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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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présent, répliqua Kathryn en pénétrant dans la maison.
    Les deux soeurs l’introduisirent, ainsi que Wuf et Thomasina, dans une petite pièce que Kathryn inspecta avec un regard approbateur. La jonchée sur le sol était fraîche et propre, les murs avaient été lavés avec de l’eau mélangée à de la chaux, tandis que dans l’âtre brûlait un feu qui répandait sa chaleur sans rendre l’atmosphère étouffante.
    — Nous avons suivi toutes vos instructions, assura Maude. Nous n’avons pas vu de rats. Nous tuons les mouches, mais il n’y en a plus guère, maintenant. Nous vidons nos eaux usées au loin et ne buvons que l’eau fraîche du puits. Hélas, nos baquets sont vides, à présent.
    — Thomasina y remédiera, assura Kathryn, et nous reviendrons un peu plus tard dans la journée. Mais parlons des choses importantes : vous ne mangez que du pain bien frais ?
    Les vieilles dames hochèrent solennellement la tête.
    Kathryn envoya Thomasina inspecter le lavoir, la cuisine et les garde-robes, tandis qu’elle s’asseyait en compagnie des deux soeurs. À côté d’elle, Wuf suçait son pouce, dévisageant avec curiosité leurs hôtesses. Kathryn lui avait maintes fois expliqué ainsi qu’à Thomasina qu’ils ne risquaient rien à venir dans cette maison. Elle le répéta pour le bénéfice des vieilles dames.
    — Votre servante Miriam n’est peut-être pas morte de la peste. Ce mal, comme me l’a enseigné mon père, présente les mêmes symptômes qu’une autre maladie, la pellagre.
    — Vous voulez dire le mal de Saint-Antoine ? bredouilla Maude.
    — En effet. Ceux qui souffrent de ce mal ont des rougeurs, et leur peau est sèche et se fendille. Parfois, ils ont des pustules, des furoncles, des boutons, accompagnés d’une forte fièvre, et ils ont aussi du sang dans les urines, et des fèces infectées, quand ils n’ont pas la diarrhée.
    — Miriam avait tous ces symptômes, confirma Maude.
    — Et nous en avons eu certains, renchérit Eleanor, mais ils ont disparu.
    — Je vois, dit Kathryn d’une voix apaisante. Cependant, faites bien attention au pain que vous mangez ou à toute nourriture faite avec du froment ou du maïs. Le pain en particulier. Si vous absorbez des aliments faits avec des céréales infectées, vous serez de nouveau malades. C’est pourquoi il est très important que vous mangiez du bon pain bien frais, et que vous chassiez de votre corps ces humeurs mauvaises en buvant de l’eau de source fraîche. Ainsi, vous guérirez. Et gardez aussi vos mains et vos ongles propres. Tenez la maison très propre également, et changez la jonchée tous les deux jours.
    Les vieilles femmes hochèrent la tête.
    — Brûlez les jonchées que vous jetez, ajouta Kathryn.
    — C’est ce que nous faisons, et, dans le jardin, nous en avons des fraîches qu’il nous suffit de cueillir.
    — Et les remèdes, Maîtresse ? demanda Maude.
    — Bien sûr.
    Kathryn souleva le panier qu’avait apporté Thomasina et en sortit quatre miches de pain frais, un torchon dans lequel se trouvaient des tranches de viande séchée, un petit flacon de vin et un pichet de décoction qu’elle avait préparée. Indiquant cette dernière, elle ordonna :
    — Buvez-en une cuillerée chacune tous les soirs avant de vous coucher.
    — Pourquoi ? Pour nous donner des forces ?
    — Certes, répondit Kathryn sans préciser que la potion contenait un peu de substance opiacée qui calmerait l’agitation des deux soeurs.
    Thomasina reparut : les tonneaux étaient maintenant remplis d’eau, et tout était en ordre dans la cuisine et le lavoir. Après avoir rassuré une nouvelle fois les vieilles dames, Kathryn accepta les pièces qu’elles lui offraient, puis, suivie de Wuf et de la servante, sortit dans Jewry Lane.
    Elle descendit jusqu’au coin de la rue et s’arrêta, frappant du pied.
    — Au nom du Ciel, murmura-t-elle à l’adresse de Thomasina, il suffit que quelqu’un ait la fièvre, des pustules ou du sang dans les urines pour que l’on crie à la peste ! Je me dis souvent que davantage de gens meurent de la crainte de la maladie que du mal lui-même.
    — Pourquoi leur avez-vous dit de boire de l’eau fraîche ? demanda Wuf en sautillant d’un pied sur l’autre.
    Kathryn lui tapota la joue.
    — Dieu m’est témoin que je ne le sais pas vraiment, mon garçon, mais un très célèbre médecin de Salerne…
    — Où est-ce ? interrompit le garçonnet.
    — En

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