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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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de sacs.
    — De quoi souffre Henry ?
    — Il s’est piqué le doigt avec une aiguille sale.
    — Qui d’autre ?
    — Edith, la fille de Fulke, le tanneur, répliqua Thomasina. Rien de grave. Seulement des petites plaies.
    — Dans ce cas, préparons les bandages, un pichet d’eau chaude, les paniers de baumes et d’herbes, ainsi que la chandelle.
    Kathryn prit le livre que lui avait apporté Chaddedon.
    — Qui sait, Thomasina, nous trouverons peut-être dans cet ouvrage un remède pour faire taire Rawnose !

 
    CHAPITRE V
    Kathryn soigna rapidement les patients venus la consulter. Henry, le fabricant de sacs, présentait une petite plaie qu’elle commença par cautériser avant de la nettoyer avec du vin, puis elle l’enduisit d’un onguent confectionné avec des primevères séchées. Edith, la fille de Fulke le tanneur, fut introduite ensuite. Blanche comme la neige, elle tenait sa robe d’une main crispée et expliqua, affolée, que du sang coulait de son ventre. Kathryn, craignant quelque blessure interne, l’examina avec soin, après quoi, elle eut du mal à garder son sérieux, car Edith avait seulement ses menstrues pour la première fois. Elle fît asseoir sa jeune patiente et lui expliqua dans le détail ce que cela signifiait, et comme il était important qu’elle se lave régulièrement et qu’elle utilise des linges propres quand elle saignerait. Elle lui promit de les lui fournir.
    Edith, cependant, ne semblait pas satisfaite.
    — J’ai mal, murmura-t-elle, ses yeux sombres tout angoissés. J’ai mal au ventre et au dos.
    Kathryn lui donna un petit flacon d’eau de rose contenant de l’angélique écrasée.
    — Cela te soulagera, assura-t-elle, et la jeune fille s’en fut, contente.
    Entra ensuite Clem, le cordonnier, qui se plaignait de tousser.
    — Ma toux est plus forte le soir, expliqua-t-il.
    Kathryn l’ausculta longuement, songeant au jour où son père l’avait conduite dans l’atelier très poussiéreux du cordonnier.
    — Savez-vous ce que vous devriez faire, Clem ? dit-elle, son examen terminé. Vous deviez nettoyer votre atelier plus régulièrement, et bien l’aérer.
    — C’est tout ? s’exclama l’homme.
    Kathryn lui tendit un petit pot que Thomasina avait préparé. La mine du cordonnier s’allongea aussitôt.
    — Qu’est-ce ? Et combien cela coûte-t-il ?
    Kathryn feignit de le menacer du doigt.
    — Allons, Clem, vous avez un négoce, et moi aussi. Vous êtes l’un des meilleurs cordonniers de Cantorbéry. Je le sais, je porte une paire de vos chaussures. Je ne vous ferai pas payer plus de deux shillings.
    Le visage du patient s’éclaira.
    — Il a un oursin dans la poche, marmonna Thomasina.
    Le cordonnier l’entendit et en fut piqué.
    — Ne parlons pas d’argent, dit-il d’un ton dégagé.
    Je vous ferai une paire de bottes, Maîtresse, ainsi que des bonnes sandales en cuir pour le gamin.
    — Marché conclu, sourit Kathryn en serrant la main de l’homme.
    — Et moi ? intervint Thomasina.
    — Je n’ai pas de pièce de cuir assez grande pour faire le tour de vos chevilles, rétorqua Clem.
    Il esquiva vivement le coup que lui portait la servante et s’empara du pot sur la table.
    — Qu’est-ce qu’il contient ?
    — Un mélange de sauge des bois, de rue, de cumin et de poivre. Faites bouillir le tout avec du miel, expliqua Kathryn, et prenez-en une cuillerée matin et soir. Dans une semaine, vous devriez aller mieux. Sinon, revenez me voir.
    Kathryn reçut encore de nombreux patients, et le dernier fut Rawnose, le plus grand bavard de Cantorbéry. Il avait un pauvre visage défiguré, avec son nez fendu et la cicatrice qui remplaçait l’oreille qui lui avait été coupée. Comme il commençait à jacasser, Kathryn s’adjura à la patience avant de l’interrompre :
    — Dites-moi d’abord ce qui vous amène, Rawnose.
    — On a vu Faunte dans la forêt de Blean, annonça l’homme. Et vous savez que l’on a assassiné le prêtre  à Rye ? Trois de ses paroissiens, animés des plus viles pensées, ont manigancé ce complot cruel. Le saint homme se préparait à entrer dans l’église pour célébrer la messe quand ces suppôts de Satan, aiguillonnés par une haine folle, ont pénétré dans la sacristie pour l’entraîner dans le cimetière. Là, ils lui ont passé une corde autour du cou et…
    — Rawnose ! s’exclama Kathryn.
    Le mendiant cligna des yeux.
    — On a vu des fantômes,

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