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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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je te montrerai deux chevaliers qu’Aliénor a invités… Tu vas
t’intéresser à eux, et surtout aux femmes qui les accompagnent.
     
    De retour à l’auberge du Chapeau Rouge, Locksley
retrouva Guilhem qui l’attendait. Tandis qu’Anna Maria demandait à Mathilde de
l’aider à s’habiller pour le banquet, les deux hommes se rendirent sur les
berges du port.
    En chemin, Robert raconta son entretien avec
Aliénor et Guilhem fit part à son ami de l’état des préparatifs du départ, puis
il lui montra la nef au milieu de la rivière.
    — Elle est plus petite que celle sur laquelle
j’ai navigué, remarqua Robert de Locksley. Nous y serons serrés.
    — Le voyage avait-il été facile ?
s’inquiéta Guilhem qui n’avait jamais navigué en mer et en éprouvait de
l’appréhension.
    — Quand le flot est calme et que la brise
souffle dans le sens de la voile, c’est très agréable, mais dès qu’il y a de la
houle, c’est difficile à supporter, sauf pour les marins. Nous avons même
failli essuyer une tempête. Heureusement, le capitaine de la nef est parvenu à gagner
La Rochelle avant que les flots ne se déchaînent.
    — Son capitaine (Guilhem désigna la nef aux
châteaux rouges) m’a dit qu’il ravitaillait fréquemment dans les ports.
    — Oui, nous resterons toujours en vue des
côtes, c’est rassurant, sauf en Bretagne où la côte est rocheuse, répondit
pensivement Robert de Locksley. J’ai pourtant l’épouvantable souvenir d’un
passage où les courants étaient si violents et le vent si puissant que
plusieurs bateaux s’y étaient perdus.
    — Pourquoi imagines-tu que cela puisse nous
arriver ? plaisanta Guilhem pour cacher son inquiétude. La divine
Providence ne nous a-t-elle pas protégés jusqu’à présent ?
     
    Ils repartirent pour le palais un peu plus tard.
Guilhem et Locksley étaient en robe, avec un surcot à ses armes pour Locksley.
Ils avaient gardé leur chape sur les épaules à cause d’un léger crachin. Leurs
larges épées étaient suspendues à leur double ceinture et ils s’étaient coiffés
de bonnets de feutre à pointe. Bartolomeo et Ranulphe les escortaient, bien
armés avec arcs, casques et rondaches, et Anna Maria montait une mule empruntée
à l’auberge, pour qu’elle n’arrive pas toute crottée.
    Au château, les deux écuyers laissèrent la mule
dans une écurie et allèrent dans la salle des gardes, en bas du donjon, pendant
que Robert, Guilhem et Anna Maria se rendaient dans la grande salle.
    Dressée sur des tréteaux la triple table en U
était couverte d’une nappe immaculée avec une bordure brodée de léopards. Déjà
nombre de convives, prélats, chevaliers, dames ou encore moines, étaient assis
et parlaient bruyamment, attendant avec impatience ce banquet de fin du Carême.
Les aides du chambellan montraient à chaque nouvel arrivant une grande desserte
où se trouvaient des cuvettes de faïence et des aiguières contenant de l’eau
parfumée à la rose, à la fleur d’oranger ou à la lavande. Des pages versaient
le liquide sur les doigts des convives, après quoi le chambellan leur indiquait
leur siège.
    Le haut bout, la table centrale près de la
cheminée, était surélevé par une estrade et surmonté d’un dais à franges d’or.
Ces places étaient réservées à la duchesse, à sa petite-fille Blanche de
Castille, ainsi qu’à leurs familiers les plus honorables. Si, à la cour de
Jean, les femmes restaient en bout de table, Aliénor s’y refusait et Anna Maria
s’assit donc entre Guilhem et son mari. Plusieurs sièges étaient aussi réservés
pour les indigents, comme la charité l’exigeait.
    Dans un plaisant brouhaha, les derniers arrivants
entraient pendant que les panetiers plaçaient d’épaisses tranches de pain dans
les écuelles de bois, de faïence ou d’argent. Puis le héraut sonna du cor,
marquant l’entrée de la duchesse et de Blanche. Le chambellan se précipita pour
les accueillir pendant que tout le monde se levait.
    Les deux femmes étaient accompagnées de
chevaliers, de clercs et de prélats dont l’archevêque de Bordeaux, le fameux
Hélie qui s’était acoquiné avec Mercadier.
    Le silence se fit, tandis qu’Aliénor et ses
serviteurs prenaient place. La duchesse dit quelques mots aimables à un de ses
voisins – Guilhem apprit que c’était le sénéchal – puis l’archevêque
bénit l’assistance.
    Tous les regards convergeaient vers Blanche.
Certes, ce n’était

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