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L'Ombre du Prince

L'Ombre du Prince

Titel: L'Ombre du Prince Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jocelyne Godard
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sacré
pharaon.
    — Et en attendant ?
    — Je ne suis pas contre la reine.
    — Es-tu pour ?
    — Je ne ferai rien contre elle.
    Envoyée par Neb-Amon qui sentait l’atmosphère
se durcir, Cachou fit son apparition.
    — La collation est servie.
    Séchât n’insista pas. Après tout, pourquoi
aurait-elle été surprise ? Comme toujours, Djéhouty restait secret,
impénétrable, renfermé. Elle se calma en se persuadant qu’il était honnête et
droit et qu’il ne devait pas tremper dans une affaire malsaine de politique
intérieure.
     
    *
    * *
     
    Quand ils eurent terminé le repas, le khamsin
s’était enfin mis à souffler, libérant le ciel de sa pesanteur.
    — Tu ne dois pas tarder à rentrer, si tu
ne veux pas être pris dans une bourrasque de vent, fit Neb-Amon.
    — Cela m’ennuie de partir avant que mon
fils ne soit éveillé.
    — Alors, nous pouvons t’héberger cette
nuit et tu repartiras demain.
    Mais Cachou arrivait en hâte, le souffle pris
dans une respiration rapide et suffocante.
    — L’enfant est éveillé, cria-t-elle.
    En deux bonds, Neb-Amon fut près de lui, suivi
de Séchât et de Djéhouty.
    Il ne semblait pas souffrir et quand le
médecin le vit tourner la tête sans effort pour regarder son père, il comprit
qu’il n’y avait aucun traumatisme crânien. Soulagé, il s’approcha du garçonnet.
    — Veux-tu répondre à quelques questions ?
    L’enfant regarda son père avec une crainte
dans les yeux.
    — Allons, fit celui-ci, tu as été
suffisamment puni par cette vilaine chute. Tu ne seras pas grondé davantage.
Mais, tu dois nous expliquer ton comportement.
    Séchât prit la main du garçonnet.
    — Comment va ton singe depuis la dernière
fois que je l’ai vu ?
    — Il va bien, fit l’enfant sur sa
réserve.
    — Sais-tu que tu ne m’as jamais dit son
nom ?
    — Thot.
    — Comme le dieu !
    L’enfant secoua la tête. Il se détendait.
    — Tu as bien fait de l’appeler ainsi. Le
dieu Thot symbolise le singe.
    Elle caressa le front de l’enfant.
    — Aimerais-tu que nous lui donnions un
rôle dans la pièce que nous allons créer avec Satiah et Méryet ?
    De grands yeux allumés de joie la regardèrent.
L’enfant commençait à se trémousser.
    — Dis-moi, Djéhouty, que faisais-tu sur
le haut de cette muraille ?
    — J’ai grimpé quand j’ai vu le serpent.
    — Le serpent ! Quel serpent ?
    — À mes pieds. J’ai eu peur et j’ai
grimpé pour l’éviter. Je suis tombé quand j’ai vu le médecin.
    — Tu aurais pu l’appeler. Il t’aurait
aidé à le tuer. Puis, ensuite il t’aurait fait descendre. Pourquoi ne l’as-tu
pas fait ?
    L’enfant se tut.
    — Qui t’a demandé de venir au temple ?
    — Antef !
    — Encore lui. Que voulait-il, cette fois ?
    Comme le garçonnet se taisait, son père s’approcha
de lui et l’enfant eut un geste de crainte.
    — Allons, Djéhouty, ton père ne va pas te
battre ni te disputer si tu nous racontes tout. Que voulait Antef ?
    L’enfant se butait.
    — Si tu me le dis, je ferai jouer ton
singe dans ma pièce. Il sera l’effigie du dieu Thot et nous lui donnerons un
rôle très important. Que voulait Antef ?
    — Que je lui montre la marche cachée qui
conduit au couloir des chambres d’Anubis.
    — Et tu le sais parce que tu as vu mes
dessins, ceux qu’il n’a pas pu dérober.
    L’enfant secoua la tête dans un signe
affirmatif.
    — Il t’attendait, alors ?
    — Il était derrière le mur, il est parti
quand je suis tombé.
    — Écoute, Djéhouty ! Désormais, je
vais te donner le moyen de te distinguer bien mieux qu’avec Antef. Dès que tu
seras guéri, nous ferons cette pièce de théâtre ensemble et tu auras le rôle
que tu désires. Ne crois-tu pas qu’à suivre les ordres d’Antef, il est très
décevant de toujours te cacher ? Le courage qu’il te demande et que tu lui
montres n’est connu de personne, alors que je t’offre le moyen d’être applaudi,
admiré, respecté de tous.
    — Thoutmosis m’applaudira-t-il ?
    Ils restèrent tous les trois ahuris. Enfin,
sans le savoir, Séchât avait réussi à extorquer à l’enfant la véritable raison
de ses exploits insensés : attirer l’attention du prince. Elle se tourna
vers le Vizir.
    — Tu vois, Djéhouty, il est normal qu’il
se tourne vers la génération de Thoutmosis. Bientôt, il aura l’âge et le devoir
de le servir. Mais, toi ! Tu as toujours la tâche de soutenir notre

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