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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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c’était bien ce qu’il était au combat. Mais il
était généreux, aussi.
    Guillaume se mit à observer Geneviève sur sa jument grise, à
quelques mètres en retrait du sentier. Elle était revêtue de son armure
argentée. Ses longues jambes recouvertes par une robe gris clair se perdaient
dans des bottes brunes.
    — Tu aurais dû la brûler, ajouta-t-il d’un ton badin.
    — Tu continues de le penser ?
    — Non, confessa l’autre. Je l’apprécie beaucoup,
maintenant. Si Genny est une bégharde, alors qu’il y en ait beaucoup d’autres
comme elle. Mais tu sais ce que tu devrais faire avec Robbie ?
    — Me battre avec lui ?
    — Par les os du Christ, non ! s’exclama Guillaume,
visiblement choqué. Non, tu devrais le renvoyer chez lui. Quel est le montant
de sa rançon ?
    — Trois mille florins.
    — Par le Christ, ce n’est pas très cher ! Tu dois
avoir ce montant dans tes coffres. Alors donne-le-lui et renvoie-le. Avec cette
somme, il pourra racheter sa liberté et retourner croupir en Écosse.
    — Mais j’aime ce garçon, déclara Thomas.
    Il disait vrai. Robbie était son ami, et le jeune Anglais
espérait que leur vieille complicité allait pouvoir renaître et survivre à
cette brouille.
    — Peut-être que tu l’aimes, rétorqua l’autre d’un ton
acerbe, mais tu ne dors pas avec lui. Or quand il s’agit de faire un choix,
Thomas, les hommes optent toujours pour la personne qui réchauffe leur lit.
Peut-être que ce choix ne te garantira pas une vie plus longue, mais assurément
il t’en accordera une plus heureuse.
    Le balafré éclata de rire, puis il tourna son regard vers
les terres en contrebas. Le soldat aguerri scruta les alentours, en quête d’un
ennemi. Il n’y en avait aucun. Tout laissait à penser que le comte de Bérat
avait décidé d’ignorer la garnison anglaise qui s’était emparée d’une partie de
son territoire. Mais, fort de sa longue expérience de la guerre, messire
Guillaume le soupçonnait d’être en train de rassembler ses forces.
    — Il va attaquer quand il sera prêt, estima le Normand.
À côté de ça, as-tu noté que les coredors s’intéressent de plus en plus
à nous ?
    — Oui.
    À chaque raid, il avait pu constater que des bandits
déguenillés observaient ses hommes de loin. Ils ne s’approchaient jamais trop
près, en tout cas jamais à portée d’arc, mais ils étaient là et, même
maintenant, il s’attendait à les apercevoir à tout instant.
    — Je n’aime pas que des bandits se mesurent à des
soldats, grommela Guillaume.
    — Pour l’instant, ils ne l’ont pas fait.
    — Ils ne nous épient pas pour le plaisir, ajouta
sèchement le Normand.
    — Je suppose que nos têtes ont été mises à prix. C’est l’argent
qui les intéresse. Un jour, ils trouveront le courage d’attaquer. Je l’espère.
    Il caressa son nouvel arc rangé dans le long fourreau cousu
à sa selle.
     
    Dans le cours de la matinée, la troupe de Thomas traversa
une succession de larges vallées fertiles séparées par des collines rocheuses
alignées nord-sud. Du sommet de ces éminences, il pouvait apercevoir des
dizaines de villages. Mais, dès qu’ils redescendaient dans les arbres, la
visibilité se bouchait. Depuis les hauteurs, il repéra deux petits châteaux
dans le lointain. Des étendards flottaient au-dessus de leurs tours. À cette
distance, il était impossible de reconnaître les armes figurant sur ces
bannières, mais Thomas supposa qu’il s’agissait de celles du comte de Bérat. Au
creux de toutes les vallées, des rivières s’écoulaient vers le nord. On les
traversait sans peine car ni les ponts ni les gués n’étaient gardés. Comme les
collines et les cours d’eaux, toutes les routes suivaient un axe nord-sud. Les
seigneurs de ces riches contrées ne se protégeaient donc pas des rares
personnes se déplaçant d’est en ouest ou vice versa. Les châteaux ne se
dressaient en sentinelles qu’à l’entrée des vallées. Mais leur rôle était moins
défensif que commercial : il s’agissait surtout pour les garnisons de prélever
des taxes sur les marchands empruntant ces chemins.
    — Est-ce Astarac ? demanda Guillaume au moment où
ils franchissaient une nouvelle crête.
    Au fond de la petite vallée devant eux, un village se
nichait au pied d’un châtelet.
    — Le château d’Astarac est en ruine, intervint
Geneviève. Ce n’est qu’une tour, avec quelques murs sur un rocher à pic. Rien
ici

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