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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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chose ?
    — Beaucoup de cailloux, répondit Robbie, mais pas un
n’est en or.
    — Tu sais ce que tu as à faire ?
    — On attend que ce soit le chaos dans les rangs
ennemis, et alors on charge ! s’exclama-t-il joyeusement.
    — Ne pars pas trop tôt, Robbie.
    — Comptez sur nous, répondit un Anglais nommé John
Faircloth.
    C’était un homme d’armes, beaucoup plus âgé et expérimenté
que le jeune Calédonien. Et si la naissance de Robbie lui donnait le droit de
commander la petite escouade, il savait parfaitement écouter les conseils de ce
vétéran.
    — Oui, tu peux compter sur nous ! lança l’Écossais
joyeusement.
    Les montures de ses hommes étaient attachées juste derrière
le tumulus. Dès que l’ennemi apparaîtrait, ils descendraient de la petite butte
et se mettraient en selle. Et quand l’adversaire serait dispersé ou terrassé
par les flèches, Robbie mènerait une charge qui les contournerait et les
enfermerait dans une nasse fatale.
    — C’est peut-être mon cousin qui arrive, lui dit
Thomas. Je n’ai aucune certitude, bien sûr, mais c’est possible.
    — Lui et moi avons un différend, rappela son ami, qui
se souvenait de son frère.
    — Je le veux vivant, Robbie. Il a des réponses à bon
nombre de nos questions.
    — Mais quand tu auras tes réponses, je veux sa gorge.
    — Les réponses d’abord.
    Au même instant, Geneviève appela Thomas depuis le pied du
tertre.
    — J’ai vu quelque chose dans les châtaigniers !
lança-t-elle.
    — Surtout, ne regardez pas et ne vous montrez
pas !
    Thomas avait crié cet ordre à ceux des hommes de Robbie qui
avaient entendu Geneviève. Alors, étendant ostensiblement ses bras en croix
comme s’il était fatigué, il se tourna lentement et regarda de l’autre côté du
cours d’eau. Le temps de quelques battements de cœur, il ne vit rien d’autre
que deux paysans portant des bottes de bois et traversant le gué. Pendant une
seconde, il pensa que Geneviève n’avait aperçu que ces deux hommes. Puis, en
scrutant les parages au-delà de la rivière, il localisa trois cavaliers, à demi
cachés par un rideau d’arbres. Les trois inconnus pensaient sûrement qu’ils
étaient invisibles. Mais, en Bretagne, Thomas avait appris à repérer les
dangers dans des bois épais.
    — Ils nous observent, indiqua-t-il à Robbie. Cela ne va
plus être long, maintenant.
    L’archer corda son arc.
    Du coin de l’œil, son camarade fixait lui aussi les
cavaliers.
    — Il y a un prêtre parmi eux, remarqua-t-il,
circonspect.
    Thomas regarda plus attentivement.
    — Ce n’est qu’une cape noire.
    Les trois hommes tournèrent bride et s’éloignèrent. Ils
furent bientôt hors de vue, à l’intérieur des bois touffus.
    — Suppose que ce soit le comte de Bérat ? suggéra
Robbie.
    — Eh bien ?
    La seule énonciation de cette hypothèse chagrinait Thomas.
Il voulait que l’ennemi soit son cousin.
    — Si nous le capturons, il y aura une rançon à la clé
comme il y en a peu…
    — Exact.
    — Alors, est-ce que ça t’embêterait si je restais
jusqu’à ce qu’elle soit payée ?
    La question déconcerta le jeune Anglais. Il s’était mis en
tête que Robbie allait les quitter, et débarrasser par là leur petit groupe de
sa rancœur.
    — Tu veux rester avec nous ?
    — Oui, pour récupérer ma part de rançon, répondit
l’autre, offusqué. Est-ce que ça te pose un problème ?
    — Non, non, s’empressa de répondre l’archer. Tu auras
ta part.
    Dans sa tête, il prévoyait déjà de régler celle-ci à Robbie
en en prélevant le montant sur la réserve de liquidités à sa disposition avant
même que la rançon réelle soit payée. Ainsi, le jeune homme pourrait partir au
plus vite pour suivre sa voie pénitentielle. Mais ce n’était ni le moment ni le
lieu de faire cette suggestion.
    — Ne charge pas trop tôt, prévint-il encore une fois
l’Écossais, et que Dieu soit avec toi.
    — Il est temps que nous ayons un bon combat !
s’exclama Robbie, qui avait retrouvé une humeur joyeuse. Empêche tes archers de
les tuer tous. Laisse-nous-en quelques-uns.
    Thomas sourit et redescendit du monticule. Après avoir cordé
l’arc de Geneviève, il rejoignit avec elle l’endroit où se cachaient messire
Guillaume et ses hommes.
    — Ce ne sera plus long maintenant, les gars ! leur
lança-t-il avant de grimper sur le chariot de ferme pour regarder au-delà du
mur de la cour.
    Ses archers

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