Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
trouve étrange que ni elle ni personne dans ce château n’ait entendu Brandon mentionner l’OEil de Dieu.
    — Et si c’était Moresby et non Brandon qui avait détenu le joyau ? suggéra Kathryn. Dans ce cas, l’OEil de Dieu est peut-être toujours en possession des bandits qui l’ont tué.
    Colum envoya un coup de pied nerveux dans la paille sur le sol.
    — Non, Warwick n’aurait pas remis ce bijou à un garde du corps, fût-il le chef de sa garde personnelle.
    Il jeta un coup d’oeil à Kathryn avant de poursuivre :
    — J’ai moi-même été maréchal de la maison du roi, et, à ce titre, j’ai eu l’honneur discutable d’interroger de nombreux voleurs. Si un bandit se trouvait en possession d’un joyau pareil, il n’aurait de cesse de le vendre au plus vite pour ne pas risquer de se le faire dérober.
    Colum se mordit le gras du pouce.
    — Je me demande comment est mort Moresby, murmura-t-il. A-t-il été pris par des brigands de grand chemin ou par quelqu’un d’autre ? Je crains que seul Brandon ait pu répondre à cette question. Mais partons, maintenant. Nous en avons terminé ici.
    Ils reprirent leurs capes et firent leurs adieux, avant de traverser les cours intérieure et extérieure et sortir dans Winchepe par une poterne. Ils hâtèrent le pas dans les ruelles sombres, puis s’engagèrent dans Wistraet. Au petit guichet qui gardait la rue, un homme surgit de l’ombre. Colum porta aussitôt la main à son épée.
    — Paix, Maître !
    Holbech, le lieutenant de Colum à Kingsmead, un homme solidement bâti, apparut dans la chiche lumière du flambeau fixé au guichet. Il s’inclina devant Kathryn.
    — Bonsoir, Maîtresse. Je me suis rendu chez vous, à Ottemelle Lane. Thomasina, après m’avoir un peu rabroué, m’a dit que vous étiez au château avec Murtagh. Alors j’ai attendu ici.
    — Que se passe-t-il ? demanda Colum.
    — Maître, un messager de Monseigneur le duc de Gloucester est arrivé pour vous informer que votre ami, John Tuam, un frère dominicain du couvent de Blackfriars, a été mystérieusement poignardé à mort. Le messager du prince a dit que vous sauriez ce que cela signifie.
    — Oh, mon Dieu ! souffla Colum.
    Il avança de quelques pas et s’appuya au mur d’une taverne. Il regarda les rais de lumière qui passaient par les étroites fenêtres, écoutant sans les entendre les bruits et les cris des joyeux convives avinés à l’intérieur.
    — Pauvre John, murmura-t-il.
    Il revoyait par la pensée le garçon sauvage qui courait le long du flanc verdoyant d’une colline, criant et sautant comme un jeune daim. Puis son regard se fixa sur la ruelle sombre.
    — Il est mort ! Oh, Christ, prenez soin de son âme !
    Kathryn s’approcha de lui.
    — Ils sont ici, n’est-ce pas ? demanda-t-elle tandis qu’un brusque accès de peur l’étreignait.
    En dépit de ses manières brutales et de son caractère vif, cet étrange Irlandais lui devenait chaque jour plus proche, avec ses sautes d’humeur et son sourire sardonique.
    — Vous êtes en danger, Colum.
    Il lui prit la main et la serra doucement.
    — Je l’ai toujours été, Kathryn, mais oui, c’est exact, les chiens se sont rapprochés.
    Kathryn retira sa main et s’éloigna un peu. Colum l’appela à mi-voix :
    — Femme, vous n’avez pas peur pour moi, tout de même ? Pas vous, Kathryn Swinbrooke ?
    — Je ne suis pas votre femme, Colum, répliqua Kathryn, n’osant se retourner et montrer son visage. Quoi que vous ayez dit à vos maîtres, à Londres.
    — Dans ce cas, qu’êtes-vous pour moi ?
    Kathryn ne répondit pas. Elle se posait cette question depuis le jour où elle avait rencontré l’Irlandais et n’avait toujours pas trouvé de réponse.
    Colum reprit, insistant :
    — Et que suis-je pour vous ? Suis-je comme Wuf, un orphelin que vous avez pris sous votre aile ?
    Kathryn lui sourit par-dessus son épaule.
    — Je suis la mère de Wuf, désormais, fit-elle, taquine. Quant à vous, Irlandais, soyez satisfait que je vous serve d’ange gardien, pour le moment !

 
    CHAPITRE IV
    — Laissez-moi entrer ! Vous n’avez pas le droit de m’en empêcher !
    Kathryn Swinbrooke se trouvait dans Jewry Lane, une rue de la paroisse de Sainte-Mary-Redman, et, écumant de fureur, elle fusillait du regard les deux ramasseurs de corps à l’air brutal qui barraient l’entrée de la petite maison sur laquelle on avait barbouillé en rouge la croix de la

Weitere Kostenlose Bücher