L'Héritage des Templiers
que la fiction. Il est mort à la fin des années soixante dans un accident de voiture et son œuvre a disparu. Jusqu’à ce que Lars l’exhume.
— Alors, qu’est-ce que c’est que ça ? s’écria Malone en étudiant les rangées de lettres et de symboles du cryptogramme. Une espèce de code ?
— Un code assez courant aux XVIII e et XIX e siècles. Une série de lettres et de symboles aléatoires placés dans une grille. Quelque part dans ce fouillis se cache un message. C’est basique, simple et, pour l’époque, assez difficile à déchiffrer. Ça l’est toujours aujourd’hui si l’on n’a pas la clé.
— Que voulez-vous dire ?
— Il faut une séquence numérique pour isoler les lettres nécessaires à la reconstitution du message. Parfois, pour corser un peu l’affaire, le point de départ était choisi au hasard lui aussi.
— Lars a-t-il jamais réussi à le déchiffrer ? demanda Stéphanie.
— Il n’y est jamais parvenu. Et cela le frustrait. Et puis, quelques semaines avant sa mort, il a cru être tombé sur un nouvel indice.
— Je suppose qu’il ne vous a pas dit de quoi il s’agissait, siffla Malone, à bout de patience.
— Non, monsieur. Il était comme ça.
— Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Guidez-nous, comme vous êtes censé le faire.
— Revenez ici à dix-sept heures, attendez sur la route juste derrière le bâtiment principal. Je viendrai vous retrouver.
— Comment ferez-vous pour sortir ?
— Personne ne regrettera de me voir partir d’ici. »
Malone et Stéphanie échangèrent un coup d’œil. Elle se demandait sans doute, comme lui, s’il était judicieux de suivre les indications de Claridon. Jusque-là, ils n’avaient trouvé sur leur route que des personnages dangereux ou paranoïaques, sans parler de toutes les théories hallucinantes entendues. Mais il se tramait quelque chose et s’ils souhaitaient en savoir davantage, ils allaient devoir se conformer aux règles du jeu du vieil homme.
« Où allons-nous ? » demanda Malone.
Claridon se tourna vers la fenêtre et pointa le doigt vers l’est. Au loin, à des kilomètres de là, sur une colline dominant Avignon s’élevait une citadelle d’allure orientale, tel un palais d’Arabie. Nimbée d’une lumière dorée, elle se détachait sur le ciel avec un éclat éphémère et donnait l’apparence d’un amoncellement de bâtiments se dressant sur la roche avec insolence, reflétant celle des sept papes français qui avaient régné sur la chrétienté pendant près d’un siècle du haut de cette forteresse.
« Au palais des Papes ! » s’exclama Claridon.
30
Abbaye des Fontaines
Pour la première fois depuis qu’il le connaissait, le sénéchal vit de la haine dans le regard de Geoffrey.
« J’ai ordonné à notre nouveau maître de ne pas bouger s’il voulait rester en vie », expliqua le jeune homme en pressant un peu plus l’arme contre la gorge de de Rochefort.
Le sénéchal s’avança et tâta du doigt le gilet pare-balles sous la soutane blanche. « Si nous n’avions pas tiré les premiers, vous l’auriez fait, n’est-ce pas ? Vous aviez prévu de nous tuer pendant que nous tentions de fuir. De cette façon, votre problème aurait été résolu : m’éliminer aurait fait de vous le sauveur de l’ordre. »
De Rochefort garda le silence.
« Voilà pourquoi vous êtes venu seul ici. Pour finir le travail vous-même. Je vous ai vu verrouiller la porte du dortoir. Vous ne vouliez aucun témoin.
— Il faut y aller », indiqua Geoffrey.
Le sénéchal était conscient du risque qu’ils s’apprêtaient à courir mais doutait que les frères veuillent mettre la vie du maître en danger. « Où allons-nous ?
— Je vais vous montrer. »
Le pistolet toujours pressé sur la gorge de son otage, Geoffrey lui fit traverser le dortoir. Le sénéchal se tint prêt à tirer et déverrouilla la porte. Cinq hommes armés se tenaient dans le couloir. Voyant leur chef en danger, ils s’apprêtèrent à faire feu.
« Baissez vos armes », ordonna de Rochefort.
Les pistolets restèrent braqués sur les trois hommes.
« Je vous ordonne de baisser vos armes. Je refuse que davantage de sang soit versé aujourd’hui. »
Ce geste de grande classe eut l’effet escompté.
« Reculez », s’exclama Geoffrey.
Les moines reculèrent de quelques pas.
Geoffrey et de Rochefort s’engagèrent dans le couloir, le sénéchal sur
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