Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
Vom Netzwerk:
conscience. Lorsque nous rêvons, nous pouvons faire l’expérience d’un niveau de conscience profond. Durant la phase de sommeil dit profond, sans rêves, cet état de conscience est plus profond encore. Lorsque quelqu’un s’évanouit ou cesse de respirer, il passe à ce moment-là par un état de conscience nettement plus profond que le précédent. Ce niveau, atteint au moment de la mort, est le plus profond de tous. Toutes les fonctions biologiques s’arrêtent. C’est alors que nous goûtons au plus subtil des états de conscience. La conscience y est sereine et plus autonome... Lorsqu’un enfant est très jeune, les consciences antérieures exercent toujours une influence, sous la forme d’une force encore présente en lui. Puis la conscience, liée à la croissance du nouveau corps, grandit en même temps que celui-ci, et devient plus forte ; pendant ce temps, la conscience antérieure s’affaiblit. Si l’on fait des efforts particuliers pour aiguiser l’esprit et la mémoire par la méditation, notre esprit sera en mesure de se remémorer sa vie passée. La conscience est quelque chose qui ne peut être touché ni vu, mais c’est une énergie très particulière. Sa nature est d’une grande clarté ; quelquefois, nous l’appelons la Claire Lumière. La lumière signifie qu’il est possible de tout comprendre, jusqu’à voir le futur, si l’esprit s’aiguise [189] . »
    Un individu arrivé à un haut degré de maîtrise de sa conscience est capable de s’orienter au moment de sa mort, puis dans les étapes intermédiaires du bardo et de se réincarner dans la famille de son choix. Ayant pris les vœux de bodhisattva, c’est-à-dire décider durant toutes ses vies futures à guider les êtres vers la délivrance, il renonce lui-même à sa propre délivrance du cycle des réincarnations.
     
    Le karma et l'éveil
     
    Pour les bouddhistes, les renaissances sont liées aux lois du karma. Celles-ci régissent tous nos actes et leurs conséquences. Il en va ainsi pour tous les êtres sensibles – insectes, animaux, plantes et êtres humains. La vie du dalaï-lama est donc liée au karma de ses vies antérieures et à celui de ses parents. Il en va de même pour tous les bouddhistes. Une histoire édifiante illustre cette loi. Un jour, dans la montagne, une mère est en train de réduire en poudre une tête de chèvre, qu’elle glisse ensuite dans sa tchouba. Son enfant est attaché sur son dos et elle échange des regards tendres avec lui quand arrive un chien affamé. La mère s’empare de la pierre dont elle se sert comme ustensile pour en frapper l’animal. Un lama qui passait par là observe la scène et s’en va en souriant. En vérité, cette femme s’employait à écraser avec soin la tête d’une chèvre qui avait été son père dans une vie antérieure ; elle venait de frapper sauvagement le chien qui avait été sa mère, et elle offrait la plus grande tendresse à son enfant, alors qu’il avait été, par le passé, son pire ennemi... Ainsi, comme l’enseigne le Bouddha, nous avons tous été un jour le père, la mère, le frère, la sœur, l’ami, l’ennemi de chacun des êtres que nous côtoyons, et à moins que de purifier son esprit et d’atteindre l’Eveil, les Tibétains seront toujours confrontés aux actes karmiques qu’ils ont provoqués. Selon le Bouddha, un être doit développer conjointement la compassion (qualité de cœur) et la sagesse (qualité de l’intelligence) pour atteindre la perfection. Lorsque le sentier a été entièrement parcouru, le pratiquant devient lui-même un bouddha ou un éveillé, c’est-à-dire un être qui a éveillé en lui toutes les potentialités et les a portées à leur plein épanouissement.
    Le message fondamental du Bouddha est que tous les êtres peuvent devenir un bouddha.

14
Les voies de l’indépendance
    Dans les jours qui suivent le retour du dalaï-lama au Potala, Pékin envoie des troupes. Officiellement, il s’agit de se conformer au traité de Calcutta de 1908 entre la Grande-Bretagne et l’Empire Qing, qui attribue à la Chine un rôle de gendarme sur les voies marchandes du Toit du monde. En réalité, le but des Chinois est de surveiller les faits et gestes du dalaï-lama. Le temps que Thubten Gyatso se rende compte que les deux ambans, les commissaires impériaux mandchous de Lhassa, l’ont berné, l’armée impériale est déjà dans la capitale.
    Le 12 février 1910, le dalaï-lama confie à

Weitere Kostenlose Bücher