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Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)

Titel: Lionel Lincoln (Le Siège de Boston) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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étaient les plus voisins du théâtre de l’action accouraient déjà au secours de leurs amis. Il y avait peu d’ordre et point de concert parmi les Américains ; mais à mesure qu’un de leurs partis arrivait, il harcelait les flancs du corps d’armée anglaise, et faisait des efforts soutenus, quoique inefficaces, pour en arrêter la marche. D’une autre part, la population des villes se pressait derrière eux et menaçait l’arrière-garde, tandis que celle des campagnes se réunissait en face, et grossissait comme une boule de neige.
    Avant qu’on fût à mi-chemin de Concorde à Lexington, Lionel s’aperçut que les troupes anglaises, malgré leur jactance, allaient se trouver dans un grand danger. Pendant la première heure de marche, et tandis que les attaques étaient encore faibles, momentanées et mal concertées, il était resté à côté de Mac-Fuse, qui secouait la tête avec dédain toutes les fois qu’une balle sifflait à ses oreilles, et faisait quelques commentaires sur la folie de commencer prématurément une guerre susceptible, disait-il, si on la nourrissait convenablement, d’amener quelque chose de joli et d’intéressant.
    – Vous devez voir, major Lincoln, ajouta-t-il, que ces colons connaissent déjà les premiers éléments de la guerre ; car les drôles sont excellents tireurs, en prenant en considération la distance à laquelle ils se tiennent : six mois ou un an d’exercice, et ils seraient en état de faire une charge assez régulière ; ils ajustent bien, leur balle prend la bonne direction, et, s’ils savaient faire feu par pelotons, ils pourraient, dès à présent, faire quelque impression sur l’infanterie légère ; mais dans un an ou deux, major, ils ne seraient pas indignes des faveurs des grenadiers.
    Lionel écouta ces discours et beaucoup d’autres semblables avec distraction ; mais quand les attaques devinrent plus fréquentes et plus sérieuses, son sang commença à circuler plus rapidement dans ses veines, et enfin, excité par le danger qui devenait plus pressant, il monta à cheval et courut offrir ses services comme volontaire au commandant du corps, n’écoutant plus en ce moment que l’ardeur martiale et l’orgueil militaire.
    Il reçut sur-le-champ l’ordre de se rendre à l’avant-garde, et faisant sentir l’éperon à son cheval, il courut à toute bride à travers les soldats combattants et harassés, et arriva au poste qui lui avait été assigné. Il y trouva plusieurs compagnies chargées de frayer un chemin au corps d’armée, et il ne se passait pas cinq minutes sans que de nouveaux ennemis se montrassent. À l’instant où Lionel arrivait, une décharge partit du clos d’une grange, dirigée contre les premiers rangs, et envoyant des messagers de mort jusqu’au centre de l’avant-garde.
    – Capitaine Polwarth, s’écria le vieux major de marine, qui combattit vaillamment au premier rang, prenez une compagnie d’infanterie légère, et débusquez ces lâches vagabonds de leur embuscade.
    – Par les douceurs du repos, et l’espoir d’une halte ! répondit l’infortuné capitaine, c’est une autre tribu de ces sauvages blancs. En avant, mes braves ! Escaladez le mur sur votre gauche. Point de quartier à ces coquins ! feu d’abord, et l’arme blanche ensuite.
    Tandis que la force des circonstances arrachait des ordres si terribles au pacifique capitaine, Lionel vit son ami disparaître au milieu d’un nuage de fumée, entre les bâtiments de la ferme, suivi par ses soldats. Quelques minutes après, pendant que la troupe gravissait péniblement une hauteur sur laquelle cette scène se passait, Polwarth reparut, le visage noir de poudre ; et une colonne de flamme qui s’élevait par derrière annonça l’incendie qui dévorait les bâtiments du malheureux fermier.
    – Ah ! major Lincoln ! s’écria-t-il en s’approchant de son ami, appelez-vous cela des mouvements de l’infanterie légère ? Moi, je dis que ce sont les tourments des damnés. Allez, vous qui avez de l’influence, et un cheval, ce qui vaut encore mieux, allez dire à Smith que, s’il veut ordonner une halte, je m’engage à m’asseoir à la tête de ma compagnie, dans telle position qu’il voudra choisir, et de tenir en respect ces maraudeurs pendant une heure, pour que le détachement puisse se reposer et satisfaire son appétit, me flattant qu’il accordera ensuite à ses défenseurs le temps nécessaire pour en faire

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