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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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de croix avant de
cracher.
    — S’ils ne sont réellement qu’une poignée, nous allons
massacrer ces bâtards.
    Si, en vérité, les bâtards en question osaient venir.
Thomas se demandait si les cavaliers qu’ils avaient aperçus n’étaient pas tout
simplement repartis vers Astarac. Il ignorait leur identité et ne pouvait même
pas dire avec certitude qu’il s’agissait d’ennemis. Apparemment, ils
n’arrivaient pas de Bérat, car cette ville se trouvait au nord et les cavaliers
venaient de l’est. Mais une chose au moins était certaine et rassurante :
lui et ses hommes étaient supérieurs en nombre. Avec messire Guillaume, il
commandait vingt archers et quarante-deux hommes d’armes. Les cavaliers
inconnus étaient moitié moins, avait évalué Thomas. La petite troupe anglaise
avait grossi au fil des jours. Elle s’était enrichie pour l’essentiel de
routiers qui avaient rejoint la garnison de Castillon d’Arbizon dans l’espoir
de glaner du butin. La perspective de l’affrontement les réjouissait, car il
allait précipiter dans leur escarcelle chevaux, armes et armures, voire des
prisonniers à rançonner.
    — Es-tu sûr qu’il ne s’agissait pas de coredors  ?
l’interrogea encore une fois Guillaume.
    — Absolument, lui répondit Thomas.
    Les hommes de la crête étaient trop bien armés, trop bien
équipés et trop bien montés pour être des bandits.
    — Ils arboraient une bannière, ajouta-t-il, mais je
n’ai pu en identifier le motif. Elle pendait le long de la hampe.
    — Des routiers, peut-être, suggéra le borgne.
    Thomas agita négativement la tête. Pourquoi une bande de
routiers se serait-elle trouvée dans cet endroit désolé et pourquoi aurait-elle
brandi une bannière ? Il ne voyait aucune raison à cela. Les hommes qu’il
avait aperçus ressemblaient à des soldats en patrouille et, avant d’avoir
tourné bride pour revenir au galop vers le village, il avait clairement
remarqué les faisceaux de lances entassés sur les chevaux de somme. S’il
s’était agi de routiers, les chevaux de bât n’auraient pas seulement transporté
des lances, mais également des tas de vêtements et d’objets divers.
    — Je pense, dit-il, que Bérat a envoyé des hommes à
Astarac après notre passage. Il imaginait peut-être que nous allions revenir
pour un second raid.
    — Donc, selon toi, ce sont des ennemis.
    — Avons-nous tant d’amis par ici ?
    Messire Guillaume sourit.
    — Tu as dit qu’ils étaient vingt ?
    — Peut-être un peu plus, mais moins de trente.
    — Tu ne les as peut-être pas tous vus.
    — Nous allons le découvrir vite, non ? S’ils
viennent…
    — As-tu noté des arbalètes ?
    — Aucune.
    — Alors espérons qu’ils poussent bien jusqu’ici !
s’exclama le Normand avec un rictus carnassier.
    Comme n’importe quel homme, il était avide d’argent. Il
avait besoin de monnaie sonnante et trébuchante – beaucoup, même –
pour s’acheter des complaisances, combattre et reconquérir son fief en
Normandie.
    — C’est peut-être ton cousin ? suggéra-t-il.
    — Doux Jésus, je n’y avais pas songé !
    Instinctivement, il tâtonna dans son dos et toucha
superstitieusement son arc d’if. Chaque mention de son cousin évoquait pour lui
le mal à l’état pur. Mais presque aussitôt il sentit un frisson d’excitation
l’envahir à l’idée que Guy Vexille pût réellement être en train de foncer droit
sur lui sans le savoir.
    — Si c’est Vexille, avertit messire Guillaume en
passant son index sur la terrible cicatrice de son visage, il me revient de le
tuer.
    — Je le veux vif, indiqua Thomas. Vivant !
    — Tu feras bien de le dire à Robbie, alors, parce que
lui aussi a juré de le tuer.
    L’Écossais voulait venger son frère.
    — Ce n’est peut-être pas lui…
    Dieu, faites que ce soit Guy, priait pourtant le jeune
archer en son for intérieur. Il le souhaitait particulièrement maintenant,
alors que le combat à venir promettait d’être une défaite écrasante pour leurs
adversaires. Les cavaliers ne pouvaient approcher du village que par le gué, à
moins de suivre la rivière vers l’amont ou l’aval en quête d’un autre passage.
Or il n’y avait pas d’autre pont ou gué à moins de huit kilomètres, comme
l’avait révélé un villageois sous la menace d’une épée pointée vers les yeux de
son bébé. Les inconnus allaient donc bien devoir passer par là pour gagner le
village…

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