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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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très étroit avec le Kapo du Block 46 qui était un ennemi, pour la plupart d’entre nous ; après des conversations avec moi qui s’étendaient parfois à des sujets très sérieux, il était capable d’aller trouver le Kapo Dietzsch, au Block 46, et ils parlaient alors comme des criminels le font entre eux… »
    — Comme Ding nous demandait de grandes quantités de vaccin, nous produisîmes deux types ; un qui était sans valeur et parfaitement inoffensif, que nous produisîmes en grandes quantités ; ce vaccin allait au front ; puis un deuxième type, en très petites quantités, qui était très efficace et utilisé dans des cas spéciaux, par exemple pour nous et nos camarades qui travaillaient dans des endroits dangereux dans le camp. Ding-Schuler n’entendit jamais parler de ces arrangements. Comme il n’avait pas de connaissances bactériologiques réelles, il ne pénétra pas le secret de la production. Il dépendait entièrement des rapports que les experts du Block 50 lui donnaient. En dehors de cela, c’est en raison de son audace qu’il obtint un succès extérieur visible ; quand il voyait 30 ou 40 litres de vaccin à envoyer à Berlin, il était heureux. Cependant, il était très fortement préoccupé par la vaccination des troupes S.S., et la possibilité pour ces gens de tomber malades en Russie et de mourir. L’inefficacité de notre vaccin aurait pu se révéler, et des experts de l’extérieur, comme les S.S. en avaient à leur disposition, auraient pu enquêter et s’assurer que le vaccin réel était à peine produit. Rien de tel ne se passa, – et l’aventure continua jusqu’en mars 1945. »

REPORTAGES (!) CINÉMATOGRAPHIQUES
    — Au cours (168) de l’été 1943, je fus désigné avec Weber, l’autre Autrichien du Service photo pour un « reportage ». C’était bien la première fois que quelqu’un se préoccupait de nos véritables compétences professionnelles. Flanqués de deux gardiens sous-officiers, on nous embarque au petit matin dans une Mercedes conduite par un civil. Le matériel photographique nous serait confié sur place.
    — À une cinquantaine de kilomètres du camp, au sommet d’une petite colline boisée, nous tombons sur un campement tsigane. Il y a là trois méchantes baraques en planches, une dizaine de roulottes, des chèvres, des chevaux, des moutons et même une vache. On nous désigne une place au pied d’un arbre en nous recommandant de ne pas bouger. Une heure plus tard un camion décharge des caisses grillagées bourrées de poules et de lapins et tout un bric-à-brac de campement : chaises, bancs, matériel de cuisine, literie, etc. Le camion est suivi d’une camionnette qui débarque les « cinéastes » : cinq hommes et une femme aux longs cheveux roux. Ils vont s’affairer plus d’une heure à préparer le « camp gitan » allumant des feux sur lesquels ils installent des marmites, disposant les chaises, mouillant et étendant du linge. Avec précaution, un « assistant » efface au balai les traces de pneus. Puis tout le monde dans un coin déjeune. On nous apporte, sans un mot, au pied de notre arbre, jambon, saucissons, fromage, pommes et bière. Nos deux gardiens, qui ne semblent pas plus comprendre que nous ce qui se passe, partagent le casse-croûte.
    — Deux bonnes heures plus tard arrivent dans la « clairière du cinéma » une trentaine de tsiganes. Des vieux, des vieilles, des plus jeunes, des enfants. Encore des chèvres, des poussettes rafistolées, des paniers, des tambourins, des violons, un accordéon. La plupart de ces tsiganes bariolés comprennent à peu près l’allemand. Ils sont plus vrais que nature, mais je ne pense pas qu’ils aient été maquillés ou arrangés. Au début j’imagine qu’il s’agissait de figurants mais à y regarder de plus près je dois reconnaître que je me suis trompé, trop de détails ne trompent pas : chaussures, vêtements, bijoux, peau d’origine tannée par des siècles de vagabondages, etc. Enfin quelqu’un s’intéresse à nous et nous demande d’aller chercher nos appareils dans la camionnette. Le « technicien » nous confie deux Kodak à soufflet 6 1/2-11, un pied. Il nous confie plusieurs rouleaux de pellicule et dit :
    — « Nous allons tourner un petit film. Vous devez photographier l’ensemble de l’équipe au travail. Le reportage du reportage. » Puis le « metteur en scène » à son tour, nous donne d’autres

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