Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
Dieu.
    Colum eut un faible sourire.
    — Si nous ne découvrons rien de nouveau aujourd’hui, je n’attendrai pas une semaine pour lui faire mon rapport.
    Ils enfourchèrent leurs montures et, après avoir crié au revoir à Wuf et à Agnes, partirent dans Ottemelle Lane pour rejoindre Steward Street, et de là, Westgate. La ville était tranquille. Il était trop tôt pour que les cloches des églises sonnent la messe du matin. De temps en temps, une catin dans ses vêtements criards surgissait d’une ruelle et passait en courant, cherchant à éviter les griffes des sentinelles qui patrouillaient les rues, bâton à la main, les yeux lourds de sommeil.
    Dans Hethenman Lane, les ramasseurs d’ordures s’activaient, leurs énormes tombereaux à quatre roues remplis d’immondices ramassés dans l’égout, au milieu de la chaussée. L’odeur que dégageaient ces charrettes était si insoutenable que Kathryn, Colum et Thomasina durent se protéger le nez et la bouche de leurs manteaux, sans prêter attention aux cris et aux sifflements joyeux qu’échangeaient les ramasseurs, ravis du vacarme et des encombrements qu’ils causaient. Deux hommes emprisonnés pour dettes dans les geôles de la ville déambulaient tristement dans les rues, enchaînés l’un à l’autre par les poignets et les chevilles, et demandaient l’aumône. Devant le couvent des Dominicains, près de la porte de Saint-Pierre, des ivrognes étaient alignés au pilori, et passeraient ainsi la journée afin que ceux qu’ils avaient empêchés de dormir par leur chahut durant la nuit puissent les insulter.
    Westgate était ouverte, et les charrettes pleines des produits des fermes environnantes arrivaient pour gagner Buttermarket où commençait déjà la journée de travail. En passant sous l’arche de la porte, Kathryn ferma les yeux, murmurant une prière pour le repos de l’âme du pauvre Faunte. Et la petite troupe poursuivit sa route, passant devant l’église Saint-Dunstan, pour gagner le carrefour et prendre le chemin de Whitstable. Là, les tavernes et les fermes se faisaient plus rares, et la route s’enfonçait dans la campagne. Elle traversait des champs de blé dense et presque mûr, dans lesquels on voyait des paysans occupés à préparer la moisson, tandis que des gamins parcouraient les blés, pourchassant les corbeaux avec des lance-pierres. Le ciel s’éclaircit, et le voile de nuage blanc gris s’effilochait à mesure que le soleil devenait plus chaud.
    Kathryn et Colum s’arrêtèrent dans une modeste auberge qui sentait le moisi pour y déjeuner. On leur servit du vin coupé d’eau et des galettes d’orge. Kathryn, qui avait emporté la carte de son père, expliqua à Colum la route à prendre.
    Dans l’ensemble, les routes et les chemins étaient déserts, à l’exception de l’occasionnel marchand ambulant, colporteur, et même un prédicateur qui transportait ses misérables biens dans une petite charrette à bras. Dans les auberges et les tavernes, ils rencontraient des pèlerins qui se rendaient à Cantorbéry. Tous bavardaient avec animation, excités à la perspective de voir le plus grand sanctuaire du royaume.
    À un moment, Kathryn, Colum et Thomasina se perdirent, mais un fermier au regard triste et aux joues rouges les remit sur le bon chemin. Vers une heure de l’après-midi, ils bifurquèrent dans un étroit chemin envahi de végétation qui menait au village abandonné. Comme leurs chevaux montraient des signes de fatigue, les trois cavaliers terminèrent leur route à pied, s’efforçant d’éviter les branches basses des arbres, et jurant contre les ronces qui s’accrochaient à leurs vêtements. Le silence qui régnait là était presque pesant, seulement rompu par le pépiement des oiseaux et les abeilles qui bourdonnaient en butinant les fleurs sauvages dont les larges corolles exhalaient un parfum sucré.
    Bientôt, les trois voyageurs découvraient devant eux, dans un petit creux à flanc de colline, les ruines du village abandonné.
    — Doux Jésus ! souffla Colum en flattant son cheval.
    Les maisons étaient à demi effondrées, certaines construites en pierre, dont le toit était éventré ou qui n’avait plus de tuiles, d’autres en torchis qui n’étaient plus que des tas de gravats. Kathryn indiqua de la main un moulin désaffecté près d’un petit ruisseau ; on distinguait aussi une taverne dont le toit avait disparu et dont l’enseigne était encore accrochée à

Weitere Kostenlose Bücher