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L'Ombre du Prince

L'Ombre du Prince

Titel: L'Ombre du Prince Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jocelyne Godard
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tourner les
yeux pour voir d’où elle venait.
    Alors, il vit un jeune garçon escalader la
haute muraille et disparaître de l’autre côté. En un bond, Neb-Amon traversa la
petite porte et aperçut l’enfant prêt à sauter. Mais, surpris par la présence
du médecin, il cria et tomba maladroitement dans un bruit sourd et mat.
    Le médecin se précipita. La chute avait été mauvaise,
car l’enfant était inanimé. Quand il se pencha sur le corps du garçonnet, il
remarqua que l’une de ses jambes restait molle.
    « Un traumatisme crânien et un membre
cassé. C’est une vilaine affaire », jugea Neb-Amon en saisissant avec
précaution l’enfant dans ses bras.
    Quand il arriva chez lui, Séchât et Satiah l’attendaient.
Elles restèrent stupéfaites devant le chargement inattendu du médecin. Trop de
questions assaillaient leurs esprits et elles ne purent en poser aucune. Ce fut
donc le médecin qui parla :
    — Moutnéfer a rejoint ce matin le royaume
d’Osiris et, sur mon chemin, je viens de trouver cet enfant.
    — Mais, c’est Djéhouty ! s’étonna
Satiah la première.
    — Où était-il, que faisait-il ? dit
enfin Séchât à son tour.
    — Je ne sais pas. Je l’ai trouvé près de
la petite porte du dernier pylône. Il escaladait la muraille. Vite, il faut que
je lui pose une attelle. Sinon, dès qu’il reprendra ses esprits, une trop
grande souffrance risque de l’envahir.
    — Mais, tu dois être épuisé, souffla
Séchât aussi perplexe qu’inquiète.
    Elle regardait tour à tour le visage fatigué
de son mari et la silhouette de l’enfant qui gisait à terre. Car Neb-Amon l’avait
déposé sur la première natte de papyrus qu’il avait trouvée, là, devant le
seuil de la porte.
    — N’es-tu pas trop épuisé pour t’occuper
de cet enfant ? dit-elle encore.
    — Je l’étais tout à l’heure. Je ne le
suis plus.
    Séchât aspira une longue bouffée d’air. Allons !
Elle n’allait pas se montrer plus faible que son époux.
    — Il n’est pas transportable, je suppose.
    Neb-Amon fit un signe négatif, laissant Séchât
frapper dans ses mains pour appeler son personnel.
    — Kaméni ! cria-t-elle, prends les
chevaux et le char et cours à la villa de Djéhouty prévenir que son fils est
ici.
    — Précise qu’il a eu un accident, ajouta
Neb-Amon, mais ne dis pas qu’il est inanimé. Il sera peut-être remis quand son
père sera là.
    Kaméni parti, Neb-Amon fit respirer à l’enfant
un mélange de natron et d’essence de térébinthe, ce qui lui fit ouvrir
lentement les yeux.
    — C’est déjà un point positif, soupira le
médecin. Il va souffrir maintenant. Donne-moi un peu d’extrait de fleur de
pavot et d’hellébore. Cela va endormir son mal. Et, je t’en prie, Séchât, bien
que cet enfant soit un de tes élèves, ne lui pose pas encore de questions. Il
est trop perturbé pour y répondre.
    Ce fut Satiah qui courut chercher les ingrédients
que réclamait Neb-Amon. Quand elle lui tendit les fioles médicamenteuses, le
médecin lui sourit. « Cette enfant est généreuse, pensa-t-il, ses colères
et ses caprices s’atténueront lorsqu’elle sera prise en charge par la vie. »
    Satiah reçut le sourire engageant de son beau-père
en plein visage et le lui rendit.
    Dès qu’il fut éveillé, le petit Djéhouty se
mit à hurler tant sa jambe lui faisait mal.
    — Je vais te mettre une attelle et cela
ira mieux, expliqua Neb-Amon.
    — J’ai mal, j’ai mal ! criait l’enfant.
    — Je t’ai donné un remède qui endormira
ta souffrance. Ne bouge pas. Dans quelques minutes, tu ne sentiras plus rien.
Non, Séchât, fit-il précipitamment en voyant la jeune femme qui passait ses
mains derrière le dos de l’enfant pour le relever, je ne sais pas encore si son
évanouissement provient de sa jambe ou de sa tête. Il faut au contraire le
maintenir immobile.
    Cachou entra sur la terrasse.
    — Le Grand Djéhouty est là, fit-elle. Il
veut voir son fils.
    Séchât qui aidait Neb-Amon à tenir l’attelle
eut un léger tremblement de la main. Comment allait-elle réagir devant le Grand
Vizir du Sud ? Certes, son époux connaissait la longue liaison qui les
avait unis avant leur mariage.
    Mais qu’y pouvait-il ? Tout était fini à
présent. Et le médecin avait suffisamment confiance en son épouse pour savoir
qu’aucun signe équivoque ne renaîtrait entre eux.
    Il laissa donc tranquillement s’approcher le
Vizir et attendit que celui-ci le

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