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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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jusqu’à nouvel ordre, continua ironiquement le commandant Hinka, je crois qu’il vaut mieux réserver votre science stratégique jusqu’à ce que vous soyez à l’école de guerre. Concentrez-vous sur le commandant de la 5 e compagnie et exécutez mes ordres ; je m’occuperai du reste, ce sera mieux pour tout le monde.
    Löwe se mit au garde-à-vous :
    – Bien, mon commandant.
    – Très bien, très bien, Löwe. J’aime autant vous dire que mes nerfs ne vont pas mieux que la guerre. Nous avons encore une très belle armée, seulement voilà, nous manquons de tout. La seule chose qui soit intacte, c’est le Haut Commandement de la Wehrmacht. Donc, vous tenez la position ici. A 21 h 15, le régiment décroche, ou si vous préférez nous foutons le camp. Il n’y a pas le choix. On se reforme à quinze kilomètres à l’ouest.
    Il montra un point sur la carte. – A 22 h 30, vous décrochez à votre tour, couvert par une section – la meilleure, celle du feldwebel Beier. Faites sauter le pont. S’il tombe intact aux mains de l’ennemi, vous passez en conseil de guerre, compris ?
    – – Oui, mon commandant, grommelle Löwe qui pense à part lui : « On va sacrifier les meilleurs. »
    Comme s’il devinait les pensées du lieutenant, Hinka posa sa main sur l’épaule du jeune officier.
    – Pas de camaraderie mal placée. Il s’agit du régiment, de la division, peut-cire même de tout le secteur. Vous n’avez pas le droit de vous préoccuper d’une seule section, de même que moi, je n’ai pas le droit de me préoccuper d’une seule compagnie.
    Le petit officier d’ordonnance éclata de rire.
    – Soyez fier, lieutenant, la reconnaissance de la Patrie vous est assurée, comme dit le Führer.
    Cette fois Löwe perdit son sang-froid.
    – Mon capitaine, dit-il hors de lui, un jour viendra où je donnerai à Petit-Frère l’ordre de vous étrangler.
    Le petit officier eut un rire d’indifférence et jeta la bouteille vide par la fenêtre. Le commandant Hinka régla sa montre sur celle de Löwe.
    – Bonne chance, faites pour le mieux, le sort de la division est entre vos mains.
    Aussitôt après notre départ, le petit officier sauta de son canapé.
    – Dommage ! La 5 e compagnie, une belle compagnie. Je me demande s’il a compris qu’il est sacrifié ?
    – Votre cynisme commence à m’agacer, gronda le commandant Hinka.
    – C’est une défense, mon commandant. Ma famille a tout sacrifié à la grande Allemagne : quinze personnes, c’est tout de même pas mal, n’est-ce pas ? Et je ne sais que mettre sur notre pierre tombale, un aigle ou une croix de fer ? Je ne suis pas particulièrement croyant bien qu’il y ait eu trois prêtres parmi les miens, dont un aumônier militaire. Et ce Gott mit uns ne me plaît pas non plus.
    – J’ai mieux à faire qu’à m’occuper de votre tombe, grogna méchamment Hinka.
    Une pluie fine, déprimante, un crachin normand serré commençait à tomber. La section s’enterra à la porte de Noyers, et nous passâmes la nuit à tendre l’oreille. On entendait distinctement creuser de l’autre côté.
    – Laisse-les venir, ricane Petit-Frère qui avait comme d’habitude son tas de grenades à portée de la main. – Il caresse la M. G. et me pousse gentiment avec une grenade à main. – Tu vas te débrouiller pour garder la visée à hauteur des ventres. Du blé bien semé, comme on dit dans le règlement.
    Je ne réponds pas. Je suis le meilleur mitrailleur de la compagnie et ce n’est pas Petit-Frère qui a quelque chose à m’apprendre. J’examine le chargeur et la sûreté de la M. G. : une mitrailleuse se soigne comme un nouveau-né. Trois recrues travaillent au chargement, au fond du trou des tireurs. Nous avons encore des munitions en masse et on ajuste bout à bout les bandes de balles. Avec un chargeur comme Petit-Frère on peut se le permettre. Couché sur le dos, notre hercule regardait avec intérêt dans le ciel un combat de chasseurs.
    – Dieu sait l’impression que ça doit faire de virevolter là-haut ! Travail épatant. Dès qu’ils ont fini, ils rentrent se pieuter dans un vrai lit alors que nous autres, la piétaille, on reste à barboter. Si la guerre continue, je me fais muter chez les aviateurs.
    Un des chasseurs tombe en flammes et explose au sol.
    – Celui-là n’arrivera pas jusqu’à son lit, dis-je sèchement.
    – Tout de même, ça doit être affreux de mourir carbonisé, je

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