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L'honneur de Sartine

L'honneur de Sartine

Titel: L'honneur de Sartine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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pouvait apporter. Je résume les événements. Deux cavaliers poursuivent le fiacre. Vous versez à la barrière de Vaugirard. Agression et combat. Vous êtes conduits dans une première cachette, une cabane de jardin que nous avons retrouvée, puis après un délai qu’il paraît malaisé de déterminer, acheminés là où nous vous avons découverts. Ai-je déformé les faits ?
    – Point. Sauf, je le répète, qu’il m’est difficile d’inscrire le menu de cette aventure dans un cadre donné de temps.
    – Bien. Quelques questions, maintenant. D’où sortaient les cordes avec lesquelles vous avez été ligotés ?
    – Autant que j’ai pu le voir avant d’être bâillonné et d’avoir un bandeau sur les yeux, ils portaient ces cordages avec eux. À bien y réfléchir, cela pourrait s’expliquer…
    – En effet ! Tout indique qu’il s’agissait d’un projet d’enlèvement.
    – On voulait s’emparer de ta personne. J’ai bien perçu dans la première, non dans la seconde conversation, des accents colériques qui marquaient sans doute le dépit d’une affaire manquée.
    – Je dois agir, dit Nicolas soucieux. Guillaume, voulez-vous reconduire notre ami et Pluton rue Montmartre, leur faire procurer les soins nécessaires et prévenir Noblecourt de cet épisode de manière que, l’apprenant résolue et nos alarmes dissipées, il n’en subisse aucune émotion ? Au préalable vous m’abandonnerez au Châtelet où je dois voir Bourdeau et prendre les dispositions qui s’imposent.
    Naganda prit la main de Nicolas.
    – Je te dois encore une fois la vie.
    – Allons, tu oublies un certain cobra…
    – Mais je n’oublie pas une certaine prison. Ma gratitude s’adresse aussi à vous, monsieur Semacgus.
    – Je n’y suis pour rien, mon ami.
    – Que si ! Il fut l’âme tranquille de ce sauvetage. Alors que je désespérais, il n’y avait que vous, Guillaume, qui contre toute attente prodiguiez les assurances les plus apaisantes.
    – J’ai très faim, dit Naganda.
    Pluton, à ce mot familier, s’ébroua et jappa joyeusement. Les trois amis éclatèrent de rire.
    – Voilà un état qui va convenir à ton amie Catherine.

    Au Grand Châtelet, Nicolas sauta de la caisse et, ayant salué ses amis, fit signe à Gremillon qui arrivait dans la seconde voiture de le suivre dans la vieille forteresse.
    Ils trouvèrent Bourdeau inquiet et morfondu d’avoir tant attendu. Il paraissait impatient de dévoiler à Nicolas de nouvelles informations, mais il dut subir au préalable le récit circonstancié que le commissaire, parfois relayé par le sergent, lui dressa des événements de la journée. Bourdeau tenta bien de les interrompre, mais sans succès tant était éloquente, comme un soulagement, la verve qui les agitait. Enfin l’inspiration faiblit et Bourdeau se précipita pour saisir au vol une parole qui risquait de rebondir dans un nouveau flux.
    – Votre récit ne m’apporte rien ! J’en connaissais depuis peu la conclusion. J’avais dépêché un émissaire pour te prévenir. Un mot est arrivé au Châtelet ce midi sans qu’on puisse déterminer qui l’avait acheminé. Dans la situation où nous nous trouvions, il m’a paru judicieux de l’ouvrir aussitôt, encore que la description t’en désignât le destinataire.
    – Tu as bien fait.
    – Or ce message m’a éclairé aussitôt sur ce qui avait dû advenir de Naganda. Je m’en souciais d’autant plus. Vous venez de compléter la partie manquante du conte noir que je m’en faisais !
    – Et ainsi, ce poulet ?
    Bourdeau lui tendit une feuille, ou plutôt un morceau de papier replié et qui portait un sceau rompu de pain à cacheter. Il était sale et chiffonné. Nicolas l’examina avec curiosité et le mira devant la chandelle en transparence.
    – Un détail te frappe-t-il ?
    – Non… Il me semble… Nous verrons plus tard. Que dit-il ?
    Il le lut à haute voix.

    Pour Sir Le Floche.
    Si vous voulez voir vos amis à vif, rendez ce que de droit l’item que vous savez. Votre accord signifié par placard blanc accroché à la croisée du Grand Châtelet au-dessus du porche d’entrée. Avant trente de midi demain sinon une véritable mort pour les deux. Instructions suivent exposition du placard.
    Nicolas demeura silencieux. Ce fut Gremillon qui s’aventura à un premier commentaire.
    – On croit percevoir plusieurs voix.
    – Tout juste, opina Bourdeau. J’ai également éprouvé cela !
    – Je

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