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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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redescendirent et étaient sur le point de quitter le Guildhall quand Kathryn aperçut un éclat de cheveux rouges : Megan venait à leur rencontre en courant, criant le nom de Colum à pleins poumons.
    — Que voulez-vous, femme ?
    — C’est Pul… Pul…
    La rousse essayait de prononcer le nom du cheval.
    — Pulcher ! gronda Colum.
    — Oui, il s’est échappé. Il n’y avait plus d’homme à Kingsmead, alors je l’ai suivi jusqu’à la potence, à la croisée des chemins, mais…
    Megan eut un geste fébrile de la main, tandis que ses yeux verts paraissaient s’agrandir encore dans son visage très pâle.
    — Bien sûr, grommela Colum, tous les hommes sont à Cantorbéry. Il ne reste à Kingsmead que les femmes et les enfants. Venez, Kathryn.
    Ils traversèrent Burgate, et Megan, qui trottinait à côté d’eux, ne cessait de parler du cheval, disant et répétant combien il était ombrageux. Kathryn lança un rapide regard, par-dessus la foule massée sur la place, vers Buttermarket : elle aperçut le bourreau dans sa robe noire et le haut gibet dressé derrière lui. Faunte était appuyé contre l’échafaud, et il s’adressait à la foule, mais Kathryn ne pouvait entendre ce qu’il disait.
    Colum lui fit presser le pas. Ils récupérèrent leurs chevaux dans une écurie non loin, et, prenant Megan en croupe, Colum se sépara rapidement de Kathryn.
    — Je règle cette affaire, dit-il. Allez chercher Sturry à son cachot du Guildhall, et nous nous rendrons ensemble au château.
    Sur ces mots, il prit ses rênes et ajouta :
    — Je vous en conjure, Kathryn, soyez prudente ; n’ouvrez votre porte à personne.
    Kathryn promit, et ignora le sourire mauvais de Megan, qui étreignait vivement Colum par la taille.
    Elle les regarda s’éloigner, puis elle fit tourner son cheval et prit une étroite ruelle qui rejoignait Whitehorse Lane. Dans son dos, la clameur de la foule se tut quelques instants. Kathryn crut entendre le bruit de l’escabeau de la potence que l’on retirait, suivi aussitôt de la clameur de la foule satisfaite. Pourquoi le spectacle de la mort violente déchaînait-il ainsi les gens ? Kathryn se remémora les mots de son père : « Ne l’oublie jamais, Kathryn, nous sommes mi-anges, mi-bêtes. Hélas, ce second aspect prévaut souvent. »
    Kathryn étouffa un soupir. Pourvu que Colum soit en sécurité ! Elle s’efforça de ne pas penser à l’air déluré qu’avait affiché Megan, quand l’Irlandais l’avait prise en croupe, ses cheveux roux volant dans la brise. Ils se rendraient à la croisée des chemins, près de l’ancienne potence… Kathryn s’immobilisa, son estomac brusquement noué de frayeur.
    — Oh, mon Dieu, souffla-t-elle, mon Dieu ! Qu’a donc dit Rawnose sur ces voix désincarnées à la croisée des chemins ? Une sorcière avec des cheveux de feu ? Et Colum que l’on attire là-bas !
    Kathryn fit pivoter son cheval et, l’éperonnant, s’élança vers la Grand-Rue. La foule y serait encore, aussi la jeune femme perdit un temps précieux à chevaucher dans des ruelles et des venelles qui débouchaient dans Hethenman Lane. Là, elle tourna à gauche vers l’église de Tous-les-Saints, puis remonta Kingsbury jusqu’à Saint Peter’s Street, et prit vers Westgate et le pont qui traversait la rivière Stour. La jeune femme n’était pas la meilleure des cavalières, et la foule dans les rues ralentissait sa course. À plusieurs reprises on lui lança des insultes, parfois même de la boue, mais elle atteignit enfin Westgate, puis Dunstan Street, et, de là, prit la route du nord qui suivait les chemins menant à Kingsmead.
    Elle dépassa le manoir, paisible dans le soleil de cette fin d’après-midi. Très vite elle abandonna l’idée d’aller y demander du renfort et se prit à regretter amèrement que Wuf et Thomasina ne soient pas avec elle.
    Colum et Megan n’étaient nulle part en vue ; l’Irlandais, qui était excellent cavalier, avait certainement chevauché beaucoup plus vite. Un paysan cependant, qui creusait des fossés au-delà du manoir, déclara avoir vu le soldat et une femme aux cheveux roux qui se dirigeaient vers le carrefour des routes. Il assura à Kathryn qu’elle était sur la bonne piste.
    — On dirait que tout le monde a rendez-vous là-bas, dit l’homme.
    Et comme Kathryn lui lançait un regard étonné, il précisa :
    — Une heure avant le cavalier et sa rousse, un autre homme est passé, un

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