L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
bien davantage les accusateurs que les accusés.
Lors de la commémoration du cinquantième anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, en mai 1995, le président de la Confédération helvétique s'est excusé officiellement pour le refus d'accorder refuge aux juifs pendant l'holocauste nazi'^ À peu près au même moment, la discussion sur les biens juifs déposés sur des comptes suisses, avant et pendant la guerre, qui traînait depuis longtemps, a repris. Une histoire lancée par un journaliste israélien et publiée partout, fait référence à un document -lu de travers, comme on s'en aperçut ensuite - qui, prétendait-on, prouvait que les banques suisses détenaient encore des comptes juifs datant de l'époque de l'Holocauste, pour un montant de plusieurs milliards de dollars '^
13. EUi Wohlgelernter, « Lawyers and the Holocaust », Jérusalem Post, 6 juillet 1999.
14. Pour l'ensemble de cette section, cf. Tom Bower, Nazi Gold, New York, 1998, Itamar Levin, The Last Deposit, Westport (Connecticut), 1999, Gregg J. Rickman, Swiss Banks and Jewish Soûls, New Brunswick (New Jersey), 1999, Isabel Vincent, Hitler's Silent Partners, New York, 1997, Jean Ziegler, The Swiss, the Gold and the Dead, New York, 1997. Bien que tous marqués d'un parti-pris antisuisse, ces livres contiennent beaucoup de renseignements utiles.
15. Levin, Last Deposit, ch. 6 et 7. Pour le rapport israélien erroné (bien qu'il ne le dise pas. Le-
Le Congrès juif mondial, une association moribonde jusqu'à la campagne de dénonciation de Kurt Waldheim comme criminel de guerre [en 1986], sauta sur cette nouvelle occasion de se faire les muscles. Dès le début, on comprit que la Suisse serait une proie facile. Face « aux survivants nécessiteux de l'Holocauste », les riches banquiers suisses ne pouvaiantpas faire pleurer. Mais, surtout, les banques suisses étaient très sensibles à des pressions économiques aux États-Unis mêmes ^^.
Vers la fin de 1995, Edgar Bronfman, président du Congrès juif mondial, fils d'un membre de la Conférence des réclamations juives, et le rabbin Israël Singer, secrétaire du Congrès juif mondial, richissime agent immobilier, rencontrèrent les banquiers suisses ". Bronfman, héritier de la fortune des alcools Seagram (sa fortune personnelle est estimée à trois milliards de dollars), devait déclarer plus tard modestement à la commission sur les affaires bancaires du Sénat qu'il avait parlé « au nom du peuple juif » ainsi « qu'en celui des six millions, ceux qui ne peuvent parler eux-mêmes'^ ». Les banquiers suisses déclarèrent qu'ils n'avaient trouvé que 775 comptes dormants, pour un total de 32 millions de dollars. Ils offrirent cette somme comme base de négociation avec le Congrès juif mondial, qui refusa parce qu'elle était inadéquate. En décembre 1995, Bronfman a fait équipe avec le sénateur D'Amato. Alors qu'il était tout en bas des sondages et qu'il avait à mener une campagne électorale pour garder son siège de sénateur, D'Amato sauta sur cette occasion de se mettre bien avec la communauté
vin en est l'auteur), cf. Hans J. Halbheer, « To Our American Friends », American Swiss Foundation Occasional Papers, (n.d.).
16. Treize filiales de six banques suisses sont présentes aux États-Unis. Les banques suisses ont prêté aux entreprises américaines trente-huit milliards de dollars en 1994 et gèrent des investissements de centaines de milliards de dollars dans les fonds et les banques américains au nom de leurs clients.
17. En 1992, le Congrès juif mondial a accouché d'une nouvelle association, l'Organisation juive mondiale pour la restitution, qui revendique une compétence pour les biens des survivants, morts ou vifs, de l'holocauste. Dirigée par Bronfman, cette association est, officiellement, un regroupement des associations juives sur le modèle de la Conférence pour les réclamations juives.
18. Séances de la commission sur la banque, l'immobilier et les affaires urbaines. Sénat des Etats-Unis, 23 avril 1996. Dans sa défense des « intérêts juifs », Bronfman est très sélectif. Il est associé dans ses affaires au puissant patron de presse allemand d'extrême-droite, Léo Kirch, célèbre ces dernières années pour avoir essayé de licencier le rédacteur en chef d'un journal allemand qui avait soutenu une décision judiciaire interdisant les croix dans les écoles pu-bliques(www . Seagram. com/companY_inf o/history/main . html ;
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