L’HISTOIRE DE L’ATLANTIDE
ainsi que celles qui survinrent plus tard ; ces émigrations étaient conduites par les prêtres.
Le continent fut donc affreusement dévasté. Mais la totalité du territoire submergé ne représenta pas tout le dommage occasionné, car des marées périodiques balayèrent de grands espaces, laissant après elles de vastes marécages désolés. Des contrées entières devinrent stériles et demeurèrent incultes et désertes pendant plusieurs générations.
La population qui survécut reçut encore de sévères avertissements. On les respecta et pendant quelque temps la sorcellerie fut beaucoup moins pratiquée. Une période assez longue s’écoula avant qu’un gouvernement puissant soit établi. Une dynastie sémite de sorciers s’empara un instant du trône dans la « Cité aux Portes d’Or ».
Aucune puissance toltèque ne dirigea les peuples à l’époque indiquée par la seconde carte. Il y avait encore de nombreuses populations toltèques, mais la race pure avait disparu du continent primitif.
Cependant, sur l’île de Routa, à l’époque qui correspond à la troisième carte, une dynastie toltèque s’éleva au pouvoir et gouverna – à l’aide de ses rois tributaires – une grande partie de l’île. Cette dynastie s’adonnait à la magie noire, qui se développa de plus en plus pendant les quatre périodes, jusqu’à ce que, enfin, elle amenât une catastrophe inévitable, qui, dans une grande mesure, purifia le monde de ce mal monstrueux. Il importe de bien comprendre que, jusqu’à la fin, jusqu’à la disparition de Poséïdonis, un empereur ou roi initié – ou tout au moins l’un de ceux qui suivaient la « bonne loi » – garda le pouvoir dans quelque partie du continent, agissant sous la direction de la Hiérarchie occulte, réprimant, lorsque cela était possible, l’action des mauvais sorciers et guidant et instruisant la petite minorité disposée encore à mener une vie pure et salutaire. Plus tard, cet empereur « blanc » fut généralement élu par les prêtres, c’est-à-dire par la poignée d’hommes qui suivaient la « bonne loi ».
Il ne reste que peu à dire sur les Toltèques. Dans l’île de Poséïdonis, la population était plus ou moins mélangée. Deux royaumes et une petite république située à l’ouest se partageaient l’île. La partie septentrionale était gouvernée par un roi initié, tandis que dans le sud le principe héréditaire avait fait place à l’élection par le peuple. Les races dynastiques disparaissaient, mais des rois d’origine toltèque s’emparaient parfois du pouvoir dans le nord, aussi bien qu’au midi ; le royaume du nord étant constamment amoindri au bénéfice de son rival du sud, et son territoire insensiblement annexé.
Après avoir traité assez longuement de l’état des choses sous la race toltèque, nous ne nous arrêterons pas longtemps aux principales caractéristiques politiques des quatre sous-races qui suivirent ; car aucune d’elles n’atteignit le degré de civilisation auquel parvinrent les Toltèques : la dégénérescence de la race commençait en effet à apparaître. Il semble que les tendances de la race touranienne l’aient portée à développer une sorte de système féodal. Chaque chef exerçait le pouvoir suprême sur son propre territoire et le roi n’était que le primus inter pares. Les chefs qui formaient le conseil massacrèrent parfois leur roi pour mettre à sa place un des leurs. C’était une race turbulente et indisciplinée, en même temps que brutale et cruelle ; le fait que des régiments de femmes prirent part à la guerre à certaines périodes de leur histoire caractérise leur état de barbarie.
Mais l’expérience la plus intéressante faite par cette race au point de vue social, expérience qui, en dépit de son origine politique, trouverait plus naturellement sa place sous la rubrique « mœurs et coutumes », est le fait le plus curieux qui se rencontre dans leurs annales. Étant toujours battus dans leurs guerres avec les Toltèques, leurs voisins, qui les surpassaient en nombre, et désireux, avant tout, de voir augmenter leur population, les Touraniens édictèrent une loi, d’après laquelle tout homme était délivré de l’obligation d’entretenir sa famille. L’État prenait les enfants à sa charge et ceux-ci étaient regardés comme lui appartenant. Cette loi eut pour résultat d’augmenter le nombre des naissances parmi les Touraniens
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