épaules.
    — Alors tue-moi, dit-il. Tue-moi et va en enfer.
    — Ton ami n’aimerait pas ça, répondit le Normand.
    Voyant l’expression perplexe de Robbie, il précisa :
    — Ton ami Thomas. Il t’aime. Il ne voudrait pas que tu
sois mort. Il a un faible pour toi, oui, parce que c’est un maudit idiot. Alors
je te laisse vivre. Debout !
    Messire Guillaume le tira pour le faire lever.
    — Maintenant, tu vas retourner voir Joscelyn et dire à
ce bâtard convulsif de nous payer ce qu’il nous doit. Ensuite, nous partirons.
Tu as compris ? Il paye et ensuite il nous regarde partir.
    Douglas voulut réclamer son épée, qui avait appartenu à son oncle
et renfermait une précieuse relique de saint André dans sa garde. Mais il
savait qu’on refuserait de la lui restituer. Alors, encore choqué, il rebroussa
chemin vers l’arche, accompagné par les ricanements et les insultes des
archers. D’un signe de la main, messire Guillaume indiqua aux arbalétriers de
la ville que l’homme qui sortait était un des leurs.
    — Peut-être qu’ils vont te tuer quand même !
lança-t-il à Robbie.
    Puis il le poussa dans le crépuscule de l’esplanade.
    Aucun des arbalétriers ne visa Robbie. Abruti par son mal de
tête et ses parties génitales meurtries, celui-ci descendit la rue en
chancelant. Les survivants de l’attaque désastreuse s’étaient rassemblés près
du canon encore fumant. Tous n’étaient pas totalement indemnes. Certains avaient
des flèches dans les bras ou les jambes. Joscelyn se trouvait parmi eux, tête
nue. La doublure de son heaume avait aplati ses cheveux, et son visage rond
était inondé de sueur et rouge de colère. Il avait fait partie des derniers à
atteindre la porte. Là, il avait découvert le chaos devant lui et une flèche
frappant sa cuirasse l’avait renversé sans le blesser. La puissance du coup
l’avait stupéfait. Il avait eu l’impression de recevoir une ruade de cheval
dans le ventre. Son armure gardait même la marque profonde

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