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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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passé. Les passagers jetèrent leurs armes
et leurs bagages par-dessus le plat-bord de l’Anatasie, tandis que
Guilhem attrapait une main tendue pour franchir le bordage.
    — Partons ! lança-t-il en sautant sur le
pont.
    Les marins et le pilote restèrent immobiles,
interloqués par l’agitation des arrivants et vaguement inquiets à cause du sang
sur leurs habits.
    — La marée n’est pas encore haute, seigneur,
nous devons attendre le reflux, répliqua le capitaine en arrivant du château
arrière pour les recevoir.
    Il remarqua alors les taches sanglantes sur le
gambison de son interlocuteur et perdit son assurance.
    Tandis que Locksley aidait son épouse à monter et
que les autres rassemblaient leur équipement sur les tonneaux qui occupaient
presque tout le pont, Guilhem s’adressa au capitaine :
    — Maître Berthomieu, vous savez qui est
Mercadier…
    — Ou… oui… répondit l’autre, décontenancé.
    — Je viens de le tuer ainsi que quelques-uns
de ses suppôts de Satan, alors si vous voulez garder la peau de votre chair,
déferlez vos voiles, levez vos ancres et mettez vos gens aux rames, car dans un
instant les Brabançons seront là pour venger leurs morts. S’ils nous attrapent,
vous n’aurez plus l’occasion de prier le Seigneur !
    Le capitaine resta un instant stupéfait, mais le
pilote réagit plus rapidement et lança des ordres, désignant les marins du
doigt.
    — Antoine, Lopès, Ydron, Langlois, aux rames,
vite ! Bernard et Coulomb au cabestan. Levez les ancres et déferlez la
grand-voile !
    — Je m’occupe des ancres ! lui dit
Guilhem. Bartolomeo, Jehan, venez avec moi !
    Il se précipita sur l’échelle du château arrière,
car c’est en haut que se trouvait la roue du cabestan permettant de lever les
deux ancres de pierre.
    — Bernard et Coulomb, attachez les bonnettes [44] dès que les voiles
seront déferlées, ordonna le capitaine qui avait repris ses esprits. Seigneur,
demanda-t-il à Robert de Locksley, il reste deux places aux rames, vos gens
peuvent-ils s’y mettre ?
    — Cédric et Ranulphe, allez-y !
    Locksley ayant déjà voyagé sur une nef, il
conduisit Anna Maria sous le château et la fit descendre par l’écoutille dans
une minuscule cale suintante d’humidité. Pendant ce temps, le capitaine s’était
mis à la barre et, à côté de lui, les rameurs se saisirent des grandes rames.
    Ayant demandé à sa femme de ne pas bouger,
Locksley revint sur le passavant et prépara arc et flèches sans quitter des
yeux les débarcadères. Il n’y observa que l’activité habituelle, même si quelques
portefaix montraient la nef du doigt, s’interrogeant sur les mouvements
insolites qu’il y avait à bord à cette heure.
    Poussant de toute leur force les deux barres du
cabestan, les trois hommes firent tourner le treuil. Dans une suite de
craquements et de grincements, la chaîne commença à s’enrouler autour du
tambour de bois. Peu à peu les deux grosses ancres de pierre, d’énormes galets
percés en leur milieu, se détachèrent de la vase.
    À l’instant où ils sortaient de l’eau, Guilhem
sentit le bateau s’ébranler. Entre-temps, le pilote avait tiré les deux ancres
de l’avant, bien moins lourdes et, dès que ce fut fait, il les rejoignit sur le
château arrière pour leur montrer comment bloquer le tambour avec un goujon de
fer.
    Déployée, la grande voile de chanvre se gonfla
sous la brise venant de l’est, tandis que les marins laçaient les bonnettes
basses. Malgré le flux qui continuait à monter, les rameurs parvinrent à donner
de l’erre au navire.
    Soudain, une lointaine galopade retentit du côté
de la ville et une rumeur sourde déferla, s’amplifiant rapidement. Puis ce
furent des cris et du tumulte. Marchands, crocheteurs et marins s’enfuyaient
dans une invraisemblable cohue.
    La troupe arrivant à cheval était constituée d’une
vingtaine d’hommes porteurs d’épieux. Une poignée d’arbalétriers couraient
derrière. Aucun des mercenaires n’avait remarqué la nef qui se mettait en
mouvement.
    Celui qui conduisait la bande attrapa alors un
charretier qui n’avait pas été assez rapide et lui infligea une volée de coups
avec une hampe d’épieu avant de l’interroger. Mâchoire et membres brisés, le
malheureux désigna l ’Anatasie.
    Guilhem avait tout suivi du regard. Il comprit
qu’ils allaient devoir se battre contre des adversaires sacrément nombreux.
Leur seul espoir était que le

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