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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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les talons. Les cloches sonnaient, il était treize heures. La messe de sexte ne tarderait pas à prendre fin et, dans peu de temps, les moines se presseraient de nouveau dans les couloirs de l’abbaye.
    « Il faut agir vite. »
    Geoffrey s’engagea dans le couloir. Le sénéchal le suivit sans perdre de vue les cinq moines armés.
    « Ne bougez pas, ordonna-t-il.
    — Faites ce qu’il demande », renchérit de Rochefort alors qu’ils disparaissaient au fond du couloir.
     

     
    Comment les deux hommes comptaient-ils fuir l’abbaye ? songeait de Rochefort. « Je vais vous montrer », avait dit Geoffrey. La seule façon d’en apprendre davantage, c’était de les accompagner ; aussi avait-il ordonné à ses hommes de ne pas bouger.
    Le sénéchal lui avait tiré dessus à deux reprises et seule son agilité lui avait évité de prendre une balle dans la tête. Les enchères avaient monté, c’était clair. Les fugitifs avaient une mission à accomplir ; selon lui, elle avait un rapport avec son prédécesseur et une affaire au sujet de laquelle il devait absolument obtenir des détails. Son expédition danoise n’avait pas été très concluante. Jusque-là, il n’avait rien glané à Rennes-le-Château. Et, bien qu’il ait sali la mémoire de son prédécesseur, le vieil homme n’avait peut-être pas dit son dernier mot.
    Le fait que deux frères aient été blessés lui déplaisait également. Voilà qui ne plaçait pas sa prise de fonctions sous les meilleurs auspices. La confrérie s’efforçait de maintenir l’ordre. Le chaos était synonyme de faiblesse. La dernière effusion de violence dans l’abbaye remontait à la Révolution, lorsqu’une foule en colère avait tenté d’y pénétrer ; mais après que la tentative eut coûté la vie à plusieurs émeutiers, les autres avaient battu en retraite. L’abbaye était un lieu paisible, un refuge. On y apprenait à se battre – les leçons étaient même parfois mises en pratique –, mais la violence était toujours tempérée par la discipline. Voilà ce qui avait cruellement fait défaut au sénéchal. Les graves entorses à la règle qu’il venait de commettre ouvriraient sans doute les yeux des rares traînards qui manifestaient encore envers lui un semblant de loyauté.
    Mais où allaient donc les deux hommes ?
    Ils poursuivaient leur chemin le long des couloirs de l’abbaye ; ils passèrent devant les ateliers, la bibliothèque, d’autres couloirs déserts. Des bruits de pas lui parvenaient : ses cinq hommes étaient prêts à intervenir à la première occasion. Mais ça allait barder s’ils le faisaient avant qu’il n’en ait donné l’ordre.
    Ils s’arrêtèrent devant une porte gravée d’initiales et ornée d’une simple poignée métallique.
    Les quartiers du maître.
    Les appartements de de Rochefort.
    « Entrons, ordonna Geoffrey.
    — Pourquoi ? demanda le sénéchal. Nous serons piégés.
    — Je vous en prie, entrez. »
    Le sénéchal poussa la porte qu’il verrouilla derrière eux.
    De Rochefort était abasourdi.
    Et fort curieux d’en apprendre davantage.
     
    Le sénéchal était inquiet. Ils étaient maintenant prisonniers dans les appartements du maître, avec pour seule issue un œil-de-bœuf ouvrant sur le vide. Il essuya son front baigné de sueur.
    « Asseyez-vous ! ordonna Geoffrey à de Rochefort qui s’installa au bureau.
    — Je vois que vous avez déjà fait quelques changements », commenta le sénéchal après un rapide coup d’œil à la pièce.
    Quelques chaises s’alignaient contre le mur. Une table occupait un espace autrefois libre. Le linge de lit était différent, tout comme les objets posés sur la table et le bureau.
    « Je suis ici chez moi, à présent », répondit de Rochefort.
    Le sénéchal remarqua sur le bureau un feuillet écrit de la main de son mentor. Le message laissé à son successeur, comme le voulait la règle. Il lut :
     
    Croyez-vous que ce que vous jugez impérissable ne périra pas ? Vous fondez vos espoirs sur le monde, et votre Dieu, c’est la vie terrestre. Ne comprenez-vous pas que vous serez détruit ? Vous vivez dans les ténèbres et la mort, ivre de feu, rempli d’amertume. Votre esprit divague car le feu vous consume, vous vous délectez du poison et des coups de vos ennemis. Les ténèbres se sont levées sur vous comme le jour, car vous avez troqué la liberté contre la servitude. Vous échouerez, c’est certain

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