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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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réquisition ?
    Le lieutenant resta la bouche ouverte, tandis que M me  Chaumont contemplait avec mépris le haut-de-forme jaune de Porta ; mais lorsque surgit Petit-Frère, ses câbles téléphoniques sous le bras et son melon gris de travers, la mesure fut comble. Heide, revenu de l’ambulance, déroulait bruyamment les câbles ; on installa le central téléphonique à la cuisine.
    – Je n’accepte pas votre intrusion chez moi, protesta le maître de céans. Jamais le comte n’aurait agi ainsi et je vais me plaindre en haut lieu.
    – Si j’étais vous, dit Löwe en haussant les épaules, j’enverrais une lettre à von Rundstedt, et une autre, d’avance, à Eisenhower.
    Mais l’installation de la mitrailleuse sur le toit de la maison rendit M. Chaumont presque fou.
    – J’ai envie de régler son compte à cet abruti, gronda Petit-Frère.
    Le lieutenant allait lui dire son fait, lorsqu’on vit surgir Gregor Martin hors d’haleine qui tomba épuisé sur une chaise.
    Le lieutenant saisit ses jumelles :
    – Seigneur ! Il faut prévenir le régiment.
    Où est Hölzer ? Dire qu’il n’est jamais là quand on a besoin de lui !
    Petit-Frère leva son index :
    – Sais où est parti ce canard boiteux, mon
    lieutenant. Je vais le chercher.
    Cinq minutes plus tard, il revenait tout seul mais chargé de dix litres de calvados.
    – Holzer est parti. C’est débiné juste avant mon arrivée, mais la Mam’zelle était furieuse. – Grand éclat de rire. – Hölzer, ce cochon, lui a pris ses culottes. Je signale à mon lieutenant qu’il fait collection de ces choses-là. Elle veut se plaindre, tout comme notre propriétaire.
    – Feldwebel Beier, dit Löwe d’un air irrité, vous vous chargez de la compagnie et vous tenez la position coûte que coûte. Barcelona et Sven, venez avec moi. Il faut avertir le régiment.
    Sur les talons de l’Oberleutnant, nous filons à travers la campagne, encadrés par des balles traçantes et des grenades qui font voler la terre. L’état-major était installé dans un château, et le premier que nous aperçûmes fut l’officier d’ordonnance agréablement vautré sur un canapé crevé, et tenant à la main une bouteille de champagne à moitié vide.
    – Soyez le bienvenu, lieutenant Löwe, vous n’apportez pas de glace ? Impossible d’en avoir et c’est embêtant pour le champagne, mais cet endroit est charmant, dit l’officier qui était visiblement éméché. Avez-vous vu les rideaux ? Ces français ont un goût ! J’ai toujours aimé la France. – Du doigt, il désigna mes bottes à revers. – Depuis quand les hommes des chars se permettent-ils les bottes du maréchal du Reich ? Et ça veut avoir l’air d’un Fahnenjunker ! Comment autorisez-vous ce genre de chose, lieutenant ? Et la discipline ? Dieu sait ce qui adviendra de la grande armée allemande. Fahnenjunker, au rapport chez moi après la guerre, et je veillerai à ce que vous soyez puni.
    – Où est le commandant ? demanda sèchement Löwe.
    Au même instant, surgissait en manches de chemise et en short le commandant Hinka. Lui aussi tenait une bouteille de champagne à la main.
    – Du nouveau, Löwe ?
    – Et comment ! gronda Löwe furieux qui exhiba une carte sale pour indiquer la position. Les Anglais attaquent en force, il me faut au moins un bataillon de réserve, sans ca tout le régiment est menacé.
    – Tout passe, tout lasse, tout casse, chantonna le petit officier d’ordonnance en débouchant une nouvelle bouteille de Champagne.
    – Il a du nerf ce type-là, dit Löwe de plus en plus irrité.
    Le commandant Hinka se pencha sur la carte, alluma un cigare odorant et réfléchit.
    – Vous tenez la position avec la compagnie. Enterrez-vous ici devant la colline ; nous avons vu pire qu’un régiment d’Anglais et soyez heureux que ce ne soit pas un régiment de Russes. Alors oui, on aurait des raisons de chanter !
    Le cigare refuse obstinément de s’allumer et le petit officier d’ordonnance a un rire bête. Löwe se mord les lèvres de rage.
    – Je demande tout de même une section de chars en soutien, mon commandant.
    Hinka le regarda d’un air pensif.
    – Oberleutnant, la réputation de votre sagacité est parvenue jusqu’à la division. Je me demande si vous ne devriez pas prendre le commandement du régiment, et ça m’irait joliment bien d’aller enfin profiter de ma retraite à Cologne. – Le jeune lieutenant rougit. – Mais

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