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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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construit sur
la rivière un pont à huit arches, moitié en pierres, moitié en briques. C’est
ce passage, et son péage, qui avait enrichi la cité. Tout un faubourg, qu’on
appelait le Bout du pont, s’était même développé sur la rive droite.
    Ayant payé l’octroi, ils pénétrèrent dans une
ville aux rues étroites et tortueuses. Les Saxons et les familles cathares qui
avaient choisi d’aller à Lamaguère étaient à la fin du convoi, les autres, ceux
qui resteraient à Albi, étaient devant avec Guilhem qui les guidait. Thomas le
cordonnier, Geoffroi le tavernier, Jehan le Flamand et Aignan le libraire
avaient déjà fait leurs adieux à leurs amis.
    Guilhem les conduisit jusqu’à Saint-Salvi, un
quartier d’artisans développé autour de l’église et du cloître, fondé par
l’évêque Salvi. Les boutiques de tisserands y étaient nombreuses et presque
tous les habitants étaient de bons hommes. Une porte de la ville, au
bout de ce quartier, permettait de rejoindre le chemin de Marsac qui conduisait
à Toulouse.
    Le convoi s’arrêta devant la tour du clocher de
l’église. C’était le point le plus élevé de la ville. La nuit, éclairé par une
torche, il servait de fanal pour guider les voyageurs à travers les épaisses
forêts des environs.
    Guilhem descendit de cheval et accola chacun.
Quand ce fut le tour de Sanceline, elle fondit en larmes.
    Il ne put maîtriser son émotion et lui promit
qu’il reviendrait au printemps, pour savoir si tout allait bien pour elle. Mais
dans son for intérieur, il savait qu’il lui mentait.
    Le visage défait, elle s’éloigna de lui sans un
mot d’adieu et il eut l’impression qu’une lame d’acier transperçait sa
poitrine. Enguerrand s’approcha alors et lui prit les mains qu’il garda un
moment dans les siennes. La douleur disparut comme elle était venue et une
incroyable sérénité envahit son cœur.
    Il sut que Sanceline était toujours à lui.
     

Chapitre 8
    S orti
de la ville, le convoi prit le chemin du bourg de Marsac. Locksley demanda
alors à son ami pourquoi ils n’avaient pas fait étape à Albi, où les auberges
étaient nombreuses.
    — Nous sommes encore à vingt lieues de
Saint-Gilles, et de là à plus d’une semaine de voyage jusqu’à Lamaguère. Or, on
est à la mi-septembre. Nous n’arriverons pas chez moi avant le début d’octobre.
Tu le sais, le château a été incendié. Nous devrons donc construire des abris
pour passer l’hiver, et le temps va nous manquer avant les grands froids. Voilà
pourquoi je me presse. Mieux vaut avancer tant qu’il fait jour. Nous passerons
la nuit à Fonlabour, dans les dépendances de l’église.
    Au bout d’un moment, il ajouta :
    — Mais peut-être irons-nous plus vite que je
ne le crois, car il n’y a ni routiers ni brigands dans le comté de Toulouse, et
les chemins y sont bien empierrés.
    — De plus nous n’avons qu’une charrette et un
chariot, approuva Locksley. S’il ne pleut pas, nous ferons certainement plus de
deux lieues par jour.
    Ils furent à Fonlabour avant la nuit et obtinrent
une chambre pour les femmes dans une maison près de l’église. Les hommes et les
bêtes s’abritèrent dans une grange et une écurie. À Albi, Geoffroi le tavernier
avait acheté des pâtés en croûte au poisson, à la bécasse et à la caille, à un
marchand ambulant. C’est au souper qu’ils prirent cette fois ensemble, autour
d’un feu en se partageant les pâtés, que Guilhem annonça qu’il ne voulait plus
de disputes.
    — Ces quatre hommes sont désormais mes
serviteurs, dit-il aux Saxons en désignant Thomas, Geoffroi, Jehan et Aignan.
Ceux qui leur chercheraient querelle me chercheraient querelle. Comme vous, je
ne peux oublier ce qui s’est passé à Usarche, pas plus que la disparition de
Perrine aux Buis, mais rien n’indique que l’un d’entre vous en soit la cause,
aussi je ne veux plus de brouilles dans ma maison. Maintenant, que celui qui
désire formuler une accusation le fasse et qu’une ordalie décide ici, ce soir,
qui a tort et qui a raison.
    S’il s’était disputé et battu avec Jehan le
Flamand au sujet de Jeanne sa servante, Godefroi était secrètement ravi que le
tisserand ait décidé de venir à Lamaguère. Il eut juste un bref regard pour
Jeanne et resta silencieux.
    En toutes circonstances, Cédric faisait confiance
à son seigneur et maître. Or Robert de Locksley était l’ami de Guilhem d’Ussel
dont les cathares

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