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Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)

Titel: Lionel Lincoln (Le Siège de Boston) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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Polwarth du 47 e ; et le traître se gardera bien d’ajouter, quand le questionneur serait une jolie fille qui aurait pris du goût pour ma personne, qu’il existe au monde un endroit qui se nomme Polwarth-Hall.
    Pendant ce discours, prononcé avec une volubilité qui ne fut interrompue que par les efforts que fit le harangueur pour reprendre haleine, qu’il avait perdue en montant, Lionel serra cordialement la main de son ami, et il essaya inutilement de lui exprimer le plaisir qu’il avait à le revoir. Enfin la respiration, qui était le côté faible du capitaine Polwarth, étant venue à lui manquer entièrement, force lui fut de s’arrêter quelques minutes, et de laisser à Lionel le temps de placer sa réponse.
    – Cette colline est le dernier endroit où je me serais attendu à vous rencontrer, dit celui-ci ; j’étais bien persuadé que vous ne bougiez jamais de votre chambre, je pourrais dire de votre lit, avant neuf ou dix heures, et mon intention était de m’informer alors de votre adresse, et de passer chez vous avant d’aller présenter mes respects au commandant en chef.
    – Ah ! c’est une faveur spéciale dont vous pouvez remercier Son Excellence l’honorable Thomas Gage, gouverneur en chef de toute la province de la baie de Massachusetts, vice-amiral, etc., etc., comme il s’intitule dans ses proclamations, quoique, entre nous, il gouverne autant la province qu’il est maître de ces chevaux que vous venez de débarquer.
    – Mais pourquoi dois-je le remercier de cette rencontre imprévue ?
    – Ah ! pourquoi ? Eh bien ! regardez autour de vous, et dites moi ce que vous voyez… ; rien que du brouillard, n’est-ce pas ? – Si fait pourtant, j’aperçois de ce côté la pointe d’un clocher, et là-bas la mer toute fumante, et ici, sous nos pieds, les cheminées de la maison d’Hancock, qui fument aussi, comme si le rebelle à qui elle appartient était chez lui et qu’il préparât son déjeuner. Bref, tout ce qu’on découvre sent essentiellement la fumée, et vous savez que nous autres épicuriens ce n’est pas de fumée que nous aimons à nous repaître. Fi ! nous l’avons en horreur. La nature veut aussi qu’un homme qui est obligé de traîner toute la journée un corps aussi rebondi que celui de votre humble serviteur n’interrompe pas trop brusquement son sommeil le matin. Eh bien ! l’honorable Thomas, gouverneur, vice-amiral, etc., etc., nous a donné ordre d’être sous les armes au lever du soleil, officiers aussi bien que soldats.
    – Il n’y a assurément là rien de très-pénible pour un militaire, reprit Lionel ; et d’ailleurs il me semble que ce régime vous convient merveilleusement. Mais maintenant que je vous regarde de nouveau, Polwarth, je ne reviens pas de ma surprise. Cet uniforme… il n’est pas possible que vous soyez passé maintenant dans l’infanterie légère.
    – Et pourquoi pas, s’il vous plaît ? répondit le capitaine avec beaucoup de gravité ; qu’y aurait-il donc de si étonnant ? Est-ce que je ne fais pas honneur à l’uniforme ? ou bien l’uniforme ne me fait-il pas honneur ? car je vois que vous mourez d’envie de rire. Oh ! ne vous gênez pas, Lionel, riez librement ; j’y suis accoutumé depuis trois jours. Mais qu’y a-t-il donc de si singulier, après tout, que Peter Polwarth commande une compagnie d’infanterie légère ? N’ai-je pas cinq pieds dix lignes, juste la taille voulue ?
    – Vous paraissez avoir pris si exactement les degrés de longitude de votre personne, que je ne doute point que vous ne portiez sur vous un des chronomètres d’Harisson. Ne vous est-il jamais venu dans l’idée de vous servir aussi du quart de cercle ?
    – Pour prendre ma latitude  ? je vous comprends, Lionel. Eh bien ! parce que je suis un peu rondelet, comme ma très-chère mère la terre, s’ensuit-il que je ne saurais commander une compagnie d’infanterie légère ?
    – Oh ! si fait, tout comme Josué commanda au soleil. Mais l’obéissance de la planète n’est pas un plus grand miracle à mes yeux que de vous voir dans cet appareil.
    – Eh bien ! donc, le mystère va être expliqué ; mais commençons par nous asseoir, dit le capitaine Polwarth en s’établissant avec beaucoup de sang-froid à la place qu’avait occupée si récemment le vieillard ; un vrai soldat aime à réserver ses forces pour le moment du besoin… J’ai dit aime , je crois ? eh bien ! voilà

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