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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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le prisonnier et se préparèrent à partir.
    — Irlandais, demanda Sturry, vous parlerez à Gloucester en notre faveur ?
    — Promis.
    — Et, pour l’amour du Ciel, demandez qu’on nous donne de l’eau et de quoi manger.
    Colum promit de faire ce qu’il pourrait. En quittant les cachots, il demanda comme une faveur personnelle au capitaine de la garde de nourrir les prisonniers.
    Ils regagnèrent la salle du Guildhall où Gloucester achevait de préparer son tribunal de guerre. Il fit signe à Colum de prendre un siège vacant et présenta ses écuyers. Kathryn leur jeta un regard rapide. C’étaient de vrais guerriers, avec leurs visages durs et leurs yeux méfiants. Une compagnie de faucons réunis pour rendre leur jugement : Faunte n’obtiendrait pas grande miséricorde de leur part.
    L’un d’eux déclara :
    — Nous devrions commencer. Monseigneur a dit que Faunte serait pendu dans l’heure.
    Colum se leva et frappa sur la table.
    — Si Monseigneur m’y autorise, j’aimerais lui soumettre une requête.
    Gloucester hocha la tête.
    — Faunte est un traître, dit l’Irlandais, mais je supplie Monseigneur de montrer de la pitié pour ceux qui l’ont suivi. Sturry en particulier, qui pourrait nous aider dans une autre affaire.
    Gloucester se tourna à demi pour regarder Colum avec attention.
    — Monseigneur, vous vous souvenez peut-être que votre frère a pour politique d’exécuter les chefs mais de montrer de la clémence envers leurs hommes.
    Gloucester leva une main gantée de vert, et la bague à son doigt scintilla dans le pâle soleil. Il fit signe à Colum d’avancer. L’Irlandais obéit et se pencha sur le fauteuil à haut dossier où le duc était installé. Ce dernier lui murmura quelque chose à l’oreille. Colum lui répondit. Le prince hocha la tête, chuchota encore quelques mots avant de congédier l’Irlandais d’un claquement de doigts.
    — Faunte passera en jugement, déclara-t-il un instant après en se redressant sur son siège. Les autres resteront un mois en prison avant d’être libérés et graciés, à condition que leurs familles paient une amende de cent marks. Sturry cependant fera exception : il sera libéré, sous votre garde, Irlandais, et s’il se révèle utile, alors il sera complètement libre.
    Peu après, le procès de Faunte commença. Le prisonnier, que l’on n’avait pas débarrassé de ses chaînes, fut traîné dans la salle. Luberon lut les chefs d’accusation d’une voix forte, et Kathryn ne put s’empêcher d’admirer le courage de l’ancien maire.
    Sans nier aucun des faits qui lui étaient reprochés, il déclara :
    — J’ai combattu pour l’Oint du Seigneur, Henri VI, que Dieu le garde, roi d’Angleterre par la volonté du Seigneur. Si je dois mourir, ajouta-t-il avec un sourire, eh bien, que je meure à son service. Jamais roi n’eut plus fidèle serviteur que moi.
    Kathryn observa tous les détails du protocole tandis que le procès s’acheminait vers son inéluctable conclusion. Il dura tout au plus une demi-heure, puis Luberon prit une pièce de soie noire et la posa méticuleusement sur la tête de Gloucester.
    — Nicholas Faunte, déclara alors celui-ci, vous êtes reconnu coupable de trahison, car vous avez porté les armes contre votre souverain de droit, Édouard IV, roi d’Angleterre, d’Irlande, d’Écosse et de France. À présent, écoutez la sentence de ce tribunal !
    La voix de Gloucester se fit caverneuse.
    — Vous partirez d’ici dans un tombereau qui vous conduira sur le lieu légal de votre exécution. Là, vous serez pendu, puis écartelé. Vous serez étripé, puis décapité, et l’on fera porter les morceaux dans des lieux du royaume qu’indiquera le roi. Que Dieu ait pitié de votre âme !
    En entendant la terrible sentence, Faunte avait pâli.
    — Je demande la clémence du tribunal.
    — Pas de pitié ! rugit l’un des écuyers de Gloucester.
    Le duc leva une main pour demander le silence, et le condamné demanda :
    — Qu’adviendra-t-il de ma famille ?
    — Nous ne nous battons pas contre les femmes et les enfants, répliqua Gloucester.
    Faunte leva ses mains menottées.
    — Je demande un prêtre pour m’entendre en confession, dit-il avant de s’exclamer : Je suis de noble naissance ! Je supplie que l’on épargne à mon pauvre corps les indignités stipulées dans la sentence. La mort est un châtiment suffisant !
    — Refusé ! crièrent tous les

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