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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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dire que tu avais poignardé un soldat et que tu avais été mis aux fers dans la maison d’un juge.
    — Je n’ai pas poignardé le soldat.
    — Je sais qu’il y a un ou deux abrutis qui pensent que tu pourrais être innocent.
    — Les gens sont merveilleux !
    — C’est quoi, cette fable, Falco ?
    — Ce fichu Festus m’a mis dans le bain, comme d’habitude.
    Je lui racontai l’histoire. N’importe quoi pour l’empêcher de boire. (Et, surtout, pour l’empêcher de me resservir !)
    Après que j’eus terminé, elle brama avec sa dérision habituelle :
    — Alors c’est comme qui dirait le mystère des beaux-arts ?
    — Tout à fait. J’ai la nette impression que la plupart des statues et tous les gens impliqués sont des faux.
    — Toi, tu aimes faire des phrases ! Est-ce qu’il t’a trouvé, cette nuit-là ?
    — De quelle nuit tu parles, Lenia ?
    — Eh bien, la nuit dont tu causes. La nuit où Festus devait regagner sa légion. Il est venu ici. Je croyais te l’avoir dit sur le moment… Il était tard. Très tard. Il a cogné à ma porte. Il voulait savoir si tu étais rentré chez toi tellement soûl que tu n’avais pas pu monter les marches et que tu dormais sur un tas de linge.
    (Six étages sont difficiles à négocier quand on a bu. Il m’était donc arrivé de faire ce qu’elle venait de dire.)
    — Mais c’était pas le cas…
    — Non, ricana Lenia qui était au courant du fiasco avec Marina.
    — Il aurait dû savoir où j’étais… Tu ne m’as jamais dit qu’il me cherchait, soupirai-je.
    Un message de plus qu’elle avait oublié de me transmettre.
    — Ce qui m’a fait penser à ça tout d’un coup, c’est de t’entendre parler de lui, dit-elle.
    — Tu n’as jamais que cinq ans de retard ! (Elle était unique en son genre. Heureusement !) Et ensuite, qu’est-ce qu’il a fait ?
    — C’est lui qui s’est écroulé là et qui s’est mis à me casser les pieds.
    — Il avait bu comme un trou.
    (Comme nous tous ce soir-là.)
    — Oh, je sais comment m’y prendre avec les éponges ! affirma la blanchisseuse. J’ai l’habitude. Mais il était cafardeux et je supporte pas les hommes qu’ont le cafard.
    (Si elle persistait dans son idée d’épouser Smaractus, elle allait certainement connaître pire.)
    — Festus se plaignait de quoi ?
    — Il grognait : « C’est trop pour moi, j’ai besoin du solide bras droit de mon petit frère »… Et puis, il s’est tu.
    — C’est tout à fait lui !
    Il arrivait cependant que le vin parvienne à délier la langue de mon frère qui se confiait alors à n’importe qui pendant des heures.
    — Tu es sûre qu’il n’a rien dit de plus ?
    — Non. Plus un mot. Pourtant les gens aiment bien parler avec moi.
    Je me forçai à sourire gracieusement.
    — Et ensuite ?
    — Il en a eu marre d’attendre son petit frère qui s’amusait avec Marina. Il a poussé quelques jurons et il a disparu. Ah ! avant, il m’a emprunté un de mes baquets. Soi-disant qu’il avait du travail à faire. Le lendemain, j’ai appris qu’il avait quitté Rome. Et après ça, on peut pas dire que tu aies passé beaucoup de temps ici toi non plus.
    — Je me sentais coupable, grimaçai-je. Je suis parti travailler dans le jardin maraîcher de la famille jusqu’à ce que les choses se calment.
    — Tu espérais sans doute que Marina aurait un trou de mémoire ?
    — Peut-être. Qu’est-ce qu’il voulait faire avec ton baquet ?
    — J’en ai pas la moindre idée. Tout ce que je peux te dire, c’est que le lendemain, je l’ai retrouvé sur le seuil de ma porte couvert de boue ou de ciment, ou d’autre chose.
    — Il a dû vouloir laver ses sous-vêtements avant de partir. Ce que j’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi tu ne m’as jamais raconté ça !
    — Ç’aurait servi à quoi ? À part à t’énerver ?
    Pour être énervé, je l’étais.
    Ce genre d’événement se produit souvent après la mort de quelqu’un. Une question venait de se mettre à trotter sous mon crâne et demeurerait toujours sans réponse. Je ne saurais jamais ce qu’il me voulait. Je ne pourrais plus partager son problème. Je serais désormais incapable de l’aider. Je devais m’avouer que Lenia avait raison : dans ces cas-là, mieux vaut ne pas être au courant.
     
    Je trouvai une excuse pour partir (après avoir bâillé à me décrocher la mâchoire), et grimpai chez moi en titubant.
    Six

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