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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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étaient prêtes. Heide revint lentement a lui, blanc comme un mort, son pouls à peine perceptible.
    – Je meurs ! gémit-il.
    – Bien sûr que non, rétorqua Porta. Tu restes pour être pendu. Tiens, regarde ton bout de tripe !
    – Attention, chuchota Barcelona. Des camions ennemis.
    Une jeep suivie d’une file de lourds camions bourrés d’infanterie américaine apparaissait sur la route. Nous les regardions en tremblant ; une grenade était glissée dans le canon prêt à faire feu. Au même moment, trois Jabos rasèrent de si près les arbres que nous vîmes distinctement les roquettes sous leurs ventres.
    – Si ces types nous voient, bonsoir Marie !
    Pendant une heure, le destin nous accorda la tranquillité, puis surgit une nouvelle colonne : en tête, deux Sherman dont on voyait de loin les étoiles blanches. Leurs équipages, à moitié sortis de la tourelle, chantaient et riaient sans se douter de la présence toute proche d’un Puma lourd qui, d’un seul coup, pouvait les écraser.
    – Et si on les recroquevillait ? proposa Petit-Frère qui se curait les dents. Ces types ont sûrement des dents en or dans la bouche.
    – Ils sont tout de même trop, répondit Porta en se grattant la nuque. Vont nous mettre en chair à pâté. Y en a pas un de raisonnable qui voudra nous donner l’or de ses dents.
    Petit-Frère très déçu regarda s’éloigner la colonne. Mais maintenant, il s’agissait de faire de la place pour Heide. On jeta dehors le siège avant et nous transportâmes l’opéré avec de grandes difficultés par l’écoutille. Il gémissait à fendre l’âme.
    – Ta gueule, gronda Porta. Maintenant tu n’es plus malade. On t’a enlevé tout le mauvais !
    Nous empruntâmes les petites routes que les Américains évitaient toujours par souci de sécurité, et dans le courant de la nuit, nous nous présentions au régiment. Heide était immédiatement déposé à l’ambulance de campagne. Croyez-vous qu’on nous félicita ? Bien au contraire. Nous eûmes droit à une engueulade d’un médecin à quatre ficelles parce que la caisse de pansements n’était pas réglementaire ! Négligence dans le service, et comme sanction, quatre heures d’exercice punitif.
    Petit-Frère nous expliqua la façon dont il aurait aimé opérer le médecin à quatre ficelles, et son idée eut le plus grand succès.
     
    Le résistant Robineau, de Port-en-Bessin, était tombé aux mains de la feldgendarmerie qui lui faisait subir le traitement spécial réservé aux suspects. On lui cassait le bras en divers endroits, on lui apprenait à lécher les crachats ; il avoua enfin que son chef était le docteur Sustendal de Luc-sur-Mer.
    Le docteur naturellement commença par nier, ce qui fit la joie du petit boiteux, secrétaire de la police secrète en campagne. Il adorait voir nier les gens qu’il arrêtait. A force de cogner, de donner des coups de pied, de cracher sur leur victime, ces chiens se fatiguèrent eux aussi, et décidèrent de confronter le médecin avec le jeune Robineau.
    – -Pardonnez-moi docteur, pleura le jeune homme. Je n’en pouvais plus, j’ai tout avoue.
    Le docteur Sustendal avoua lui aussi : il était l’agent de liaison du Service des Renseignements français à Londres. Peu après Robineau se pendit à la poignée de la porte de sa cellule.
     

UNE MITRAILLEUSE PERDUE
    Notre groupe de combat et l’Oberleutnant Löwe s’installèrent à l’entrée du village, dans une maison habitée par un vieux couple qui n’avait encore rien compris à la guerre. Durant toute l’occupation, ils avaient logé un commandant allemand, officier de la vieille école qui croyait toujours servir son empereur. Avant son départ, l’officier avait donné un dîner d’adieu aux notables de l’endroit, et l’on n’était pas prêt d’oublier le commandant comte von Holzendorf, aristocrate jusqu’au bout des ongles, qui parlait de Hitler en l’appelant « ce caporal de Bohème ».
    Cette image parfaite de l’officier allemand étant encore toute fraîche dans les mémoires, M. et M me  Chaumont reçurent donc avec la plus grande courtoisie le lieutenant Löwe, et regardèrent avec une surprise à peine voilée son uniforme poussiéreux et ses souliers sales. Etait-ce là un officier prussien ? Löwe salua brièvement de deux doigts à sa casquette et déclara la maison réquisitionnée.
    – Messieurs, protesta monsieur Chaumont horrifié, puis-je voir votre ordre de

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