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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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j’en ai dit suffisamment, Monseigneur.
    — En effet, oui.
    Gloucester se remit sur ses pieds d’un mouvement vif.
    — Mais qui sait, votre mari est peut-être mort à Barnet ? Quatre mille simples soldats ont péri dans la bataille et gisent maintenant dans une fosse commune. Il est peut-être préférable qu’il soit mort là-bas.
    La menace dans sa voix n’échappa pas à Kathryn. Elle se jura in petto d’avoir une discussion avec l’Irlandais car elle ne voulait pas que quelque sinistre homme de main joue les assassins pour lui rendre service.
    — Passons à autre chose, disait maintenant Gloucester, qui donna une tape sur l’épaule de Murtagh tout en adressant un sourire réjoui à Thomasina. Pourquoi cet air sévère, madame ? Mon intention est d’aider votre maîtresse.
    Sans laisser à Thomasina le temps de trouver une réponse adéquate, il entraîna la petite troupe hors de la salle puis dans un couloir, jusqu’à une autre pièce en tout point semblable à celle qu’ils venaient de quitter. Là, le prince prit Colum par le bras.
    — Nous disposons de si peu d’informations sur Brandon, murmura-t-il. Pas plus, d’ailleurs, sur ceux de la suite de Warwick qui se sont enfuis de Barnet.
    Il se mordit la lèvre.
    — Ils ont sans doute pris la mer pour passer à l’étranger. Pourtant nous avons retrouvé le corps de l’un d’entre eux, Reginald Moresby, le capitaine de la garde de Warwick. Il gisait dans un fossé près de Rochester, et portait encore les couleurs de son chef.
    Nous l’avons identifié au sceau de sa bague, car son visage était méconnaissable.
    En prononçant cette dernière phrase, Gloucester avait fait la grimace. Colum demanda :
    — Qui l’a tué ?
    Le prince haussa les épaules.
    — Des voleurs de grand chemin, sans doute, des hors-la-loi.
    Il soupira.
    — Ah ! si nous avions retrouvé plus vite la trace de Brandon ! Hélas, avec la guerre, le chaos…
    Il n’acheva pas sa phrase et baissa les yeux.
    — Moresby détenait peut-être le pendentif, fit observer Kathryn.
    — C’est peu probable. Les bandits qui l’ont dévalisé auraient essayé de le vendre, or il semble que nul n’ait vu le joyau.
    — Si Moresby est mort et que les autres ont pris la fuite, intervint Colum, il semble bien que Brandon soit notre seul et dernier lien avec l’OEil de Dieu.
    — C’est vrai, même s’il est mort dans d’assez étranges circonstances, convint Gloucester. Il vous faut donc découvrir la vérité, quelle qu’elle soit, ajouta-t-il avec un pâle sourire.
    Il alla échanger quelques mots avec un clerc, puis revint. Ignorant Kathryn et Thomasina, il se plaça devant Colum en tripotant un rouleau de parchemin, tandis qu’il se mordillait la lèvre de ses dents immaculées.
    — L’OEil de Dieu devrait vous intéresser à plusieurs égards, Maître Murtagh, déclara-t-il. Avec Brandon, vous êtes le dernier à l’avoir vu. Je vous révèle en confidence que mon père prit le joyau à la cathédrale Saint-Patrick de Dublin, lorsqu’il était lord lieutenant d’Irlande.
    L’Irlandais réprima un hoquet de surprise qui n’échappa pas à Gloucester.
    — Je sais, oui, on a beaucoup discuté pour savoir s’il l’avait pris ou si le pendentif lui avait été donné. Comme vous le savez sans doute, Irlandais, l’histoire de ce bijou est longue et compliquée.
    Gloucester se tapota le menton de son doigt orné de bagues.
    — La légende veut que ce pendentif ait été façonné dans de l’or qui appartenait aux Druides, et que l’OEil de Dieu lui-même vienne de la couronne des anciens rois d’Irlande.
    Le prince haussa les épaules.
    — Pour résumer la situation, sachez, Maître Murtagh, que certains de vos compatriotes irlandais veulent récupérer l’OEil de Dieu. Et ce sont les mêmes qui veulent votre tête.
    — Les Chiens d’Ulster ! s’exclama Murtagh.
    — Ceux-là mêmes ! Aussi vais-je vous livrer deux informations.
    Gloucester abaissa les yeux sur le rouleau de parchemin qu’il tenait à la main.
    — D’abord, des marchands de Bristol parlent d’un Irlandais avec une longue chevelure rousse et portant un bandeau sur l’oeil. L’homme a interrogé l’un des orfèvres de la ville au sujet d’un pendentif en or. Ensuite, deux semaines plus tard, on retrouve ce même Irlandais à Londres, et il interroge semblablement les orfèvres de Cheapside. En outre, il fréquente les tavernes où se rendent les clercs de

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