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Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)

Titel: Lionel Lincoln (Le Siège de Boston) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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ponctualité la plus scrupuleuse et d’une voix qui se fit aisément entendre sur toute la ligne. – Halte ! et donnons à l’arrière-garde le temps de nous rejoindre ; si mon jugement pour apprécier les distances vaut seulement un anchois, ils doivent être encore à plus d’un mille derrière nous. Diable ! il faudrait avoir les ailes d’une perdrix pour continuer à aller un pareil train ! Le premier commandement que nous recevrons à présent sera sans doute de rompre le jeûne. – Tom, avez-vous apporté les bagatelles que je vous ai envoyées de chez le major Lincoln ?
    – Oui, Monsieur, répondit son laquais ; elles sont sur les chevaux du major à l’arrière-garde ; j’ai cru…
    – Les chevaux du major à l’arrière-garde, bélître que vous êtes, lorsqu’en tête on a un besoin si urgent de vivres ! Dites-moi, Lionel, ne croyez-vous pas qu’on pourrait trouver quelque chose dans cette ferme que j’aperçois là-bas ?
    – Vite, relevez-vous et faites aligner vos hommes, dit le major à Polwarth qui s’était déjà installé sur une pierre ; voici Pitcairn qui nous rejoint à la tête du bataillon.
    Lionel avait à peine fini de parler que l’ordre fut donné aux troupes d’infanterie légère d’examiner leurs armes, et aux grenadiers d’amorcer et de charger. La présence du vétéran, qui s’avança en tête de la colonne, et la précipitation du moment, étouffèrent les plaintes de Polwarth, qui au fond était un excellent officier pour tout ce qui avait rapport à ce qu’il appelait lui-même les détails paisibles du service. Trois ou quatre compagnies d’infanterie furent détachées du corps principal, et le vieil officier de marine, se plaçant à leur tête, leur fit prendre le nouvel ordre de marche qu’on leur avait appris, et donna le signal du départ.
    La route passait alors à travers une vallée, et, à la faible lueur du crépuscule, on apercevait à quelque distance un petit groupe de maisons qui s’élevaient autour d’un de ces temples simples, mais vénérés, qui sont si communs dans le Massachusetts. La halte et les apprêts qui l’avaient suivie avaient excité un intérêt puissant dans le cœur de tous les soldats ; ils s’avancèrent intrépidement, suivant de près leur vieux guide qui avait mis son cheval au petit trot.
    L’air était imprégné de la douce odeur du matin ; l’œil commençait à découvrir distinctement les objets ; les troupes reprenaient un nouveau courage et oubliaient tout ce qu’elles avaient souffert pendant la nuit en marchant au milieu d’une obscurité profonde le long d’une route inconnue et qui semblait interminable. Le but de leur expédition semblait alors se rapprocher d’eux ; ils redoublaient d’ardeur pour l’atteindre plus vite, et leur enthousiasme ardent, mais silencieux, paraissait défier tous les obstacles. L’architecture simple de l’église et des humbles demeures qui l’environnaient attirait l’attention des troupes, lorsque trois ou quatre cavaliers armés, s’élançant d’un sentier de traverse, s’efforcèrent de passer en tête de la colonne.
    – Rendez-vous ! s’écria un officier qui était en avant, rendez-vous, ou fuyez à l’instant.
    Les hommes tournèrent bride aussitôt, et s’éloignèrent en toute hâte. L’un d’eux essaya de tirer un coup en l’air pour donner l’alarme, mais son fusil fit long feu. L’ordre circula à voix basse dans les rangs de marcher en avant, et au bout de quelques minutes ils entrèrent dans le hameau, et se trouvèrent en face de l’église, auprès de laquelle s’étendait une petite prairie. Quelques hommes la traversèrent rapidement au bruit du son d’un tambour qui se faisait entendre à peu de distance, et bientôt on aperçut un petit corps de milices provinciales rangées fièrement en ordre, comme si elles allaient passer une revue.
    – En avant l’infanterie légère ! s’écria le chef en piquant des deux, suivi de ses officiers, et avec tant de rapidité qu’il disparut bientôt derrière un angle de l’église.
    Lionel s’empressa de s’élancer sur ses traces. Son cœur battait violemment, et mille images affreuses se présentaient en foule à son imagination, lorsque la voix rauque du major retentit avec force sur toute la ligne :
    – Dispersez-vous, rebelles ! s’écriait-il ; dispersez-vous ! Mettez bas les armes et dispersez-vous !
    Ces paroles mémorables furent suivies à

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